Pour bon nombre, cela consiste à utiliser des «facteurs» ou des règles, c’est-à-dire des filtres quantitatifs, pour déterminer quels titres inclure et quels titres exclure d’un portefeuille. Ces filtres découlent d’analyses quantitatives et sont souvent aussi utilisés par des portefeuillistes.
De nombreux fournisseurs ont des produits de ce type, dont BMO Gestion mondiale d’actifs, First Asset, Vanguard et BlackRock Canada. «Aux États-Unis, nous avons analysé les gestionnaires pour découvrir ce qui propulse les rendements, et de cette étude, nous avons tiré quatre facteurs récurrents, explique Pat Chiefalo, directeur exécutif et chef des produits iShares, chez BlackRock Canada. À présent, nous voulons reproduire ces analyses au Canada.»
Ces facteurs sont la valeur, la qualité, le momentum et les titres de petite capitalisation. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ces FNB suivent un indice de référence. Mais il s’agit d’indices «actifs». Par exemple, le iShares FactorSelect MSCI USA Index ETF suit le MSCI USA Diversified Multiple-Factor (CAD).
Chez BMO, les produits à gestion active abondent, notamment les cinq FNB à faible volatilité et les huit FNB à vente d’option couverte de vente ou d’achat. Ici, la plupart ne suivent pas un indice. «Nous avons examiné ce que les créateurs d’indices offraient et nous avons décidé de suivre notre propre chemin», dit Chris Heakes, gestionnaire des portefeuilles à faible volatilité de BMO.
Les produits qui se démarquent le plus sont les FNB de vente d’option. Dans le cas du FNB BMO vente d’options de vente de sociétés américaines, le processus commence par la sélection de titres qui fournissent une liquidité élevée sur le marché des options. Un calcul établit une sélection des titres qui présentent l’écart le plus important entre le bêta de marché haussier et le bêta de marché baissier, le but étant de privilégier les titres qui offrent à la fois le meilleur potentiel de plus-value et la plus grande résistance à un marché baissier.
On passe ensuite à une mesure historique de la volatilité de chaque titre et on établit son degré d’asymétrie par rapport à l’historique, c’est-à-dire la volonté des investisseurs de payer par des options une prime plus élevée pour obtenir une protection contre les pertes. Ceci est suivi par une analyse qualitative de chacun des titres pour comprendre les risques propres de leurs entreprises.
L’application des filtres d’analyse se fait à une fréquence mensuelle, le gestionnaire effectue toutefois un suivi quotidien de chacune des options. Or, tout le processus est systématique.
Outre la performance générale de marché, la stratégie a pour objectif de générer un revenu additionnel en vendant une protection à la baisse sur les titres de participation.
Avec les FNB à gestion active de Horizons et de First Asset, on passe à la pleine gestion active, où le portefeuilliste dispose d’une grande marge de manoeuvre. «Sous une coquille de FNB, vous trouvez un gestionnaire très actif», affirme Nicolas Normandeau, gestionnaire de portefeuille chez Fiera Capital, qui gère six des FNB de Horizons.
«Nous pouvons acheter ou vendre des titres à tout moment, alors que souvent, un FNB passif ne se rééquilibre qu’aux trois mois», ajoute Manash Goswami, gestionnaire de portefeuille chez First Asset.
Plus encore, Manash Goswami peut décider d’accroître ou de réduire l’encaisse, geste quasi impensable pour un FNB factoriel. Ainsi, pour le First Asset Active Canadian Dividend ETF, il pratique une sélection de titres à partir d’une analyse macroéconomique classique qui sélectionne les titres à dividende.
Chez Fiera Capital, le travail est le même que pour la gestion d’un fonds commun, affirme Nicolas Normandeau. «Les produits à revenu fixe sont moins liquides, dit-il. Il faut savoir ce qui est disponible et ça donne au gestionnaire plus d’occasions d’ajouter de la valeur.»
Le travail est complexifié du fait que les produits à taux variable sont plus rares, surtout au Canada. Le travail de Nicolas Normandeau entraîne donc l’achat de titres à revenu fixe au départ et leur transformation en titres à revenu variable à l’aide de swaps et de contrats à terme.
Un produit comme le FNB d’obligations américaines à taux variable affiche un ratio de frais de gestion (RFG) de 0,40 %, sensiblement supérieur au RFG de 0,03 % du moins coûteux des FNB de Horizons. «On compense largement la différence de frais en ajoutant plus de 180 points de base de performance par année», souligne Nicolas Normandeau.
Avec un tel RFG, cela laisse suffisamment de place pour qu’un conseiller ajoute des frais d’honoraire raisonnables payés par le client.