Selon le rapport trimestriel sur les FNB d’Investors Economics, à la fin de 2014, 36 % des actifs de détail des FNB canadiens étaient détenus à travers des comptes de courtage à escompte. À la même date en 2012, 37 % des actifs de détail des FNB canadiens étaient détenus dans des comptes de courtage à escompte.
Toujours selon Investors Economics, durant la même période, les actifs de détail des FNB canadiens sont passés de 44,1 G$ à 65,2 G$. L’adoption des FNB dans le courtage à escompte semble d’ailleurs s’accélérer puisque, dans les six derniers mois de 2014, les actifs détenus dans des FNB à travers des comptes de courtage à escompte ont augmenté de 10 %.
« Si je regarde mes dix positions les plus importantes, je vais retrouver des FNB, indique Laurent Blanchard, directeur principal Courtage en ligne chez Desjardins Courtage en ligne. Dans le Top 10 des positions, au niveau de l’actif sous gestion, c’est le cas de beaucoup de grands courtiers à escompte.»
Cet augmentation de l’intérêt des investisseurs pour les FNB ne se fait toutefois pas au détriment des ventes faites par les conseillers de plein exercice, nuance Alain Desbiens vice-président, Québec et Atlantique, FNB BMO.
« Il y a une plus grande augmentation de l’utilisation des FNB dans les comptes de courtage de plein exercice que dans les comptes de courtage à escompte, explique-t-il. Il y a une croissance importante des actifs dans les comptes de courtage à escompte, mais elle est encore plus grande dans les comptes de courtage de plein exercice.»
Selon lui, la croissance enregistrée dans le courtage à escompte ne viendrait donc pas cannibaliser les ventes faites à travers le canal des conseillers en placement.
Que détiennent-ils?
Dans le passé, les investisseurs individuels se tournaient surtout vers les FNB répliquant les grands indices boursiers et les principaux marchés, ils démontreraient de plus en plus d’intérêt pour les FNB plus sectoriels et spécialisés.
« Je vois une croissances, en termes de transactions et de positions détenues, des FNB plus spécialisés, souligne Laurent Blanchard. Je dirais que beaucoup d’investisseurs vont dans les FNB sectoriels comme ceux touchant le pétrole, l’énergie ou les banques canadiennes.»
Les grands noms, comme BlackRock et BMO, continuent toutefois de séduire une majorité des investisseurs individuels: « Je crois que, dans le courtage à escompte, les gens achètent encore surtout les noms qu’ils connaissent beaucoup. Avant qu’un manufacturier moins connu entre dans cette portion du marché, ça va prendre du temps.»
Portrait-robot de l’investisseur individuel typique
La donnée change selon les courtiers à escompte interrogés, mais entre 25 % et 50 % de leurs clients feraient affaire avec un conseiller « humain » en plus d’investir eux-mêmes à travers un compte de courtage à escompte.
« Chez nous, on parle d’entre 25 et 30 % des investisseurs individuels qui ont aussi un conseiller, indique Sabrina Della Fazia de BMO Ligne d’actions. Beaucoup de gens ont les deux, notamment parce qu’ils veulent un conseiller, mais également rester à l’affut de ce qui se passe sur les marchés. Le compte de courtage permet non seulement au client d’être plus à jour sur les conditions de marché, mais également d’avoir de meilleures conversations avec son conseiller et de mieux comprendre ce qu’il lui propose.»
Les conseillers qui se rendent compte que leur client a un compte chez un courtier à escompte doivent faire attention. Ils n’ont pas nécessairement le permis qui les autorise à conseiller leur client. S’ils ne sont pas conseiller en placement, ces conseillers devraient plutôt miser sur l’éducation financière du client.
« Certains clients ont investi sur les marchés à partir de 2009 et surfent sur la croissance depuis, explique André Lacasse, planificateur financier chez Services financiers Lacasse. Ils ont donc parfois l’impression d’être de très bons investisseurs individuels puisqu’ils ont récoltés de bons rendements en période haussière. D’après moi, l’idéal est de travailler sur leur éducation financière en tentant, notamment, de leur inculquer des notions de diversification.»
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