« Charlie Munger, le collaborateur principal de Warren Buffett, conseillait aux jeunes avocats de prendre bien soin des dossiers qu’ils trouvaient sur leurs bureaux, parce que ces derniers en entraîneraient d’autres, grâce aux références données par des clients satisfaits », raconte Bruce Kent, gestionnaire de portefeuille et chef du Groupe Bruce Kent, lorsqu’on lui demande quel est le meilleur conseil qu’on lui ait donné au cours de sa carrière.
C’est en suivant des conseils semblables qu’il a réussi à accumuler près de 2,1 G$ en actif sous gestion et à devenir, selon son patron Paul Balthazar, « le plus important gestionnaire de portefeuille discrétionnaire pour clientèle privée de RBC Dominion Valeurs mobilières (DVM) ».
Diplômé de l’Université Yale aux États-Unis, Bruce Kent a commencé sa carrière en 1983 comme conseiller en placement chez RBC Dominion.
Quelques années plus tard, il devient l’un des plus jeunes conseillers à être admis au Conseil du président de RBC DVM, qui récompense les 50 à 60 meilleurs conseillers de la firme sur le plan des ventes.
« J’avais seulement 26 ou 27 ans, et il n’y avait personne de moins de 35 ans au Conseil lorsque j’y suis entré, explique-t-il. On peut dire que j’ai eu beaucoup de chance, puisque ça a vite bien fonctionné pour moi. C’est une chance de commencer dans un domaine où on a de la facilité, car on aura toujours envie d’en faire plus et de travailler davantage. »
Intrigué par le milieu des affaires depuis son plus jeune âge, « dès 5 ou 6 ans », se souvient-il, Bruce Kent a vu dans la finance et dans l’investissement un défi intéressant.
« J’ai l’esprit de compétition, et c’est un domaine qui est extrêmement compétitif. On peut voir presque immédiatement ce qui réussit dans nos choix de placement. Année après année, on peut voir si on a eu raison ; les résultats sont là chaque fois. »
Né à Ville de Mont-Royal, Bruce Kent a tenu à revenir à Montréal après ses études aux États-Unis. « J’aime la ville et son bilinguisme, et ce, même si je ne parle pas très bien français ! Revenir ici, c’est un choix que font rarement les anglophones qui quittent Montréal pour étudier à Toronto ou aux États-Unis. J’ai fait exactement l’inverse, ça prouve que je suis plutôt indépendant d’esprit. »
Selon lui, c’est d’ailleurs ce qui fait sa force en tant que gestionnaire de portefeuille : « On ne peut pas réussir dans ce métier si on n’a pas la capacité de penser par soi-même et de prendre ses propres décisions. Il ne faut pas se laisser influencer et suivre la foule ».
Il est aussi administrateur de la Fondation communautaire juive de Montréal et il a longtemps été fiduciaire de la Fondation de l’Hôpital Douglas, une institution spécialisée en santé mentale.
Photo Martin Laprise