Avec son équipe, Denis Ricard travaille à améliorer iA Groupe financier, l’assureur dont il est le chef de la direction depuis septembre 2018.
Il exécute ainsi son plan de développement 2019-2023. Néanmoins, le jury du Top des leaders de l’industrie financière, au vu de la performance de la société et de ses récentes améliorations, déclare Denis Ricard vainqueur de la catégorie Assureurs de personnes.
« L’entreprise qu’il dirige connaît une croissance notable, y compris sur le plan des profits. Ceux-ci sont également stimulés par les investissements technologiques d’iA. Sous le leadership de Denis Ricard, iA a implanté une composante ESG dans l’établissement du boni annuel des hauts dirigeants, soit l’indice de recommandation de la clientèle. Bravo ! »a indiqué le jury.
Pour les trois premiers trimestres de 2021, l’assureur affiche un résultat net attribué aux actionnaires ordinaires de 621 M$, en hausse de 41 % par rapport à la même période de 2020. Au 30 septembre 2021, le ratio de solvabilité s’établissait à 131 %, comparativement à un ratio de 125 % un an plus tôt. Le ratio se chiffre ainsi au-dessus de la fourchette cible de l’entreprise (de 110 % à 116 %).
« Notre stratégie consiste à faire croître nos grands créneaux stratégiques et à utiliser nos autres lignes d’affaires pour soutenir leur croissance », résume Denis Ricard.
Le marché canadien de l’assurance et de l’épargne individuelles ainsi que le marché nord-américain des services aux concessionnaires automobiles sont les secteurs qu’il considère comme stratégiquement importants.
iA se classe au premier rang au Canada pour ce qui est du nombre de polices vendues. « Nous vendons une police sur quatre en assurance », mentionne Denis Ricard. En matière de primes, la société se situe plutôt entre 10 % et 15 %, « parce que nous vendons des tonnes de polices, mais surtout dans le marché de la classe moyenne, alors elles sont plus petites. Mais cela nous a aidés pendant la pandémie, puisqu’elles nécessitent moins de tests, par exemple les tests sanguins. »
L’assureur est aussi numéro un au Canada en ce qui a trait aux ventes nettes de fonds distincts depuis 2015, selon le chef de la direction. Il arrive au deuxième rang en matière de services aux concessionnaires automobiles, dans un marché principalement occupé par deux grands acteurs.
La société est aussi active dans deux créneaux aux États-Unis. D’abord, celui de l’assurance vie destinée aux personnes âgées ou ayant une santé précaire. Au moment de l’acquisition, en 2010, des polices de la Golden State Mutual, établie en Californie, « on vendait pour environ 25 M$ de primes par année, et cette année ce sera pour environ 130 M$ », selon Denis Ricard.
L’autre créneau, qu’il juge « plus prometteur », est celui des produits de garantie prolongée pour les concessionnaires automobiles. La société a fait l’acquisition en 2019 d’IAS Parent Holdings, un fournisseur indépendant établi au Texas, au terme d’une transaction évaluée à près de 1 G$. « C’est à peu près 20 % de notre valeur au livre, c’est beaucoup », indique Denis Ricard. Or, bien qu’il soit encore « un petit acteur, on a plus de revenus de primes aux États-Unis qu’au Canada dans ce créneau ». Et parce que le marché y est très fragmenté, il y voit un « potentiel de consolidation, ce qui en fait un secteur de croissance ».
Denis Ricard mise donc sur la complémentarité entre les unités d’exploitation. Il évoque iA Auto et habitation, « qui est un outil pour nos conseillers en assurance et épargne individuelle », pour illustrer son propos. En parallèle, la société s’est départie d’activités qui apportaient moins de synergie aux autres lignes d’affaires. Elle a vendu iA Conseil en placement en 2020, et PPI collectif en 2021.
Résolu à accélérer la transformation d’iA, Denis Ricard évoque la nomination de Pierre Miron au nouveau poste de vice-président exécutif et chef de la transformation, en août 2021. Celui-ci était jusqu’alors chef de la technologie.
« Lorsque j’ai engagé Pierre Miron en 2018, dit-il, on a commencé une révision de nos plateformes pour amener un plus grand volet numérique. Alors quand la COVID-19 est arrivée, nous avions les outils et l’infrastructure pour être capables de bien servir nos distributeurs et nos clients. Clairement, cela s’est reflété dans nos ventes. »
La société avait déjà investi 100 M$ et prévoit encore investir 500 M$ d’ici 2025 dans des solutions numériques visant à améliorer l’expérience des clients, des conseillers et des employés.
Outre le volet numérique, Denis Ricard évoque la transformation de l’expérience client, « afin d’être beaucoup plus en phase avec les attentes des clients, et même les anticiper avec les données », en partenariat avec les distributeurs. Il signale aussi l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, de manière à optimiser les activités par la technologie, les processus et le développement des talents, et ainsi réduire les coûts. C’est aussi le cas de l’expérience employé, qui mènera iA à être « une organisation apprenante ».
Le dirigeant aimerait bien amener ses employés à devenir de véritables ambassadeurs. « Un employé sur quatre est déjà un référencement d’un autre employé. Cela s’explique parce que nos employés ont le sentiment de se réaliser professionnellement et personnellement », explique-t-il. Lui-même est un ambassadeur de premier plan, puisqu’il a passé toute sa carrière au sein de la société.
« J’ai été engagé à l’Industrielle par Yvon Charest [en 1985]. Il a été mon mentor pendant toute ma carrière et a eu beaucoup d’impact sur moi. Pas seulement sur le plan des compétences professionnelles, mais aussi sur celui de mon développement personnel et de mon intelligence émotionnelle », dit le natif de Shawinigan qui chausse les souliers de son mentor.
Selon lui, « la plus grande force d’iA, celle qui a fait son succès depuis les 20 dernières années, et même avant, c’est d’avoir développé des relations avec tout le spectre des distributeurs au Canada. Du plus loyal et dévoué, comme notre réseau carrière au Québec, un joyau avec 2 000 personnes qui ne vendent qu’iA, aux distributeurs les plus indépendants. »
Denis Ricard croit fortement en la valeur du conseil. Il juge donc important d’augmenter le nombre de distributeurs afin de soutenir la croissance au Canada, « car le besoin du client est là ».