Concernant les candidats n’ayant pas d’expérience, leur profil varie, mais RBC Dominion profite principalement des partenaires de RBC, c’est-à-dire notamment «des planificateurs financiers présents en succursale qui veulent réorienter leur carrière», précise Paul Balthazard.
Ce profil correspond également à celui qu’on trouve chez BMO Nesbitt Burns. «Nos candidats à la relève viennent pour la plupart de l’interne. Souvent, ce sont des conseillers plus juniors. Sinon, ils viennent de firmes externes lorsque l’on ne trouve pas de candidat adéquat à l’interne», mentionne Sylvain Brisebois, premier vice-président, directeur général et directeur régional, Est du Canada.
Il note qu’un certain nombre de candidats à la relève viennent de la banque. «Ils veulent graduer vers une autre carrière et venir travailler dans le secteur du courtage», ajoute-t-il.
Selon Sylvain Brisebois, la plupart des recrues, quelle que soit leur provenance, ont amorcé leur carrière dans une autre plateforme afin de développer des relations, que ce soit par l’intermédiaire d’un poste de planificateur financier avec une banque ou une firme d’assurance, ainsi que pour acquérir des compétences et une certaine expérience en matière de gestion de patrimoine auprès de la clientèle.
Les banques du Canada et leurs filiales emploient 275 450 personnes, selon l’Association des banquiers canadiens (ABC). L’effectif à temps plein des banques a enregistré une croissance de 21,7 % au cours des 10 dernières années, et la proportion d’emplois à temps plein, soit 82 %, est plus élevée qu’elle ne l’a jamais été au cours des 20 dernières années.
«Les nouvelles technologies ont favorisé le remplacement des emplois fondés sur l’exécution de transactions par des postes axés sur le savoir et sur des relations clients à valeur ajoutée. Les banques recrutent donc des employés possédant un niveau supérieur d’éducation ou des aptitudes plus poussées», indique l’ABC.
Recruter des femmes
Si peu d’efforts structurés sont faits pour recruter spécifiquement des femmes, les courtiers interrogés évoquent un certain nombre d’initiatives. RBC Dominion, par exemple, a créé le Women’s Advisory Board dans le but d’intéresser les femmes à la profession et soutenir celles qui s’y sont engagées. Le regroupement organise régulièrement des conférences sur le développement des affaires, des événements de réseautage, et offre du mentorat, notamment.
«Chez RBC Dominion valeurs mobilières, il est important pour nous que notre effectif reflète les expériences et les points de vue de nos clients. Le nombre de femmes qui sont chefs de famille ou en charge des finances de leur famille augmente, tout comme leurs besoins en produits et services, mais elles veulent un modèle de service différent et travailler avec quelqu’un qui peut être en relation avec leurs besoins et leurs défis», indique l’énoncé du regroupement sur son site Internet.
BMO Nesbitt Burns, pour sa part, a créé en 2014 un programme spécifique pour attirer les femmes, «Le travail au féminin à BMO Nesbitt Burns», qui implique notamment des mesures facilitatrices en matière de conciliation travail-famille.
Si à cette époque la proportion de femmes parmi les courtiers en valeurs mobilières en fonction à l’échelle du Canada était de 16 %, Sylvain Brisebois est d’avis que cette initiative a fait bouger les choses. «Est-ce que s’est passé de 16 à 32 % ? Non, pas encore, mais dans les nouvelles embauches, le taux de participation des femmes est au-delà de 30 % maintenant. Il faudra un certain temps pour que le taux d’embauche se répercute sur le nombre de conseillers à proprement parler, mais nous constatons une progression réelle.»