Richard Rousseau, 55 ans, aujourd’hui gestionnaire au sein de la firme Raymond James, au Québec, a dû sortir plus d’une fois de sa zone de confort au fil de sa carrière. À chaque décision importante, il a sollicité des professionnels expérimentés pour l’aider de leurs conseils avisés.
En 35 ans de carrière, Richard Rousseau n’a jamais eu peur des défis. Le fils de l’ancien attaquant des Canadiens de Montréal Robert «Bobby» Rousseau a même appris à les aimer durant son enfance. «Quand mon père a été échangé, toute la famille a dû déménager. Au Minnesota puis à New York. Au début, on pensait que c’était terrible, mais finalement, ç’a été une des meilleures expériences de ma vie», explique Richard Rousseau.
Aujourd’hui, il est vice-président exécutif, chef de la gestion de patrimoine de la firme Raymond James, à Montréal. Il a commencé sa carrière chez Lévesque Beaubien Geoffrion, qui deviendra la Financière Banque Nationale, où il a été vice-président, vice-président directeur et directeur national des ventes.
En 1997, il part diriger la succursale de Vancouver. L’institution financière veut développer ses activités alors que sa place est encore loin d’être gagnée dans l’Ouest canadien. Un défi que Richard Rousseau relève et même qu’il recherche. «Fort de mon expérience à l’étranger en étant petit, je voulais offrir cette chance à mes enfants», se souvient le père de quatre enfants.
Des avis précieux
Même s’il a su mener sa barque et s’il est déterminé, il a souvent pris les conseils de mentors informels. «Il y a toujours eu des gens pour discuter avec moi de mes choix de carrière, des occasions qui se présentaient à moi», se réjouit Richard Rousseau. André Godbout et, surtout, Germain Carrière l’ont suivi durant de longues années. Ils étaient alors des professionnels plus âgés et plus expérimentés qui occupaient des postes de cadres supérieurs. Mais, notamment avec Germain Carrière, la relation a perduré.
«Je les ai choisis parce que j’avais du respect pour eux, parce que, par leur expérience et leur position dans la firme, ils pouvaient me donner des conseils avisés, et aussi parce qu’ils montraient de l’intérêt pour moi, justifie Richard Rousseau. Leur expérience et leur mise en perspective des choses m’ont aidé.»
Si une grande connivence a émergé entre lui et Germain Carrière, c’est aussi parce que les deux hommes partageaient la même conception du métier. «Il avait une façon de voir l’industrie autour du rôle du conseiller en placement qui m’est chère. La relation entre le conseiller et le client est primordiale pour lui. C’est également le principe qui m’a toujours guidé dans ma carrière», indique le vice-président.
Dans les bons et les mauvais moments
Des coachs ou des mentors, mêmes informels, sont aussi là dans les moments difficiles.
En fin d’année 2012, la Financière Banque Nationale se sépare de Richard Rousseau. Germain Carrière avait connu la même épreuve quelque temps plus tôt. Avec d’autres, il a pu être de bon conseil dans le processus de négociation du départ. Mais «de pouvoir me confier et comprendre que ce n’était pas moi le problème, ça m’a été d’une grande aide émotionnelle. Les conceptions du métier de mon employeur de l’époque n’étaient plus alignées avec les miennes. C’était normal que je parte», raconte Richard Rousseau, qui est entré comme vice-président principal, Groupe gestion privée chez Raymond James en janvier 2014. «Là, j’ai retrouvé une firme dont je partageais les valeurs», poursuit-il.
Thomas A. James, fils du fondateur de la société, qu’il a dirigée pendant plus de 40 ans, et actuellement son président d’honneur, est maintenant une source d’inspiration pour Richard Rousseau. «Il a bâti une firme qui connaît beaucoup de succès. Il est prudent, ce qui permet à Raymond James d’avoir de bons résultats. Quand je l’ai rencontré la première fois, on m’avait dit de me rendre au restaurant de la direction. Finalement, quand je suis arrivé, Tom James faisait la file dans la cafétéria de la firme avec les employés. J’aime cette philosophie : pas de prétention, pas de gaspillage…»
Derrière le professionnel à la carrière brillante, il y a l’homme. Pour le guider dans la vie, Richard Rousseau reconnaît une grande influence : celle du chanteur Bruce Springsteen. «Je suis une meilleure personne grâce à lui, lance le vice-président. Il a influencé ma façon d’être par ses valeurs humanistes, son respect pour la dignité de chaque personne quelle qu’elle soit», confie-t-il.
À son tour, il joue le rôle de mentor pour d’autres, plus jeunes, dans des moments de questionnement professionnel : «Je les aide à réfléchir pour savoir quelles sont leurs prochaines étapes, vers où ils peuvent se diriger, etc.»
Convaincu de l’aide que peut apporter la discussion avec des pairs, il rend la pareille aux nouvelles générations de professionnels.