L’Union européenne va se doter d’un nouveau régulateur spécialisé dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Cette initiative est la conséquence d’un vaste scandale. En 2018, l’Union européenne découvrait qu’un circuit de blanchiment de 200 milliards d’euros prospérait en son sein. Le stratagème s’appuyait sur la banque danoise Danske Bank et sa filiale en Estonie. Dans la foulée, la banque a perdu 681 millions d’euros et payé une amende de deux milliards de dollars aux autorités américaines pour mettre fin aux poursuites.
L’affaire a surtout mis en lumière les fissures dans la régulation européenne : ce sont les autorités américaines qui avaient révélé la fraude, tandis que l’Autorité bancaire européenne n’y voyait que du feu.
Le Parlement européen planche sur la création de l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment de capitaux (ALBC), qui sera chargée de prévenir la survenue de nouveaux scandales.
Ce régulateur devrait compter sur des moyens renforcés, comme une surveillance directe d’un grand nombre d’établissements financiers, une communication étroite avec les régulateurs nationaux et un accès privilégié à Interpol.
Une des questions majeures qui reste à trancher est l’étendue de l’accès aux données dont disposera ce « super gendarme » de ce marché de 446 millions d’habitants.