Les détenteurs de fonds négociés en Bourse (FNB) ont généralement plus d’actifs financiers à investir et ont une meilleure connaissance des finances que ceux qui ne détiennent pas de FNB.
C’est ce qui ressort d’une étude de Credo Consulting sur le comportement des clients, menée en collaboration avec l’Association canadienne des FNB.
D’après celle-ci, seulement 6 % des investisseurs canadiens utilisent des FNB dans leur portefeuille. Cela signifie que les FNB constituent un marché à potentiel élevé, principalement auprès des clients de détail, d’après Hugh Murphy, directeur général de Credo Consulting, une firme de recherche.
«Il y a une énorme occasion de développement dans l’utilisation des FNB comme produit d’investissement», a-t-il expliqué lors du ETF Summit 2018 organisé par Investment Executive, en octobre dernier.
La pénétration de marché est toutefois supérieure pour les clients ayant davantage d’actif à investir. Ainsi, 11 % de ceux qui ont de 250 000 $ à 500 000 $ à investir détiennent des FNB. Cette proportion passe à 17 % chez ceux qui ont de 500 000 $ à 1 M$ à investir, et à 27 % chez ceux qui ont plus de 1 M$ à investir. Elle est toutefois de seulement 2 % pour les investisseurs ayant moins de 100 000 $ d’actif à investir.
La recherche montre que les FNB sont appréciés par leurs utilisateurs en raison de leurs ratios de frais de gestion bas (64 %), ainsi que leur faible coût d’acquisition (56 %). De plus, 53 % de ceux qui en utilisent font valoir que les FNB offrent une diversification d’une manière simple. En outre, 49 % de ceux-ci notent qu’ils sont faciles à utiliser, et 40 %, qu’ils sont faciles à comprendre.
Credo a voulu cerner les raisons pour lesquelles 94 % des répondants n’ont pas de FNB dans leur portefeuille.
En tout, 52 % de ceux qui n’utilisent pas de FNB ne les connaissent tout simplement pas. De plus, 16 % des répondants de ce groupe disent ne pas connaître assez bien les FNB pour vouloir y investir et 10 % d’entre eux déclarent que leur conseiller ne les recommande pas.
«Les clients ne savent simplement pas ce que c’est, dit Hugh Murphy. Ceux qui les connaissent, mais ne les utilisent pas, s’interrogent. Ils n’en comprennent pas vraiment l’intérêt, ce qui est un important obstacle à leur utilisation.»
Insatisfaits de leur conseiller ?
Lorsqu’on compare les détenteurs de FNB avec ceux qui n’en possèdent pas, on constate que les premiers semblent moins satisfaits de leur conseiller en services financiers.
Par rapport aux seconds, les premiers sont aussi plus susceptibles d’envisager de trouver un nouveau conseiller et de faire souvent leurs propres recherches pour valider les recommandations de leur conseiller. Les clients ayant des FNB vont plus souvent savoir exactement quelle rémunération ils ont versée à leur conseiller au cours des 12 derniers mois que ceux qui n’ont pas de FNB.
Les détenteurs de FNB sont également moins susceptibles d’être d’accord avec les affirmations suivantes : «Mon conseiller a mes intérêts à coeur» et «Les conseils que m’offre mon conseiller correspondent à mes objectifs».
Priorité : la voiture
Par rapport aux détenteurs de FNB, les répondants canadiens qui n’ont pas de FNB dans leur portefeuille considèrent la voiture, les soins donnés aux enfants et les assurances comme des questions financières plus importantes.
«Les personnes qui n’utilisent pas de FNB dans leur portefeuille [sont significativement plus enclines à affirmer], qu’un véhicule est important pour elles d’un point de vue financier par rapport à celles qui utilisent des FNB», indique Hugh Murphy.
À l’inverse, les investissements et la retraite sont des questions financières beaucoup plus importantes pour les clients possédant des FNB que pour ceux qui n’en ont pas.
Lorsqu’on compare les détenteurs de FNB avec ceux qui n’en possèdent pas, on constate que les premiers aiment davantage prendre des risques financiers et sont plus enclins à avoir recours aux régimes fiscalement avantageux comme le REER, le CELI et le régime enregistré d’épargne-études (REEE).
Comparativement aux détenteurs de FNB, les non-utilisateurs sont plus enclins à estimer qu’ils ont trop de dettes et à éprouver un sentiment d’échec quand ils pensent à leurs finances personnelles.
Tous les investisseurs se rejoignent néanmoins sur deux affirmations, c’est-à-dire qu’il est aussi probable que les uns ou les autres affirment «Je ne passe pas suffisamment de temps avec les personnes que j’aime» et «Je pense que ma vie est trop centrée sur la recherche de revenus».
Les clients ayant des FNB obtiennent des résultats plus élevés que les autres investisseurs en matière de littératie financière, d’après l’étude.
En effet, ces derniers ont réussi à atteindre une note moyenne de 75 % sur les questions de littératie financière, comparativement à 83 % pour les investisseurs ayant des FNB.
Cet écart devient beaucoup plus important lorsqu’on isole les questions touchant spécifiquement les FNB. Les clients qui en détiennent obtiennent une note moyenne de 79 % à ce groupe de questions, par rapport à 29 % pour ceux qui n’en ont pas.