En effet, d’après les résultats de la recherche, les Canadiens qui ont un conseiller sont plus susceptibles de détenir un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), ou de tirer profit de ces deux régimes enregistrés, que les Canadiens qui ne bénéficient pas de conseils personnalisés.
«Les résultats montrent tout à fait clairement que les conseillers guident les clients de façon constructive en les encourageant à utiliser des solutions simples qui sont nettement avantageuses sur le plan fiscal, affirme Hugh Murphy, directeur général chez Credo. J’irais même jusqu’à dire que les investisseurs qui n’ont pas de conseiller ratent une occasion.»
Bien que cette tendance reste vraie pour toutes les fourchettes de l’échelle des actifs à investir des clients, elle est plus marquée chez les Canadiens disposant de petits montants à investir, selon les résultats tirés de la dernière étude en cours sur la Zone de confort financier, un sondage pancanadien mené auprès des consommateurs par Credo en partenariat avec TC Media, de Montréal, qui publie Finance et Investissement.
Plus précisément, 48 % des Canadiens sondés ayant un conseiller et un actif à investir inférieur à 250 000 $ ont déclaré qu’ils possédaient un REER et un CELI, alors que 17 % ont déclaré ne posséder ni l’un ni l’autre. Par contre, seulement 25 % des Canadiens dans cette fourchette d’actif à investir et n’ayant pas de conseiller ont répondu qu’ils possédaient un REER et un CELI, alors que 42 % d’entre eux ont dit ne posséder ni l’un ni l’autre.
Parmi les Canadiens qui ont un conseiller et un actif à investir de 250 000 $ à 500 000 $, 64 % possédaient un REER et un CELI, alors que 7 % ne possédaient ni l’un ni l’autre. Et parmi les Canadiens de ce niveau de valeur nette et n’ayant pas de conseiller, 58 % détenaient les deux régimes enregistrés, alors que 12 % n’en détenaient aucun.
En outre, parmi les Canadiens ayant un conseiller et un actif à investir de 500 000 $ ou plus, 71 % détenaient à la fois un REER et un CELI, alors que seulement 4 % ne détenaient ni l’un ni l’autre. Par ailleurs, 66 % des Canadiens dans cette fourchette d’actif à investir et n’ayant pas de conseiller détenaient un REER et un CELI, tandis que 12 % ne détenaient ni l’un ni l’autre.
Les conseillers peuvent parler des avantages du REER et du CELI ainsi que des règles relatives à chaque compte enregistré pour amorcer un échange plus large avec leurs clients sur leur planification financière globale, suggèrent les spécialistes en planification fiscale et financière.
«Le début d’une nouvelle année de contribution au CELI ou la période des REER constituent de bons moments pour que les investisseurs se penchent sur leur planification financière et s’assurent qu’elle répond vraiment à leurs besoins», dit Carol Bezaire, vice-présidente, Fiscalité, successions et philanthropie stratégique chez Placements Mackenzie, à Toronto.
«[Les régimes enregistrés] représentent un point de départ, une façon d’orienter la discussion sur une planification financière et de la faire progresser», ajoute Sara Gilbert, fondatrice de Strategist(e) Développement des affaires.
Les conseillers peuvent aider les clients à comprendre toutes les caractéristiques et les limites du REER et du CELI. Ils peuvent également aider les clients à choisir le régime vers lequel il sera préférable de diriger les fonds disponibles, en se basant sur des éléments tels que l’âge du client, son revenu, ses objectifs et sa planification financière globale.
Les clients les plus jeunes, en particulier, ont tendance à privilégier le CELI par rapport au REER, révèle la recherche. Par exemple, parmi tous les Canadiens de 25 à 34 ans sondés, 58 % détenaient un CELI alors que 51 % détenaient un REER. Par contre, 52 % des Canadiens de 35 à 44 ans sondés possédaient un CELI alors que 65 % possédaient un REER.
Le CELI peut bien convenir aux plus jeunes Canadiens qui sont susceptibles d’avoir des revenus inférieurs et qui ne sont pas en mesure de profiter autant de la possibilité de réduire des revenus imposables par des cotisations au REER que ceux qui ont des revenus supérieurs et se trouvent dans des tranches d’imposition plus élevées, dit Myron Knodel, directeur de la planification fiscale et successorale, chez Groupe Investors, à Winnipeg.
«Il vous faut comparer votre taux d’imposition marginal actuel et le taux que vous prévoyez quand vous retirerez finalement de l’argent de votre REER ou de votre FERR [Fonds enregistré de revenu de retraite]», dit-il.
La flexibilité du CELI – notamment le fait que tout montant retiré entraîne l’ajout d’un montant égal au plafond de cotisation de l’année suivante – est une caractéristique séduisante pour les clients les plus jeunes, affirme Sara Gilbert.
«Pour les jeunes, la planification de la retraite est vraiment loin de leurs préoccupations, poursuit-elle. Au contraire, c’est l’étape qui suit, soit l’achat d’une maison, les enfants, ou les autres objectifs.»
Les conseillers peuvent aider les clients à maximiser la valeur de leurs régimes enregistrés. Par exemple, ils peuvent rappeler aux clients qu’ils peuvent fournir des fonds à leurs conjoints et à leurs enfants adultes pour qu’ils contribuent au CELI sans déclencher les règles d’attribution qui, autrement, rendraient tout revenu et tout gain imposables entre les mains des clients à l’origine du don.
«Dans le cas de certains clients fortunés, les conseillers constatent que le client a maximisé son [CELI], mais que son conjoint n’a rien [dans le sien], dit Carol Bezaire. Alors, on peut y aller et le remplir [le CELI du conjoint], parce que les règles d’attribution ne s’appliquent pas.»
Les conseillers peuvent aussi aider les clients plus âgés à gérer des retraits stratégiques du REER en attendant les prestations de retraite du gouvernement telles que le Régime de rentes du Québec ou le Régime de pensions du Canada et la Pension de la Sécurité de vieillesse (PSV). Ce faisant, bon nombre aident les clients à atténuer le revenu de retraite et à éviter la récupération fiscale de la PSV. De plus, les retraits du REER et du FERR peuvent maintenant être dirigés vers le CELI des clients.
«Nous constatons que davantage de clients utilisent leur CELI, car leur conseiller le leur a recommandé, rapporte Carol Bezaire. Les conseillers disent aux clients : « Vous n’avez pas besoin de l’argent de ce FERR. Vous allez payer de l’impôt là-dessus. Ne vous laissez pas imposer deux fois. Nous allons transférer le paiement de votre FERR dans votre CELI et nous l’investirons là. »»
La partie probablement la plus utile de la discussion sur le REER et le CELI, indépendamment du régime qui convient le mieux aux besoins des clients à un moment donné de leur vie, vient de l’occasion d’instruire les clients sur les options offertes et de les mener sur le chemin de la sécurité financière.
«Cela permet aux conseillers d’introduire quelque discipline financière dans la vie d’un client, affirme Myron Knodel, afin qu’ils mettent de côté un certain montant et que cela leur donne un point de départ.»