En dépit d’un taux de croissance relativement soutenu et de l’incontestable créativité des grandes entreprises, le modèle américain serait au bout du rouleau.
Productivité déclinante ; érosion de la classe moyenne en raison de la baisse des revenus des travailleurs reconvertis dans les services bas de gamme ; fin de la mobilité sociale ; faiblesse des infrastructures (incluant l’éducation et la formation) ; explosion de la dette fédérale.
Économistes auprès du gestionnaire d’actif européen Candriam, les auteurs croient qu’en l’absence de programmes sociaux dignes de ce nom, le plein emploi serait le pivot de la stabilité politique des États-Unis. Or, les nouveaux emplois sont trop souvent mal payés et la Réserve fédérale (Fed) ne peut pas maintenir des faibles taux d’intérêt éternellement. Les bas salaires créent de l’insatisfaction et la Fed n’a à peu près plus de marge de manoeuvre.
Selon les auteurs, le protectionnisme de Donald Trump ne peut contrer cette impasse que seule «l’interaction entre l’État et le marché», notamment dans la formation, pourrait résoudre.
Anton Brender et Florence Pisani, L’économie américaine, Paris, Repères La Découverte, 2018, 127 p.