Les clients qui cotisent à un régime enregistré d’épargne-études (REEE) créent des conditions favorables à la réussite financière de leurs enfants dans l’avenir, car il y a une corrélation directe entre le fait d’avoir suivi des études post-secondaires et la richesse, selon une récente recherche effectuée par Credo Consulting, de Mississauga, en Ontario.
Cette recherche est tirée de l’étude sur la Zone de confort financier, un sondage en ligne pancanadien en cours effectué par Credo en partenariat avec le Groupe Finance de TC Media, de Montréal, qui publie Finance et Investissement.
Parmi les Canadiens sondés par Credo et dont le plus haut niveau d’études est un diplôme de deuxième ou de troisième cycle universitaire, 23 % ont des actifs à investir de 500 000 $ ou plus, tandis que 43 % ont des actifs à investir de 100 000 $ ou moins. Parmi ceux dont le plus haut niveau d’éducation est un diplôme postsecondaire, 10 % ont des actifs à investir de 500 000 $ ou plus, tandis que 64 % ont des actifs à investir de 100 000 $ ou moins. Enfin, seulement 8 % des Canadiens sondés dont le plus haut niveau d’éducation était un diplôme d’études secondaires ont des actifs à investir de 500 000 $ ou plus, tandis que 67 % ont des actifs à investir de 100 000 $ ou moins (Voir le graphique ci-contre).
Toutefois, la recherche de Credo démontre qu’un nombre insuffisant de parents profitent pleinement des avantages liés au REEE.
Dans le cadre de l’étude, Credo a demandé aux parents canadiens sondés d’évaluer l’importance qu’ils attribuaient à l’éducation. Parmi les parents qui donnaient une note élevée à l’importance de l’éducation et dont un enfant ou plus vivait à la maison, 49 % ont indiqué qu’ils avaient mis en place un REEE pour leurs enfants. De même, 45 % des parents qui donnaient une note moyenne à l’importance de l’éducation et dont un enfant ou plus vivait à la maison ont indiqué qu’ils avaient mis en place un REEE pour leurs enfants.
Par contre, seulement 15 % des parents qui donnaient une faible note à l’importance de l’éducation et dont un enfant ou plus vivait à la maison avaient mis en place un REEE pour leurs enfants.
Ce taux relativement faible de souscription au REEE des parents de jeunes enfants – en particulier chez ceux qui attribuaient une faible note à l’importance de l’éducation – constitue pour les conseillers en services financiers une occasion de faire comprendre aux clients l’importance des études pour le bien-être financier et les perspectives d’avenir d’un enfant, ainsi que la capacité du REEE à aider à financer des études, dit Hugh Murphy, directeur général chez Credo.
«Les conseillers devraient s’assurer que leurs clients apprécient les avantages financiers du programme parrainé par le gouvernement, dit Hugh Murphy. De plus, ils devraient faire valoir le fait que l’éducation apporte des avantages qui dépassent le seul domaine des finances personnelles. Les conseillers qui aident leurs clients à apprécier la vraie valeur de l’éducation – et le pouvoir qu’a l’éducation d’améliorer le sort d’une personne – se démarquent des conseillers qui n’aident pas leurs clients à ce sujet.»
Les REEE sont des comptes enregistrés qui permettent aux individus, en général les parents, d’économiser pour les études d’un enfant. Les cotisations à un REEE ne sont pas déductibles d’impôt, mais tous les revenus de placement réalisés qui s’accumulent dans le régime sont exempts d’impôt, jusqu’à leur retrait. Le gouvernement fédéral accorde une subvention de l’ordre de 20 % des cotisations annuelles par enfant, jusqu’à un maximum de 500 $ par an, et 7 200 $ par enfant pour toute la durée du régime.
Le gouvernement du Québec accorde aussi une subvention équivalant à 10 % des cotisations nettes versées dans l’année, jusqu’à concurrence de 250 $. Le montant cumulatif de subvention à l’égard d’un bénéficiaire ne peut excéder 3 600 $ pour l’ensemble des REEE dont il est bénéficiaire. Le cumul des subventions fédérales et provinciales équivaut donc à 30 %.
Lorsque les fonds du régime sont versés, les montants de cotisation sont exempts d’impôt. Toutefois, l’étudiant doit inclure à sa déclaration de revenus les subventions ainsi que les revenus accumulés du REEE, dans l’année où il touche ces sommes. L’étudiant a droit à ces paiements d’aide aux études s’il est inscrit à un programme admissible d’études postsecondaires ou dans les six mois après la fin de son inscription à un tel programme. Comme un étudiant a généralement de faibles revenus par ailleurs, ces paiements peuvent ainsi être imposés à son taux d’imposition typiquement bas.
«[Le REEE] est un outil d’investissement formidable avec un taux de rendement garanti, dit Himalaya Jain, conseiller en placement et gestionnaire de portefeuille chez ScotiaMcLeod, à Toronto. Il n’existe pas beaucoup de placements qui peuvent vous donner ce taux sans que vous preniez des risques.»
Coup de pouce des grands-parents
Après avoir bien géré le budget au quotidien et souscrit une assurance vie, les jeunes parents devraient commencer à contribuer au REEE d’un enfant dès que possible, même au détriment des cotisations à leurs propres REER, dit Kevin Dunphy, conseiller et planificateur financier chez Investment Planning Counsel, à Saint-Jean, Terre-Neuve et Labrador. Car, bien que les règles du REEE permettent aux parents qui n’ont pas fait de cotisation les années précédentes de récupérer jusqu’à 1 000 $ de subvention fédérale et jusqu’à 500 $ de subvention provinciale par an sur des cotisations de 5 000 $, le fait de commencer un REEE plus tard dans la vie de l’enfant limitera la croissance composée potentielle du capital.
«Même les parents ayant des moyens modestes devraient être capables de mettre de côté 100 $ par mois pour les études postsecondaires de leur enfant, dit Kevin Dunphy. [Ils devraient] obtenir la subvention gouvernementale de base, laisser croître [les cotisations et les subventions] à un taux de rendement raisonnable pendant 18 ans, et ceci devrait atteindre de 35 000 $ à 45 000 $ [quand les fonds seront nécessaires].»
Les parents à la recherche de moyens de s’assurer d’obtenir la subvention maximale liée au REEE pourraient communiquer avec la génération précédente, par exemple leurs propres parents, pour voir s’ils voudraient cotiser au REEE de leur petit-fils ou petite-fille, suggère Sara Kinnear, directrice de la planification fiscale et successorale chez Groupe Investors, à Winnipeg.
Toutefois, il est préférable qu’un parent plutôt qu’un grand-parent mette en place le REEE et en soit le souscripteur, dit-elle. En particulier, dans les cas où l’enfant finit par ne pas fréquenter une institution postsecondaire.
En effet, les règles qui régissent le rendement des cotisations REEE et le revenu d’un souscripteur grand-parent, pourraient, dans ces cas, avoir des conséquences particulièrement défavorables sur le plan fiscal.
«Du point de vue de la planification, je recommande habituellement que les parents soient les souscripteurs et que les grands-parents donnent l’argent aux parents», dit Sara Kinnear.
L’étude en ligne sur la Zone de confort financier a sondé jusqu’ici 34 000 Canadiens. Le sondage vise à explorer les relations entre le conseil financier, le bien-être financier et la satisfaction globale de la vie dans la société canadienne. Les Canadiens sont sondés tous les mois, et le nombre de personnes sondées augmentera chaque mois.