Bien écrit, truffé d’exemples, son livre offre un tour d’horizon très satisfaisant d’un sujet complexe, les paradis fiscaux.

D’après Jean-François Cloutier, les grandes entreprises utilisent les paradis fiscaux dans des perspectives légales d’optimisation fiscale.

L’évasion fiscale pure et dure serait plutôt le fait de certains individus fortunés. Toutefois, la ligne entre la légalité et l’illégalité est parfois mince, comme l’illustre le cas d’une fiducie créée à Singapour par les Bellini, de Biochem Pharma, qui leur évita l’imposition (contestée par le fisc canadien) de la vente d’une importante filiale.

Toutefois, des fiducies offshore servent également à blanchir l’argent de fraudeurs et du crime organisé. Certaines fiducies déménagent automatiquement dans d’autres juridictions dès que le fisc se met de la partie ! Mais quelle est l’importance des activités offshore de nature criminelle ?

«Dans bien des cas», affirme l’auteur, les utilisateurs de paradis fiscaux ne recherchent que le secret ; ce qui se fait au prix d’agissements discutables mais non pas illégaux.

Jean-François Cloutier, La grande dérive : comment les riches, les entreprises et les magouilleurs canadiens utilisent les paradis fiscaux, Montréal, Les Éditions du Journal, 2017, 197 p.