L’équipe formée par Timothy E. Price et Nadia Craig, tous deux conseillers en placement chez Raymond James à Montréal, est à l’image de leur philosophie d’investissement : prudente, constante et axée sur la valeur.
Les deux gestionnaires de portefeuilles gèrent un actif sous administration de 450 M$ pour 180 ménages. «Près de 90 % de nos clients ont 1 M$ ou plus de placés chez nous», précise Timothy E. Price, également directeur de MacGougall, MacGougall & MacTier (3Macs), la célèbre firme montréalaise qui est devenue une division de Raymond James en 2016.
Les deux gestionnaires de portefeuilles détiennent le titre d’analyste financier agréé (CFA) et créent des portefeuilles personnalisés pour leurs clients. Ils visent la préservation du capital, la génération de revenus et la croissance à long terme.
Leur approche est basée sur la recherche d’actions affichant une croissance régulière de dividendes, car selon eux, le fait qu’une entreprise augmente régulièrement ses dividendes est un indicateur de sa performance financière à long terme. Ils favorisent également les placements de type «valeur», en ayant une faible volatilité. De plus, ils privilégient les titres canadiens pour former le coeur des portefeuilles et utilisent les titres mondiaux en complément.
«C’est une approche constante et à long terme, souligne Nadia Craig. Nous ne chassons pas la dernière tendance à la mode. Le fait que nous privilégions les titres offrant des dividendes en croissance nous permet d’avoir des rendements moins volatils à long terme, en plus de fournir un flux de revenu qui augmente et qui permet de mieux performer que l’inflation.»
Selon ses propres mots, Timothy E. Price admet avoir une préférence pour les actions, bien que, «dans les bonnes circonstances», il utilise également les produits à revenu fixe. Les placements sont choisis en fonction de la tolérance au risque du client qui, comme chez les clientèles moins fortunées, varie beaucoup d’un individu à l’autre.
«En plus des positions (de titres à dividende) qui forment le coeur de nos portefeuilles, nous ajoutons des titres représentant des occasions de croissance en gardant un oeil attentif sur leur valeur. Nous évitons traditionnellement les titres surévalués. Par exemple, dans les années 1990, nous avons, somme toute, réussi à éviter la bulle techno. Bien sûr, nous avons sous-performé durant cette période, mais nous préférons rester fidèles à notre philosophie d’investissement», relate Timothy E. Price.
Les FNB en complément
Les deux portefeuillistes n’utilisent généralement pas de produits de tiers, bien qu’il leur arrive d’opter pour des fonds négociés en Bourse (FNB) dans certaines circonstances.
«C’est le cas, par exemple, pour des plus petits comptes à l’intérieur d’une famille de clients, comme un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) où nous choisirons un FNB reproduisant le NASDAQ au lieu de sélectionner des titres technologiques individuels. Nous y avons également recours lorsque nous souhaitons exposer un portefeuille à un secteur en particulier. Par exemple, nous pourrions opter pour un FNB qui détient les titres de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM), au lieu d’acheter ces actions nous-mêmes. Lorsque nous voulons exposer un portefeuille à un pays en particulier, nous optons aussi pour les FNB», indique Nadia Craig.
Les FNB servent également dans la partie «revenu fixe» du portefeuille, ajoute Timothy E. Price : «Ils sont utiles pour accéder à des produits très spécialisés dans le secteur du revenu fixe, comme les FNB de prêts à taux variables (floating rate loans).»
Les deux conseillers utilisent aussi les FNB dans les secteurs où ils ne se considèrent pas assez spécialisés pour choisir des titres en particulier, comme la fabrication et la distribution de marijuana ou d’énergie verte, puisqu’on y trouve souvent beaucoup d’entreprises en démarrage (start-up).
Les clients fortunés sont-ils plus portés sur l’investissement socialement responsable (ISR) ? Encore une fois, tout dépend du client, selon eux. Lorsqu’un client démontre un intérêt pour l’ISR, il est possible d’adapter son portefeuille en fonction de ses préférences. «Cela dit, en général, les bonnes entreprises tendent à être socialement responsables. Nous ne détenons d’ailleurs pas de titres de sociétés productrices de tabac, par exemple», note Timothy E. Price.
Par ailleurs, les conseillers s’assurent que leurs clients actuels et potentiels adhèrent à leur philosophie d’investissement afin qu’il en résulte une collaboration heureuse : «Nous ne faisons pas de titres à petite capitalisation du secteur minier, illustre Nadia Craig. Un client qui voudrait ça ne serait pas au bon endroit.»
«Nous convenons à des clients qui ont une approche de croissance et d’accumulation constante à long terme et qui souhaitent avoir un bon revenu régulier à leur retraite», ajoute Timothy E. Price.
Attention particulière à la fiscalité
Chez 3Macs depuis ses débuts dans l’industrie financière, Timothy E. Price a gravi tous les échelons depuis son arrivée en 1984 jusqu’à devenir, de 2002 à 2009, le président et chef de la direction. De 2009 à 2016, il a occupé le poste de président du conseil d’administration de la société, lui qui est aussi membre de l’Institut canadien des comptables agréés. «J’ai commencé chez 3Macs lorsque j’étais étudiant à l’université. Puis, j’ai travaillé comme messager, aux opérations ainsi que du côté de l’administration et des finances, note-t-il. Je suis devenu officiellement gestionnaire de portefeuille en 1990. Je me suis toujours occupé de clients.»
Entre-temps, en 2000, c’est au tour de Nadia Craig de se joindre à l’équipe de Timothy E. Price. «Je suis entrée juste après avoir terminé mon baccalauréat en commerce à l’Université McGill. Quelqu’un m’a mis en contact avec Timothy, qui cherchait alors un conseiller junior. J’avais très peu d’expérience, mais ce poste m’a permis de pouvoir apprendre les bases du métier, comme l’administration des comptes, la relation avec les clients et la gestion des investissements.»
Près de 18 ans plus tard, le duo peut compter sur l’aide de deux assistantes, Amanda Regimbald et Taylor Mactavish, afin d’assurer un service de haute qualité à sa clientèle en utilisant une approche de type family office. Des services de planification fiscale, de gestion de portefeuille, de planification financière et de banquier privé sont notamment offerts.
«Certains de nos clients font affaire avec 3Macs depuis plusieurs générations, souligne Timothy E. Price. Nous entretenons des relations à long terme avec ces clients et nous sommes capables de faire des transitions harmonieuses au fil du temps entre les générations. Nous avons aussi réussi à étendre notre clientèle grâce à des références données par nos clients existants.»
Les deux gestionnaires de portefeuille n’ont pas de clientèle-type. «Nous avons toutefois une dispersion géographique assez grande avec des clients canadiens expatriés au Royaume-Uni et aux États-Unis», indique Timothy E. Price.
Les expatriés rencontrent souvent des problèmes lorsqu’ils se retrouvent avec des comptes orphelins, soit des régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) ou des Indiviual Retirement Accounts (IRA), d’un côté ou de l’autre de la frontière : «Auparavant, ces clients devaient conserver une relation avec un conseiller américain ou encore se débarrasser de ces comptes, dit-il. Or, avec nous, ils peuvent conserver leurs actifs sur notre plateforme canadienne ou américaine sans avoir à faire affaire avec un autre conseiller aux États-Unis. Il n’y a pas beaucoup de firmes qui sont capables de fournir du conseil à des clients qui ont des actifs aux États-Unis et vice et versa, c’est une belle niche pour nous.»
L’équipe de Timothy E. Price vise l’efficience fiscale des portefeuilles de clients, qu’ils soient détenus par les clients eux-mêmes, par leurs sociétés de portefeuilles ou par une fiducie. «Je suis comptable et CFA, et nous avons une assez bonne connaissance de la manière de concevoir un portefeuille pour le rendre efficient sur le plan fiscal», dit Timothy E. Price.
Service très personnalisé
Les clients à valeur nette élevée ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Si la clientèle de Nadia Craig et de Timothy E. Price comprend des familles fortunées et des entrepreneurs, on y retrouve aussi des champions de l’épargne provenant de milieux plus modestes.
«Je me rappelle d’un cas en particulier : un professeur qui avait épargné durant des années et connu beaucoup de succès avec ses placements, illustre Nadia Craig. C’est intéressant puisque nous avons un peu de tout dans notre clientèle.»
«On ne s’attend pas toujours à ce qu’une personne ait accumulé des sommes importantes, parfois ils l’ont fait eux-mêmes, parfois ils ont hérité ou encore ont bâti leur propre entreprise», renchérit Timothy E. Price.
De plus, les deux conseillers comptent aussi quelques fondations et oeuvres de charité dans leur clientèle. Ces dernières représentent 10 % de l’actif sous administration de l’équipe.
La qualité du service à la clientèle est la pierre angulaire de la pratique de Nadia Craig et Timothy E. Price. «Vu la nature de notre clientèle, nous offrons un service très personnalisé. Nous interagissons souvent avec nos clients et nous tentons de faire le plus de choses possibles pour eux», souligne Timothy E. Price.
Parfois, «le plus de choses possibles» veut dire les conseiller sur le transfert du chalet familial à la génération suivante ; à d’autres moments, ça peut signifier de donner un avis sur des réparations à faire à la maison. Certains clients les consultent sur la décision d’acheter ou de louer une résidence, sur les voyages que le client souhaite faire ou encore leur demandent leur opinion sur l’idée d’investir ou non dans une comédie musicale de Broadway.
«Nous pouvons être assez impliqués dans leur vie, soutient Timothy E. Price. Une bonne relation avec ses clients doit être basée sur la confiance et la communication.»
Dans les derniers mois, l’équipe de conseillers a travaillé à accroître son efficience dans le service à la clientèle. Dans les prochains mois, elle vise à accroître son actif sous gestion, mais pas à n’importe quel prix. «Une croissance profitable fait partie de l’équation», note Timothy E. Price.
C’est une approche constante et à long terme. Nous ne chassons pas la dernière tendance à la mode.
– Nadia Craig