Les clients fortunés préfèrent surveiller leurs investissements de près et ont plus tendance que les autres investisseurs à demander en quoi les recommandations de leur conseiller correspondent à leurs objectifs. Les clients fortunés ont aussi davantage tendance que les autres investisseurs, en général, à détenir des fonds négociés en Bourse (FNB) et des fonds communs de placement (FCP), ainsi que des outils d’investissement principalement offerts aux investisseurs nantis. Ces résultats sont tirés d’un récent sondage sur ce type de clients effectué par Credo Consulting, de Mississauga, en Ontario.
Ces conclusions proviennent de l’étude sur la Zone de confort financier, un sondage pancanadien en cours effectué par Credo en partenariat avec le Groupe Finance de TC Media, de Montréal, qui publie Finance et Investissement.
Credo a demandé aux répondants du sondage d’attribuer une note de 0 à 10 (10 étant le plus important) à divers sujets financiers, parmi lesquels figuraient : «les investissements», «la retraite», «la fiscalité et les impôts», «les dons caritatifs», et «l’assurance».
En moyenne, les répondants fortunés, définis comme les personnes possédant des actifs à investir de 1 million de dollars ou plus, ont attribué à l’élément «les investissements» la plus haute note de tous les sujets financiers. De plus, cette note moyenne était 20 % plus haute que la note moyenne donnée à «les investissements» par les répondants du sondage en général.
Comparativement à la population en général, les clients fortunés accordaient en moyenne une importance plus élevée à la retraite, à la fiscalité et aux dons de charité, mais une importance moins élevée aux assurances.
Bien que l’industrie de la gestion de fortune soit passée progressivement d’une approche basée sur les produits à un modèle qui met l’accent sur une offre de services de planification financière globale, les clients fortunés restent intéressés par la composition de leur portefeuille de placements, dit Paul Wylie, vice-président principal, développement des affaires chez IPC Valeurs mobilières, à Mississauga, en Ontario.
«[Les clients fortunés] sont tout à fait disposés à déléguer [les décisions de placement], affirme Paul Wylie. Toutefois, ils demandent comment leur argent est investi ; ils veulent le savoir et le comprendre.»
Garder la volatilité sous contrôle
En outre, les investisseurs fortunés ont tendance à être bien informés sur les investissements et la gestion de patrimoine en général, et ils veulent s’assurer que leur argent est investi de manière conforme à leurs objectifs, dit Paul Wylie : «[Les clients fortunés] posent davantage de question sur les avoirs individuels en grande partie parce que les conseillers qui servent les clients fortunés ont graduellement travaillé à améliorer la relation avec eux.»
Notamment, les conseillers disent que les investisseurs bien nantis accordent une grande priorité aux investissements qui maîtrisent la volatilité. «[Les clients fortunés] ne veulent pas voir de grandes fluctuations dans leur portefeuille, dit Rosemary Horwood, vice-présidente et conseillère en placement, Rosemary Horwood Wealth chez Richardson GMP, à Toronto. La gestion de la volatilité serait la première chose que recherchent les gens fortunés qui viennent me voir.»
D’autres conseillers de clients fortunés en conviennent aussi. Ainsi, Shaun Hauser, fondateur, président et chef de l’exploitation chez Wellington-Altus Private Wealth, à Winnipeg, note : «Nous mettons particulièrement l’accent sur l’écart type ou sur la volatilité [lorsque nous choisissons des placements]. Moins les rendements des investissements à moyen et à long terme – et des investissements à court terme – fluctuent, plus les clients fortunés apprécient leur parcours.»
Portefeuille varié
L’étude de Credo montre également que les investisseurs fortunés ont tendance à détenir une vaste gamme de produits de placement par rapport aux investisseurs canadiens en général. Ceci est particulièrement vrai pour les investissements alternatifs qui sont habituellement offerts seulement aux investisseurs plus nantis. Par exemple, les investisseurs fortunés étaient environ huit fois plus susceptibles de détenir des actions de sociétés privées que les Canadiens en général, selon le sondage.
Ces résultats ne sont pas surprenants, selon Tom Van Tighem, vice-président principal des services financiers chez Groupe Investors, à Winnipeg. Les investisseurs fortunés ont la capacité de répondre aux minimums d’investissement les plus élevés, ils ont davantage de flexibilité pour investir dans les placements illiquides, et sont plus susceptibles de connaître l’existence de ces placements.
«À mesure que vous vous enrichissez, de plus en plus de conseillers s’intéressent à vous, dit Tom Van Tighem. Par conséquent, cela donne l’occasion d’être exposé à un certain nombre de types de produits différents.» Toutefois, les résultats du sondage montrent également que les investisseurs fortunés détiennent des fonds d’investissement de détail – en particulier des FNB – dans une proportion plus élevée que les investisseurs canadiens en général.
En fait, les répondants fortunés du sondage étaient environ 5,4 fois plus susceptibles que les autres répondants du sondage de dire qu’ils détenaient des FNB, et 2,2 fois plus susceptibles de dire qu’ils détenaient des fonds communs. Les investisseurs fortunés et leurs conseillers sont devenus plus à l’aise avec les FNB au cours des dernières années, selon Paul Wylie. «Vous obtenez une exposition à un marché particulier, mais à un coût réduit.» Chez IPC Valeurs mobilières, les portefeuilles de nombreux ménages fortunés sont composés à peu près à 30 % de titres individuels, comme des actions et des obligations, et à 70 % de FNB et de fonds communs.
Bien que l’intérêt pour les FNB ne cesse de croître, les fonds communs ont encore leur place dans les portefeuilles des clients fortunés, en particulier les fonds à gestion active. «Quand on s’expose à un segment de marché [par l’intermédiaire d’un fonds à gestion passive], on obtient tout, du meilleur au plus mauvais, dit Paul Wylie. Tandis qu’un fonds commun à gestion active se concentrera très souvent sur la gestion du risque un petit peu mieux que [ne le feront un FNB à gestion passive ou un fonds commun à gestion passive].»
L’étude en ligne sur la Zone de confort financier a sondé jusqu’ici 34 500 Canadiens. Le sondage vise à explorer les relations entre le conseil financier, le bien-être financier et la satisfaction globale de la vie dans la société canadienne. Les Canadiens sont sondés tous les mois, et le nombre de personnes sondées augmentera chaque mois.