Industrie – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 13 Oct 2023 22:04:55 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Industrie – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Attrait nouveau pour les FNB obligataires https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/attrait-nouveau-pour-les-fnb-obligataires/ Mon, 16 Oct 2023 04:23:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96675 GUIDE DES FNB - La montée des taux d’intérêt donne un nouveau souffle aux fonds de titres à revenu fixe.

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Avec la montée des taux d’intérêt, le secteur des fonds négociés en ­Bourse (FNB) de titres à revenu fixe a changé au cours de la dernière année et demie. De la famine, on est passé à l’abondance, ce qui crée des défis et des occasions pour les clients.

Dans une note d’août 2022, ­Valeurs mobilières ­TD (VMTD) soulignait que le secteur des ­FNB obligataires avait une part de marché faiblissante. « ­Les ­FNB de titres à revenu fixe composent 29 % du marché total des ­FNB aujourd’hui, en déclin par rapport au niveau de 35 % en 2012. »

Ceci s’explique par la croissance supérieure de l’actif des FNB d’actions au cours de la période de 10 ans se terminant en 2022. « L’environnement des bas taux d’intérêt durant la même période a fait plafonner le potentiel de croissance des ­FNB de revenu fixe », indiquait l’équipe d’analystes de ­VMTD.

Dans sa note de mars 2023, ­VMTD chantait un air bien différent. « ­Après des années de bas taux d’intérêt suivies par une montée rapide des taux en 2022, les rendements obligataires ont rebondi à des niveaux attrayants cette année. Plusieurs investisseurs voient le revenu fixe, grâce à des revenus séduisants et un faible risque, comme un des investissements les plus populaires dans l’environnement actuel. »

Certes, le rendement de nombre de ­FNB de titres à revenu fixe a été négatif en 2022, la montée des taux ayant diminué le prix des obligations. La relation entre le prix des obligations et les rendements étant inverse. Or, la remontée des taux d’intérêt crée des occasions à long terme et redonne un nouveau souffle au secteur.

En 2022 et pour les sept premiers mois de 2023, les créations nettes de ­FNB de titres à revenu fixe ont été supérieures à celles des ­FNB d’actions, entre autres en raison de l’attrait pour les ­FNB de comptes à intérêt élevé. Résultat : à la ­mi-août 2023, l’actif total des 334 ­FNB de titres à revenu fixe (109,3 G$) représentait 31,4 % de l’actif de l’ensemble des ­FNB canadiens.

VMTD constate que le secteur des ­FNB de revenu fixe a connu le lancement de 19 nouveaux produits dans la période d’un an, à partir d’une base de 306 produits. Les FNb d’actions ont vu émerger plus du double, soit 45 nouveaux produits à partir d’un compte original de 808.

Ces développements sur le front des ­FNB de revenu fixe s’inscrivent dans un mouvement plus large, explique VMTD. Malgré une assez bonne tenue des marchés boursiers, « les craintes de récession ont incité les investisseurs à mettre de l’argent dans des actifs plus sécuritaires. Des ­FNB à thème défensif, comme des ­FNB de marchés monétaires, d’obligations gouvernementales, d’options couvertes et d’allocation d’actifs ont été plus populaires que d’autres thèmes orientés vers la croissance ».

Ainsi, seulement neuf ­FNB de gestion de liquidités se sont partagé des entrées nettes de 3,4 G$ dans les cinq premiers mois de 2023, ce qui en fait un type de produit populaire. Et pour cause : « Avec un niveau de risque très bas et une duration de zéro, les ­FNB de gestion de trésorerie en dollars canadiens et américains offrent des revenus d’intérêt de 5,0 % et 5,2 % respectivement », commente VMTD. (Lire : ­« Engouement pour les FNB de comptes d’épargne à intérêt élevé »)

Les ­FNB d’obligations gouvernementales sont l’autre catégorie championne des créations nettes de janvier à mai 2023, récoltant 2,4 G$. « ­Les obligations gouvernementales surperforment durant les récessions, et les investisseurs en ont accumulé en prévision d’une récession potentielle cette année », note ­VMTD. Les ­FNB d’obligations gouvernementales de longue durée ont obtenu les deux tiers des créations nettes de ce type de FNB, qui est négocié principalement par des investisseurs institutionnels.

Pertinente diversification

Il est quelque peu étonnant que les ­FNB d’épargne à intérêt élevé ou de gestion de liquidité soient inclus dans la catégorie générale des ­FNB de titres à revenu fixe, reconnaît ­Daniel ­Straus, directeur général, recherche ­FNB à ­Banque ­Nationale ­Marchés financiers. « ­Nous les classons ainsi parce que c’est de cette façon que les investisseurs les envisagent et les utilisent, dit l’analyste, et avec les niveaux de revenus qu’ils offrent, autour de 5 %, on les comprend. »

Or, il s’agit de produits très différents, ­souligne-t-il. « ­Les gens auraient avantage à ne pas complètement remplacer les ­FNB obligataires par des produits de gestion de liquidité. » ­Dans la situation où les taux d’intérêt changeraient de direction, ­explique-t-il, les premiers gagneraient, les deuxièmes perdraient. « ­Les ­FNB obligataires sont de l’assurance dans un portefeuille : ils ziguent quand les marchés zaguent. »

Dans la faveur retrouvée pour les ­FNB de revenu fixe, les investisseurs peuvent renouer avec les multiples avantages qui les caractérisent. Au premier chef, leur rôle de guichet unique, comme le caractérise ­Andres ­Rincon, premier directeur, chef des ventes et stratégie de ­FNB à ­VMTD. « Avec un seul titre en ­Bourse, un investisseur peut avoir accès d’un coup à des centaines d’obligations de multiples émetteurs, de plusieurs niveaux de qualité et de structures », ­explique-t-il. Plus encore, les écarts cours ­acheteur-cours vendeur sur un ­FNB sont souvent inférieurs à ceux des titres ­sous-jacents qui les composent, sans compter que leurs frais de gestion ne sont en moyenne que de 0,39 %. Pour les ­FNB de titres à revenu fixe indiciel, le ­RFG moyen est même de 0,24 %.

L’analyste en fait ressortir aussi les multiples usages dans un portefeuille. Entre autres, la solution guichet unique donne un accès facile à de nombreux types de titres qui seraient autrement difficiles à acheter, par exemple les obligations de sociétés à haut rendement et les titres de dette de pays émergents. Du coup, les allocations tactiques à des secteurs spécialisés s’en trouvent facilitées et accélérées. La vente à découvert, habituellement fort complexe dans les titres obligataires, se fait en un tournemain à l’aide d’un seul symbole boursier.

Par ailleurs, le marché des ­FNB de titres à revenu fixe reste varié. Un investisseur peut gérer la duration ou la qualité de crédit des émetteurs de son portefeuille en privilégiant le placement dans un ­sous-segment d’émetteurs de titres à revenu fixe.

Également, la stratégie de vente à perte à des fins fiscales dans des comptes non enregistrés est facilitée. L’une des opérations les plus populaires à la fin de 2022 a été la vente de titres à revenu fixe pour cristalliser des pertes fiscales. La hausse des taux entraînant la chute des prix obligataires, les portefeuilles de nombreux investisseurs se retrouvaient avec des pertes non réalisées. Bon nombre ont substitué des ­FNB à des titres individuels, cristallisant ainsi les pertes tout en conservant leur exposition au secteur et en amenuisant les coûts de cette manœuvre.

Vent favorable

Dans une note d’août 2022, ­Andres ­Rincon jugeait que tout le secteur des ­FNB était entré dans une phase de plus grande maturité « avec des barrières à l’entrée qui augmentent et une compétition qui s’intensifie ». Il soutient encore ce point de vue, notant que « les coûts pour les mainteneurs de marché sont plus élevés avec plus de produits à couvrir, de telle sorte qu’il est plus difficile pour un fournisseur d’arriver avec un produit innovateur ».

Dans le secteur des ­FNB de titres à revenu fixe, ­BMO affiche le premier rang des émetteurs en termes d’actifs, avec 30 % de part de marché, suivi de ­RBC iShares (24 %), selon ­VMTD. Placements ­Vanguard, ­Placements Mackenzie et ­FNB ­Horizons viennent ensuite avec chacune une part de 7 % du marché.

Dans le secteur des titres de revenu fixe, les innovations sont relativement rares. Une exception tient aux ­FNB à gestion active, qui se multiplient. « ­BMO a récemment acquis une foule de nouveaux gestionnaires et, de ce fait, s’oriente de plus en plus vers la gestion active », fait ressortir ­Andres ­Rincon. Même dans le domaine hyperactif des fonds axés sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), l’émergence de nouveaux produits est clairsemée. « Ça intéresse plus les institutions, ­ajoute-t-il. On voit peu d’intérêt de la part des investisseurs individuels. Desjardins, qui s’est spécialisé dans cette voie, a montré des signes de vie, mais il ne s’agit pas de nouveaux produits, plutôt d’un changement de certains mandats pour être plus aligné sur l’objectif [carboneutre]. »

À cause du vent très favorable des taux d’intérêt plus hauts, le secteur des ­FNB obligataires fait face surtout à des occasions et à peu de défis. La plus grande de ­celles-ci tient « au retour du portefeuille classique ­60-40 », juge Dan Hallett, ­vice-président et directeur à Highview Financial. « Les obligations jouent leur rôle à nouveau, dit-il. Elles ne sont pas simplement un diversificateur, mais contribuent au rendement du portefeuille. »

Une autre occasion tient à l’apport en liquidité que permettent les ­FNB obligataires, un avantage que la crise de liquidité de mars 2020 a révélé. « À un moment où les titres obligataires individuels ne se négociaient pas, rappelle ­Dan ­Hallett, les ­FNB continuaient à s’échanger et à donner de la liquidité à ceux qui en avaient besoin. »

Erika ­Toth, directrice, distribution de ­FNB aux marchés de conseil et institutionnels à ­BMO Gestion d’actifs, souligne un seul défi, mais il est lié aux investisseurs qui se sont précipités en grand nombre vers les fonds à courte duration. « ­Les gens devraient penser à plus long terme et préserver des titres obligataires à long terme dans leur portefeuille », ­dit-elle.

Advenant une récession et une baisse des rendements obligataires, les titres à revenu fixe à long terme profiteraient davantage de ce fléchissement, car leurs prix monteraient, la relation entre le prix des obligations et leur rendement étant inverse.

L’apparition croissante de ­FNB à gestion active en titres à revenu fixe constitue un développement heureux, pense Dan Hallett. « ­Pour les obligations gouvernementales canadiennes, le recours à des ­FNB passifs fait très bien l’affaire, ­dit-il, mais dès qu’on sort de ces limites, il peut être très pertinent pour une majorité d’investisseurs d’acquérir des titres obligataires plus exotiques par l’intermédiaire de gestionnaires actifs. Jouer dans ces marchés est plus difficile qu’il y a 20 ans : la liquidité est plus friable, l’investisseur individuel n’a pas accès aux meilleurs prix même dans les réseaux de courtage à escompte. »

Par contre, ­Dan ­Hallett fait à l’endroit des ­FNB obligataires la même critique qu’il lance à tout le secteur des ­FNB : « ­Ce qui me frappe, c’est combien les choses ont perdu toute proportion. Il y a trop de produits et, ça oriente beaucoup d’investisseurs vers de mauvaises décisions. Ils changent de produits trop souvent ; ils deviennent des gestionnaires actifs et sautent d’un ­FNB à l’autre. C’est bon pour l’industrie, pas pour les investisseurs et leurs conseillers. » 

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Avantagés, les FNB lancés en premier https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/avantages-les-fnb-lances-en-premier/ Mon, 16 Oct 2023 04:15:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96667 GUIDE DES FNB - Ils récoltent souvent davantage d’actif, mais facturent des frais plus élevés.

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Les fonds négociés en ­Bourse (FNB) indiciels lancés en premier dans un marché profitent souvent d’un important avantage par rapport aux fonds qui le sont par la suite dans ce même marché. C’est ce qu’on appelle l’avantage du premier arrivé. Par contre, il n’est pas évident que cet avantage en confère un aux investisseurs.

Au début de 2021, l’arrivée sur le marché canadien des premiers FNB de bitcoins illustre cet avantage. Un seul jour peut être décisif. Purpose Investments a lancé son FNB Bitcoin (BTCC), le premier FNB de bitcoins au monde, le 18 février 2021. Le lendemain, Evolve Funds lançait son propre FNB de bitcoins. Un mois plus tard, le BTCC a accumulé un milliard de dollars (G$) en actif sous gestion (ASG), déclassant Evolve et les autres émetteurs qui avaient lancé leur propre FNB de bitcoins.

À son premier anniversaire, le FNB Bitcoin de Purpose (BTCC) atteignait déjà 1,4 G$ d’ASG, soit 29 % de l’ensemble des actifs en FNB de cryptoactifs, et affichait un volume moyen des opérations quotidiennes (VMOQ) de 56 millions de dollars (M$), cinq fois plus que son plus proche rival. Le secteur des FNB de cryptoactifs au Canada comptait 43 produits et cumulait 4,8 G$ d’ASG en février 2022, selon une analyse de Valeurs mobilières TD effectuée le 22 février 2022.

À pareille date, le FNB Bitcoin d’Evolve (EBIT) n’avait engrangé que 96 M$ d’ASG, même si ses frais de gestion de 0,75 % étaient alors de 25 points de base inférieurs à ceux du FNB de Purpose. Son VMOQ s’élevait à 7 M$. Même situation pour le FNB Galaxy Bitcoin de CI (BTCX). Mis sur le marché seulement trois semaines après celui de Purpose, et malgré des frais de gestion de 0,40 %, il ne réussissait qu’à accumuler 456 M$ d’actifs en février 2022, son VMOQ s’établissant à 11 M$.

Cet avantage du premier arrivé – comment on le préserve, comment on le perd – en est un que les analystes s’expliquent mal. Certes, le ­FNB ­Bitcoin de ­Purpose a profité d’un autre important avantage de visibilité en voyant des options sur son fonds cotée à la Bourse de Montréal. Or, même cet avantage n’a pas réussi à lui conserver la première place, à tous les moments de son histoire. « Ça tient probablement au simple fait que les premiers venus bénéficient d’une longueur d’avance, mais ça peut aussi être en partie le résultat d’effets de réseau et de marketing », fait ressortir ­Frédéric ­Viger, directeur général et ­co-chef des ventes institutionnelles de ­FNB à Banque Nationale Marchés financiers (BNMF).

En mars, ­BNMF dévoilait le fruit d’une analyse couvrant 23 ­FNB canadiens qui suivent neuf indices différents et qui tente d’expliquer l’avantage du premier venu. On a comparé des fonds qui suivaient le même indice lancés depuis 2002, car les actifs ­sous-jacents des produits sont les mêmes, peu importe l’émetteur, selon l’étude menée par un groupe d’analystes financiers sous la coordination de ­Patrick ­McEntyre, directeur et co-chef des ventes institutionnelles de ­FNB à BNMF.

Un paradoxe ressort. D’un côté, les premiers arrivés jouissent d’un avantage en recueillant 55 % de l’actif total des fonds qui suivent l’indice en particulier. De l’autre, les premiers venus en général exigent des frais de gestion plus élevés que les fonds lancés par la suite. Ainsi, certains premiers venus réussissent à maintenir leur position de tête même si leur ­FNB coûte plus cher que ceux lancés par leurs concurrents, même quand tous les fonds suivent un même indice.

BNMF établit une distinction clé entre deux types d’investisseurs : les négociateurs à court terme qui se soucient d’abord et avant tout de la liquidité d’un ­FNB, et les détenteurs à long terme pour qui les frais comptent ­par-dessus tout. Ces derniers, fait ressortir l’étude, « constituent la base première » du marché à cause de leur sensibilité aux frais et de leur perspective à long terme.

Par contre, les premiers sont généralement plus à l’aise de payer des frais de gestion un peu plus élevés, car cet écart de frais est minime par rapport aux économies sur les frais de transaction.

Deux dynamiques

Au fil du temps, le marché évolue en deux genres d’équilibres. Dans le premier scénario, l’émetteur du fonds lancé en premier courtise les négociateurs, car leur besoin de liquidité les rend moins sensibles aux frais de gestion plus élevés. Ses concurrents lancent par la suite d’autres fonds, généralement avec des frais de gestion plus faibles, et se livrent entre eux une guerre de prix.

Si l’émetteur du fonds lancé en premier ne réussit pas à recruter un nombre suffisant de négociateurs, perd des actifs au profit de concurrents et juge qu’il serait plus rentable de baisser ses frais, il entrera dans la guerre de prix. ­Celle-ci se poursuit jusqu’à ce que les frais se nivellent chez tous les émetteurs de fonds. Cependant, ce nivellement des frais ne signifie pas nécessairement que le premier émetteur perd sa position dominante.

Dans le second scénario, le premier émetteur, s’il réussit à recruter la clientèle des négociateurs à court terme, voit ses frais plus élevés confirmés tant que les revenus générés par cette clientèle sont plus élevés que ceux qu’il pourrait obtenir en diminuant ses frais dans une tentative de servir les deux types d’investisseurs. La clientèle des négociateurs devient dépendante du ­FNB lancé en premier sur le marché. En effet, d’une part, elle est friande de la plus grande liquidité que son ­FNB assure et, d’autre part, elle est retenue par le coût lié au fait de réaliser un gain en capital en vendant son ­FNB pour acheter le fonds d’un concurrent.

« L’épargne sur les frais est minime comparativement aux coûts de transaction plus grands et l’obligation de réaliser des gains en capital » qu’un investisseur peut vouloir différer, fait ressortir l’analyse de ­BNMF.

Du coup, comme le montre cette analyse, la prédominance du fonds lancé en premier qui réussit à servir majoritairement une clientèle de négociateurs se voit confortée grâce à un ­VMOQ plus élevé, des transactions accrues et un écart ­vendeur-acheteur plus serré – en dépit de frais de gestion supérieurs.

La division du marché entre investisseurs à long terme et négociateurs se confirme aux ­États-Unis. Dans ce marché, on voit un nombre croissant d’émetteurs qui, après avoir lancé un premier fonds visant les négociateurs ayant une liquidité plus élevée, lancent un deuxième ­FNB visant les investisseurs de long terme avec des frais réduits. L’étude de ­BNMF explique pourquoi cette deuxième émission ne constitue pas une cannibalisation, mais bien la tentative de s’adresser à deux clientèles distinctes. Pour l’instant, on n’a pas vu d’émetteur poursuivre une stratégie similaire au ­Canada, mais cela pourrait devenir le cas, note l’étude.

Frédéric ­Viger considère que l’avantage du premier lancé se vérifie dans certaines catégories d’actifs, notamment dans les cryptomonnaies, dans les ­FNB thématiques et les FNB à titre unique (FNB ­Tesla ou ­Apple, par exemple), « mais il tient moins dans le secteur ­ESG, ­dit-il. À cause de l’importance des flux d’argent, si un autre fournisseur entre avec une proposition intéressante, on a vu des premiers lancés perdre leur avance ».

« ­Il existe bien des cas où des premiers lancés ont été détrônés par un suiveur, confirme Daniel Straus, directeur général, recherche sur les ­FNB à ­BNMF. On l’a vu dans des secteurs thématiques, par exemple en robotique et en aérospatiale. »

On trouve un cas éloquent aux ­États-Unis dans le secteur des marchés émergents, où le ­FNB Marchés émergents MSCI d’iShares (EEM) demeure un titre important, avec un ­ASG de 23 G$ US. Cependant, rappelle ­Daniel ­Straus, cela n’a pas empêché le ­FNB ­Indice d’actions émergentes de ­Vanguard (VWO) de le supplanter. « ­Il a fallu cinq ans pour que ­VWO prenne le dessus sur EEM », relève l’analyste. Mais aujourd’hui, ­VWO l’emporte haut la main avec un ­ASG de 98 G$ US.

Même dans le marché des ­FNB de bitcoins, le statut de premier lancé est loin d’être garanti. Dès la deuxième année de son existence, et suivant les malheurs qui se sont abattus dans l’univers des cryptomonnaies, le ­FNB ­Bitcoin de ­Purpose (version en dollars canadiens) avait vu son ASG fondre à 379 M$, selon le ­Compendium des ­FNB de ­BNMF de mars 2023. Il s’est fait surpasser par le ­FNB CoinShares ­Bitcoin de 3iQ (BTCQ), dont l’ASG menait le bal à 437 M$ et qui fait aussi l’objet d’options sur ce ­FNB inscrites à la ­Bourse de ­Montréal. De mars à septembre, le BTCQ a subi d’importants rachats, ce qui a redonné au BTCC de Purpose sa position de meneur.

Les investisseurs ­devraient-ils donner leur faveur aux ­FNB lancés en premier sur le marché ? Certes, le ­FNB d’un émetteur concurrent offrira sans doute des frais moins élevés, mais il risque également d’avoir un écart de prix acheteur-vendeur plus large à cause d’un plus faible volume de transactions, d’être moins liquide et d’être davantage à risque d’être dissous prématurément.

Donner sa faveur à un ­FNB premier lancé « peut offrir certains avantages, mais ce n’est pas une condition sine qua non » au succès financier d’un investisseur, juge ­Fred ­Demers, directeur et stratège en investissement à ­BMO Gestion mondiale d’actifs. « ­Une question importante, ajoute-t-il, est celle de la liquidité. Des plus petits joueurs peuvent introduire des produits intéressants, mais peu liquides, sans compter qu’avec la liquidité vient en général plus de transparence. »

Attention, avertit ­Frédéric ­Viger, « la liquidité d’un ­FNB n’est pas nécessairement celle qu’on voit sur les marchés, mais celle des titres ­sous-jacents qui composent le ­FNB. Même si un ­FNB montre peu de volume, il ne faut pas s’arrêter à ça ; la liquidité intrinsèque d’un ­FNB tient aux titres qui le composent ».

Quant au risque de fermeture, encore là, un premier venu peut offrir une plus grande assurance de pérennité, mais c’est loin d’être acquis. « ­On peut être lancé en premier, mais si on ne récolte pas assez d’actifs, on est plus à risque de fermer qu’un suiveur qui recueille plus de fonds », dit Frédéric Viger. Le risque de dissolution d’un fonds est souvent davantage lié à la taille de l’émetteur. « Même des émetteurs de grande taille peuvent quand même fermer un ­FNB parce qu’ils n’amassent pas assez d’actifs », poursuit-il.

Au bout du compte, les questions qu’il faut se poser dans le choix d’un ­FNB sont indépendantes de son statut de premier lancé ou de concurrent lancé par la suite. En voici ­quelques-unes suggérées par nos intervenants : cet investissement ­est-il à long terme ou de nature tactique ? Les frais priment-ils plus que la liquidité ? Le FNB couvre-t-il adéquatement le secteur visé ? ­Est-il à risque de fermer prématurément ? ­Les titres ­sous-jacents ­sont-ils liquides ? ­Certes, un premier lancé mérite d’être considéré en priorité, car il y a davantage de chances qu’il satisfasse aux exigences d’un investisseur – mais pas nécessairement.

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L’essor des FNB canadiens se poursuit https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/lessor-des-fnb-canadiens-se-poursuit/ Mon, 16 Oct 2023 04:13:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96665 GUIDE DES FNB - Le secteur des fonds négociés en Bourse (FNB) cotés au Canada poursuit sa croissance rapide.

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Malgré les rendements difficiles enregistrés en 2022 pour bon nombre de fonds, l’actif sous gestion (ASG) en ­FNB canadiens a crû de 17,6 % de juillet 2022 à juillet 2023 en raison de l’importance des créations nettes selon l’Association canadienne des ­FNB. Pour la période de 12 mois se terminant en juillet 2023, les créations nettes se sont élevées à 43,5 G$, compensant l’effet défavorable du marché.

Pour consulter la première série de graphiques, cliquer ici.

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L’attrait pour les FNB alternatifs liquides en hausse https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/lattrait-pour-les-fnb-alternatifs-liquides-en-hausse/ Mon, 16 Oct 2023 04:11:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96663 GUIDE DES FNB - ­Grâce à de nouvelles catégories qui ont séduit les investisseurs.

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Après de cinq ans après avoir reçu l’approbation des autorités de réglementation, les fonds négociés en ­Bourse (FNB) alternatifs liquides ont accumulé plus de 10 milliards de dollars (G$) d’actifs sous gestion (ASG). Cette nouvelle catégorie d’actif, qui n’est plus l’apanage seulement des fonds de couverture, s’avère populaire.

Le ­Règlement ­81-102 sur les fonds d’investissement est entré en vigueur en janvier 2019, permettant aux émetteurs de vendre aux investisseurs individuels des fonds ayant des stratégies d’investissement alternatives. Cela signifie que les stratégies de fonds spéculatifs – telles que les stratégies ­acheteur-vendeur (­long-short), de neutralité ­vis-à-vis du marché (market neutral) et à effet de levier jusqu’à 300 % de la valeur liquidative d’un fonds – peuvent être converties au nouveau format et être accessibles aux investisseurs de détail.

Selon ­Fundata, il existe 167 ­FNB alternatifs liquides provenant de 17 manufacturiers au ­Canada. Le plus important au 30 juin était le ­FNB ­Desjardins ­Alt ­long-court marchés boursiers neutres, avec un ­ASG de 534 millions de dollars (M$).

La catégorie des ­FNB alternatifs liquides comprend également des stratégies non traditionnelles, telles que les cryptoactifs. Lors de l’« hiver du bitcoin » de 2018, quand la nouvelle réglementation a été finalisée, peu de gens auraient imaginé que les fonds crypto accumuleraient des milliards auprès des investisseurs particuliers quelques années plus tard, rappelle ­Claire ­Van ­Wyk-Allen, directrice générale canadienne de l’Alternative Investment Management ­Association (AIMA).

Or, lorsque les ­FNB de cryptos ont reçu l’approbation réglementaire en 2021, des milliards ont afflué dans les fonds de ­Purpose ­Investments et de ­CI ­Gestion mondiale d’actifs, entre autres. À la fin de cette ­année-là, 5,8 G$ avaient été investis dans 27 ­FNB de cryptomonnaies, indique ­Tiffany ­Zhang, ­vice-présidente recherche et stratégie des ­FNB à la ­Financière ­Banque ­Nationale. Dans ses trois versions de devises, le ­FNB ­Bitcoin ­Purpose totalisait plus de 1 G$ d’actifs au 30 juin, même après qu’un nouvel hiver crypto eût décimé la valeur nette du fonds l’année dernière.

Tiffany ­Zhang fait en outre observer que l’année 2021 a aussi été marquée par la première cuvée de ­FNB « à faible effet de levier », qui utilisent un effet de levier sur les liquidités allant entre 25 et 33 %. Cette catégorie représentait plus de 2 G$ d’actifs sous gestion répartis entre 28 produits au 30 juin, ­précise-t-elle.

Le leader de cette catégorie est la société ­Hamilton ­Capital ­Partners ­Inc., basée à ­Toronto. Rob Wessel, associé directeur des ­FNB ­Hamilton, précise que ces produits n’utilisent pas de stratégies alternatives traditionnelles, mais qu’ils ont atterri dans la catégorie des liquides alternatifs, car aucune autre catégorie ne leur convenait.

« ­La catégorie des alternatifs liquides, quelle que soit la manière dont elle a été envisagée à l’origine, est devenue la structure privilégiée pour l’innovation », ­juge-t-il.

Le ­FNB ­Hamilton ­Enhanced ­Canadian ­Bank exerce un effet de levier de 25 % sur le ­FNB Hamilton Canadian Bank Equal-Weight ­Index. Selon ­Rob ­Wessel, cet effet de levier permet d’aligner la volatilité du fonds sur celle d’une banque canadienne individuelle, tout en offrant 1,25 fois les dividendes et les rendements – si les actions des banques augmentent.

« L’effet de levier est modeste et porte sur des titres ­sous-jacents à faible bêta, ­poursuit-il. Nous n’utilisons pas un effet de levier de 25 % sur le secteur technologique, par exemple. »

La raison de l’utilisation de l’effet de levier sur le ­FNB Hamilton ­Enhanced U.S. Covered ­Call et sur le ­FNB Hamilton ­Enhanced ­Multi-Sector ­Covered ­Call, qui investissent dans des fonds sous-jacents utilisant des options d’achat couvertes, est différente. Les options d’achat couvertes offrent un rendement supplémentaire mais limitent la hausse, de sorte que l’effet de levier vise à compenser ces rendements.

Les trois fonds améliorés représentaient 1,2 G$ d’ASG au 30 juin.

Rob ­Wessell affirme que ces produits ont été lancés dans des « circonstances favorables », mais il ne craint pas que les investisseurs recherchent un rendement plus facile ailleurs maintenant que les taux d’intérêt ont augmenté de façon spectaculaire. Le ­FNB amélioré pour les banques canadiennes affichait un taux de distribution de plus de 7 % au moment d’aller sous presse, tandis que les produits américains et multisectoriels d’options d’achat couvertes affichaient tous deux un taux de distribution de plus de 10 %.

« ­Il ne fait aucun doute qu’à 5,25 %, l’effet de levier modeste demeure votre ami », ­souligne-t-il.

Le ­FNB ­Desjardins ­Alt ­long-court marchés boursiers neutres se classe dans la catégorie plus traditionnelle des fonds alternatifs. Il investit dans des paires d’actions corrélées, en prenant une position longue dans l’une et une position courte dans l’autre. Il est généralement investi dans 30 à 40 paires à la fois, avec une exposition d’environ 1 % à chaque titre, précise ­Philippe ­Martel, gestionnaire de portefeuille chez ­Desjardins ­Gestion internationale d’actifs.

Le fonds est axé sur la préservation du capital et vise une corrélation faible ou nulle avec le marché en général. « Nous avons tendance à mieux performer quand il y a de la volatilité ou des secousses sur le marché », ­commente-t-il.

Il a en outre une évaluation de risque faible et ­Philippe Martel affirme que certains investisseurs l’ont utilisée comme alternative aux liquidités, en particulier avant l’année dernière, lorsque les rendements des produits traditionnels à revenu fixe étaient si bas.

Claire ­Van ­Wyk-Allen est d’avis que la protection contre le risque de baisse pourrait continuer à être une source de croissance pour le secteur des alternatifs liquides, car les investisseurs s’inquiètent du repli des banques et d’une récession prévue de longue date, même si les marchés se sont redressés cette année.

Dans le cadre du règlement ­81-102, les fonds équilibrés sont autorisés à allouer jusqu’à 10 % de leurs portefeuilles à des alternatifs liquides. Cinq ans plus tard, à mesure que les fonds se constituent un historique dans différents environnements de marché, Claire Van Wyk-Allen prévoit que davantage de fonds équilibrés pourraient ajouter une composante d’actifs alternatifs liquides.

« ­La pertinence des alternatifs dans les portefeuilles est démontrée », ­conclut-elle.

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Outil polyvalent, le CELIAPP https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/outil-polyvalent-le-celiapp/ Mon, 16 Oct 2023 04:07:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96659 GUIDE DES FNB - Les ­FNB peuvent rehausser une stratégie de ­CELIAPP en offrant une diversification et une protection en marché baissier.

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Daprès les conseillers, l’échéancier prévu par un client pour l’achat d’une maison devrait être le premier élément à considérer quand on décide des façons d’investir dans un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP). Le client devrait également tenir compte de la diversification offerte par bon nombre de ­FNB.

Si le client qui détient le ­CELIAPP envisage d’acheter une maison à court terme ou quelques années après l’ouverture du compte, il serait bien avisé de n’investir que dans des produits sûrs et liquides.

Les clients qui recherchent activement une maison « ne devraient prendre vraiment aucun risque » dans leur CELIAPP, dit ­Aaron ­Hector, conseiller en gestion de patrimoine à ­CWB ­Wealth, à Calgary.

Les détenteurs de ­CELIAPP bénéficient déjà d’une déduction fiscale sur les cotisations qu’ils y versent et d’un retrait en exonération d’impôt lors de l’achat d’une propriété admissible. Pour les détenteurs de ­CELIAPP qui envisagent d’acheter une maison à courte échéance, la croissance du compte est d’une importance secondaire pour assurer que les fonds épargnés en vue d’un versement initial soient disponibles lorsqu’ils sont prêts à acheter.

« ­Si la maison de vos rêves se présente sur le marché et que vous avez besoin de votre capital, vous ne voulez pas vous retrouver tout à coup dans une situation où le marché a baissé de 20 % et où vous vendez à perte », affirme Aaron ­Hector.

Les détenteurs d’un ­CELIAPP ayant un échéancier plus court devraient penser à investir dans des certificats de placement garanti (CPG) remboursables, dans des ­FNB de comptes d’épargne à taux d’intérêt élevé ou dans d’autres produits de ­quasi-espèces qui sont liquides.

Erik ­Wachman , représentant en épargne collective à Gestion de patrimoine ­CI ­Assante, à Mississauga, en Ontario, indique que certains de ces placements d’épargne à taux d’intérêt élevé versent environ 5 % d’intérêt net, « ce qui n’est pas négligeable ».

« ­Si votre délai est court et que vous recherchez une propriété, c’est vraiment la seule approche que je choisirais », ­poursuit-il.

Toutefois, si un client prévoit l’achat d’une propriété dans un délai plus long – entre cinq et quinze ans, soit la période de participation maximale à un ­CELIAPP – il peut envisager de placer une partie de ses actifs dans des investissements plus risqués afin de mieux tirer parti du retrait exonéré d’impôt sur ces nouveaux comptes.

« ­Si l’achat d’une maison n’est pas du tout au programme et que vous disposez potentiellement de plus de dix ans [avant un achat prévu], vous pourriez probablement vous permettre une part raisonnable de titres de croissance dans le portefeuille de placement », remarque ­Aaron ­Hector.

Selon ­Naveed ­Mohammed, conseiller en placement à BMO ­Nesbitt ­Burns, à ­Toronto, les clients trouveraient sans doute difficile de bâtir un portefeuille de ­CELIAPP en utilisant des actions individuelles.

« ­Le plafond d’actif est plus bas [dans le ­CELIAPP], vous ne pouvez donc pas obtenir une diversification suffisante, ­prévient-il. Selon moi, les différents types de fonds de mise en commun seront probablement la meilleure solution dans ces comptes. » Les clients devraient éviter aussi certains placements, comme les fonds de placements non traditionnels, qui peuvent avoir une liquidité limitée, dit-il.

Par contre, ­Naveed ­Mohammed recommande que les clients désireux d’inclure la croissance dans leur portefeuille de ­CELIAPP considèrent des fonds à large base, tels que les ­FNB qui suivent le S&P 500 ou l’indice composite S&P/TSX.

Un fonds à date cible représente une autre possibilité d’investissement pour les détenteurs de CELIAPP qui disposent d’un horizon plus long, ajoute ­Naveed Mohammed : « C’est en fait un moyen assez facile [d’investir dans un ­CELIAPP] parce que le risque décroît automatiquement dans ce portefeuille, tant que le fonds est relativement liquide, et la plupart de ces produits le sont. »

À mesure que la date d’achat d’une maison se rapproche pour le client, ­celui-ci devrait commencer à réduire le risque, conseille ­Naveed ­Mohammed. Il suggère les ­FNB de dividendes mondiaux, qui « offrent des rendements vraiment réguliers sur une période de temps, avec une volatilité un peu plus faible ».

Enfin, lorsque l’achat est proche pour le client, ­celui-ci peut envisager de se tourner vers un produit du marché monétaire, selon ­Naveed ­Mohammed.

Même les clients ayant une bonne tolérance au risque et un horizon plus long devraient se constituer une provision dans leur portefeuille de ­CELIAPP, souligne ­Erik Wachman, car il n’est pas rare que des clients n’ayant pas de projet à court terme pour l’achat d’une maison changent d’avis et accélèrent la prise de décision en vue de cet achat.

Par rapport à tous les comptes enregistrés, le ­CELIAPP est celui qui présente « le plus de variabilité quant au moment où vous pensez retirer le capital », estime ­Erik ­Wachman. « Que ce soit en raison de votre situation personnelle, votre emploi, votre conjoint, votre enfant, la conjoncture du marché, si les taux d’intérêt commencent à monter encore plus ou que les prix [des maisons] commencent à baisser, tout cela change ­peut-être la possibilité [d’acheter] un peu plus tôt. »

Pour les clients qui ouvrent un ­CELIAPP sans avoir l’intention d’acheter une maison, une approche plus audacieuse de l’investissement peut être appropriée si elle convient à leur profil de risque et à leur plan financier global. Les actifs détenus dans un ­CELIAPP et non utilisés pour l’achat d’une maison peuvent être transférés dans un régime enregistré d’­épargne-retraite (REER), sans incidence fiscale, ou encore être retirés en tant que revenu imposable.

Pour un client « qui utilise [le ­CELIAPP] comme un autre moyen d’obtenir des possibilités de [cotisations] supplémentaires au ­REER, il serait intéressant de reproduire la même approche dans son ­REER et dans son CELIAPP », suggère ­Aaron ­Hector.

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Les nouvelles règles rendront les clients « plus heureux » https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/les-nouvelles-regles-rendront-les-clients-plus-heureux/ Mon, 08 May 2023 04:08:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=93808 Les conseillers qui ont une approche professionnelle ne devraient pas s'inquiéter des nouvelles règles.

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Les nouvelles règles concernant les obligations d’information sur le coût total des fonds distincts, l’interdiction des frais d’acquisition reportés et l’interdiction potentielle des rétrofacturations du conseiller pourraient entraver le style de vente de certains représentants en assurance de personnes. Or, en fin de compte, ces changements sont positifs pour le secteur, affirment des sources du secteur de l’assurance.

« La simple vente d’une police d’assurance en général pouvait se conclure en un rendez-vous de 45 minutes, maintenant elle peut prendre une heure et demie » , a déclaré Shannon Tatlock, conseillère chez Kevin R. Williams Financial Services, une entreprise de la Financière Sun Life, située à Moncton.

« En tant que conseiller, cela peut être frustrant, parce que cela signifie faire plus de paperasse, passer plus de temps en explications. Mais en fin de compte, le client est plus heureux » , a-t-elle dit.

Pour sa part, Andrew Feindel, gestionnaire de portefeuille chez Richardson Wealth, à Toronto, a déclaré que ces changements signifient que l’époque où un agent d’assurance se rendait à domicile pour conclure une vente est quasiment révolue.

« On pourrait probablement faire valoir que cela élimine bon nombre de conseillers qui étaient motivés à se rendre au domicile de cette personne pour recevoir un chèque de 5 000 $ ou 10000 $. Ils n’offriront sans doute pas la même expérience de service s’ils ne reçoivent pas de commission à la souscription », a-t-il déclaré.

Certains conseillers vendent le produit qui leur rapporte la meilleure commission, a signalé Shannon Tatlock, qui espère que les nouvelles règles et la transparence supplémentaire permettront aux clients d’être mieux informés.

« Les clients sauront exactement ce qu’ils possèdent et seront en mesure de prendre une décision plus éclairée, ce qui, espérons-le, réduira la vente de produits inadéquats, a-t-elle dit. En tant que conseillers, nous devons interroger [les clients] sur leurs besoins liés à leur style de vie. »

Par exemple, si vous travaillez avec un jeune couple qui ne peut consacrer que 50 $ par mois à ses primes d’assurance et qu’une analyse montre qu’il a besoin d’une protection de 1 M$, l’assurance temporaire est sans doute un meilleur choix que l’assurance permanente.

Dans certains cas, « j’ai précisément dit à des clients qu’ils n’avaient pas besoin d’assurance pour l’instant, a poursuivi Shannon Tatlock. Les célibataires qui possèdent une maison et beaucoup de capitaux, qui ont une assurance collective et n’ont pas de personne à charge, pourquoi auraientils besoin d’une assurance ? Selon moi, si nous abordions le sujet de cette manière, nous ferions plus de ventes et nous gagnerions en crédibilité et en confiance. »

D’après Shannon Tatlock, ces changements réglementaires s’imposaient depuis longtemps et ils ne signifient pas que les fonds distincts sont un produit à éviter.

« Il y a un moment approprié pour utiliser ces produits » , a dit Shannon Tatlock, qui convient que les règles relatives aux fonds distincts devraient être alignées sur celles qui s’appliquent à la vente de fonds communs de placement.

Trop de clients ont été pris de court par une pénalité pour frais d’acquisition reportés, parce qu’on leur avait vendu un fonds « d’une manière rapide et intelligente », selon Andrew Feindel.

Ces changements pourraient aussi conduire à une diminution du nombre de personnes qui vendent des fonds distincts, a affirmé Andrew Feindel. En effet, l’un des principaux attraits qui poussait les conseillers à vendre ces fonds plutôt que d’autres produits de placement était la commission à la souscription.

« Si on supprime ça, j’imagine que [moins de] personnes vendront des fonds distincts » , a déclaré Andrew Feindel, qui n’est pas partisan des fortes commissions à la souscription pour n’importe quel produit de placement.

« S’il y en a une, le client doit le savoir, a-t-il remarqué. Si vous achetez un produit de placement, vous aimeriez savoir que je reçois une rémunération initiale de 2,5 %. »

L’abandon de la rétrofacturation du conseiller mettrait aussi fin à la rétribution des mauvaises pratiques, par exemple le fait de dissuader un client de résilier son assurance uniquement parce que le conseiller pourrait devoir rembourser la commission.

« [La rétrofacturation] pousse de nombreux conseillers à dire : Pourquoi ne payez-vous pas jusqu’à la fin de l’année et nous pourrons réexaminer la situation ? juste pour pouvoir traverser cette période de deux ans » , a souligné Andrew Feindel.

L’accent mis sur la transparence et la responsabilité est une mesure positive, et les changements n’empêchent pas de dormir Brian Laundry, représentant en assurance chez Manulife Securities Insurance, à Toronto.

« Les conseillers les plus compétents -ceux qui font de la planification financière et font vraiment bien leur travail -ne sont pas inquiets » , a-t-il remarqué.

« Les très bons conseillers ne se préoccupent pas de la transparence des frais, a ajouté Brian Laundry. Parce qu’ils vous diront : Je mérite chaque dollar. Voilà ma rémunération. »

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Testez vos connaissances en matière de fiscalité https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/testez-vos-connaissances-en-matiere-de-fiscalite/ Mon, 10 Oct 2022 04:02:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89175 Réponses à des questions difficiles.

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Si les détenteurs de FNB ne tiennent pas compte des « distributions fantômes », quel problème pourrait survenir ?

Ils pourraient être imposés deux fois sur la même distribution. Parfois, un FNB réinvestit le revenu ou les gains en capital réalisés dans le FNB dans de nouvelles parts plutôt que de verser une distribution en espèces. Le FNB procède alors à un regroupement de parts afin que leur nombre en circulation soit égal au nombre de parts avant la distribution. Si le FNB est détenu dans un compte non enregistré, la distribution réinvestie est imposable cette année-là pour le détenteur du FNB, même si la distribution n’a pas été versée en espèces. Un investisseur peut ne pas repérer cette « distribution fantôme ».

Toutefois, la distribution réinvestie se traduit par une augmentation du prix de base rajusté (PBR) du FNB pour l’investisseur.

Le risque de double imposition vient du fait que les distributions réinvesties ne sont pas indiquées séparément sur les feuillets T3. Quand le détenteur du FNB vendra le placement, il devra prendre en compte l’augmentation du PBR due à la distribution fantôme. Sinon, il risque une double imposition. En général, les émetteurs de FNB publient des données sur les distributions réinvesties sur leurs sites web.

Les clients canadiens qui détiennent des FNB cotés aux États-Unis pourraient devoir déclarer des actifs étrangers: vrai ou faux ?

Vrai. Les Canadiens qui détiennent des « biens étrangers déterminés » d’une valeur dépassant 100 000$ dans un compte non enregistré doivent remplir chaque année auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC) un formulaire T1135 Bilan de vérification du revenu étranger. Les FNB cotés aux États-Unis sont inclus dans la définition des biens étrangers déterminés. (Les FNB inscrits à la cote au Canada et investissant dans des titres américains ne sont pas considérés comme des biens étrangers déterminés.) La règle s’applique si le montant est supérieur à 100 000$ à un moment donné de l’année.

Bien qu’aucune obligation fiscale ne soit liée à l’exigence de produire le formulaire T1135 – le principal objectif de ce formulaire étant de fournir de l’information à l’ARC sur l’existence des biens étrangers –, le fait de ne pas produire ce formulaire chaque année peut entraîner de lourdes pénalités.

Les clients canadiens qui détiennent des FNB cotés sur des bourses américaines peuvent être assujettis au régime de l’impôt successoral américain: vrai ou faux?

Vrai. Si un client détient plus de 160 000$ US en biens situés aux États-Unis, son patrimoine pourrait être assujetti à l’impôt successoral américain si le patrimoine mondial du client a une valeur dépassant 12,06 M$ US (soit le montant de l’exemption sur les successions aux États-Unis pour 2022). Cette règle s’applique même si le client n’est pas un citoyen américain. Les FNB inscrits à la cote aux États-Unis sont considérés comme des biens à « situs américain », alors que les FNB cotés au Canada qui investissent dans des titres américains ne le sont pas. Même si le seuil d’exemption mettait probablement la plupart des Canadiens à l’abri de l’impôt successoral la succession canadienne serait tout de même dans l’obligation de produire une déclaration d’impôts sur les successions aux États-Unis.

Quel est le principal avantage fiscal des FNB par rapport aux fonds communs de placement (FCP)?

Les transactions imposables sont moins nombreuses dans les FNB que dans les FCP. Par exemple, les mainteneurs de marché et les institutions financières peuvent négocier les titres sous-jacents détenus dans les FNB pour favoriser les rachats « en nature », ce qui est une opération non imposable. D’autre part, les FCP peuvent être contraints de vendre des titres du portefeuille – ce qui génère potentiellement des gains en capital –pour faire face aux rachats des investisseurs.

Comment les investisseurs canadiens peuvent-ils déterminer si les retenues d’impôt étranger (RIE) s’appliquent à un FNB, et si ces impôts peuvent être récupérés?

Le premier élément dont il faut tenir compte est la structure du FNB et le second est le type de compte dans lequel le FNB est détenu:un compte non enregistré; un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR); ou un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), un régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI) ou un régime enregistré d’épargne-études (REEE).

La plupart des pays effectuent des RIE lorsque des sociétés versent des dividendes à des investisseurs étrangers. Par exemple, le gouvernement américain impose normalement une retenue d’impôt étranger de 15% quand des entreprises américaines versent des dividendes à des investisseurs canadiens. Les FNB cotés en bourse au Canada qui investissent dans des actions américaines sont assujettis à cette retenue d’impôt. Il peut aussi y avoir un deuxième palier de retenue d’impôt dans deux cas:lorsqu’un FNB coté au Canada investit dans un FNB américain qui lui-même investit dans des actions étrangères, ou lorsqu’un FNB coté aux États-Unis investit dans des actions étrangères. On distingue donc la RIE sur les dividendes versés par les entreprises étrangères au FNB coté aux États-Unis qui détient ces actions (impôt de niveau 1) et la RIE effectuée par le FNB coté aux États-Unis sur les dividendes versés au FNB coté au Canada ou à l’investisseur (impôt de niveau 2).

Si vous détenez un FNB dans un compte non enregistré et que seul l’impôt de niveau 1 s’applique, vous pouvez normalement demander le crédit d’impôt étranger pour impôt de niveau 1. Si vous détenez un FNB dans un compte non enregistré et que l’impôt de niveau 1 et l’impôt de niveau 2 s’appliquent, vous pouvez demander un crédit d’impôt pour impôt de niveau 2, mais pas de niveau 1. Si les FNB sont détenus dans des CELI, des REEI ou des REEE, le crédit pour impôt étranger ne peut être demandé pour aucun des niveaux de RIE.

Si les FNB sont détenus dans des REER ou des FERR, il n’est pas possible de réclamer le crédit pour impôt étranger. Toutefois, les FNB cotés en bourse aux États-Unis qui détiennent des titres américains dans des REER ou des FERR sont exonérés de l’impôt de niveau 1 (et l’impôt de niveau 2 ne s’applique pas), alors que les FNB cotés aux États-Unis qui investissent dans des actions internationales sont assujettis à l’impôt de niveau 1, mais exonérés de l’impôt de niveau 2.

En vertu de la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis, ces derniers reconnaissent le REER, le FERR et certains autres comptes de retraite (mais pas le CELI, le REEE ou le REEI) comme étant exonérés d’impôt.

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Les FNB ont le vent dans les voiles https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/les-fnb-ont-le-vent-dans-les-voiles/ Mon, 10 Oct 2022 04:00:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89173 Le secteur des fonds négociés en Bourse (FNB) continue sa croissance rapide.

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Le secteur est propulsé à la fois par les investisseurs de détail (voir la page suivante) et par les institutionnels. À la fin de décembre 2018, l’actif de ces derniers représentait 33,2 % de l’actif total en FNB canadiens et américains détenu par des investisseurs du Canada. Cette proportion a atteint un sommet de 41,4 % à la fin de septembre 2020, mais elle décline depuis et s’est établie à 36,3 % à la fin de mars 2022, selon Investor Economics.

Note de la rédaction : Depuis avril 2021, First Asset Investment Management relève de la marque CI Global Asset Management.

Pour voir ces graphiques en grand, cliquez ici.

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Textes et recherche: Guillaume Poulin-Goyer
Infographie:Sylvie Thauvette

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AMG : les choix cruciaux des entrepreneurs https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/amg-les-choix-cruciaux-des-entrepreneurs/ Mon, 13 Jun 2022 04:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=87429 On doit considérer divers éléments fiscaux.

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En cas de maladie redoutée, l’assurance maladies graves (AMG) peut offrir une protection financière capitale au propriétaire d’une petite entreprise incorporée. Toutefois, l’AMG pose des défis stratégiques, particulièrement quand il faut décider si la police devrait être détenue directement par la société ou par l’entrepreneur personnellement.

La police d’assurance maladies graves a pour rôle principal de permettre la poursuite des activités de la société, dit Stuart Dollar, directeur au sein du Groupe-conseil en matière de planification – gestion de patrimoine, fiscalité et assurance à la Financière Sun Life.

Une prestation d’AMG « peut contribuer à payer les frais d’exploitation et toutes les dépenses liées à la poursuite des activités d’une entreprise comme les salaires, les services publics et le loyer. Elle peut également aider à payer le recrutement et la formation d’un remplaçant. Vous pouvez utiliser cet argent à toute fin appropriée pour que l’entreprise survive à la maladie grave de cette personne clé », explique-t-il.

L’AMG peut aussi fournir un financement qui permet à l’entreprise de rembourser ses dettes, en cas de maladie d’un propriétaire ou d’un cadre dirigeant, d’après Henry Korenblum, conseiller en fiscalité et patrimoine chez Wellington-Altus Insurance.

« Le créancier peut exiger que l’entreprise rembourse des prêts en cours ou limiter le crédit existant si l’état de santé du propriétaire est jugé critique, dit Henry Korenblum. Ainsi, la couverture de l’AMG peut servir à fournir des liquidités pour rembourser les dettes en souffrance. »

L’AMG (qui verse un montant forfaitaire) n’est pas un produit de substitution à l’assurance invalidité (qui couvre un pourcentage du revenu), bien que les deux types d’assurance puissent être complémentaires, indique Stuart Dollar.

Le coût élevé de l’AMG constitue la principale critique formulée à son encontre, ajoute-t-il. « De plus, par rapport à l’assurance vie qui verse à la fin un capital-décès si elle est maintenue en vigueur suffisamment longtemps, il n’y a aucune garantie qu’un jour, une prestation de l’AMG sera versée. »

La Loi de l’impôt sur le revenu ne permet pas aux sociétés ni aux particuliers de déduire de l’impôt les primes d’assurance maladies graves payées, note Stuart Dollar. Toutefois, la position administrative de l’Agence du revenu du Canada (ARC) a toujours été de considérer les prestations d’assurance versées par un régime d’assurance contre la maladie ou contre les accidents, ou par un régime privé d’assurance maladie, comme non imposables tant pour un particulier que pour une entreprise, poursuit-il.

PRÉCISION

La Loi de l’impôt sur le revenu (LIR) ne contient aucune règle d’imposition portant sur l’assurance maladies graves (AMG). On doit donc se baser sur les interprétations techniques de l’Agence de revenu du Canada (ARC) et sur la jurisprudence.

« Le revenu provenant de sources qui ne sont pas mentionnées dans la LIR n’est généralement pas imposable. De plus, l’ARC s’est prononcée dans certaines interprétations techniques pour déclarer que si les conditions prévues dans la loi provinciale font que la définition d’assurance contre la maladie et les accidents est respectée, la prestation ne sera pas imposable », précise Hélène Marquis, directrice régionale, planification fiscale et successorale de Gestion privée CIBC.

Par ailleurs, selon l’ARC, il y aurait un avantage pour l’actionnaire dans un cas où la stratégie de copropriété appauvrit la société par actions. Pour l’éviter, chaque partie impliquée dans l’entente privée doit payer sa juste part des primes.

Finance et Investissement

Cependant, d’autres facteurs peuvent influer sur le fait qu’une police soit détenue par une société par actions ou par un particulier.

Joel Campagna, associé, services de fiscalité chez MNP, à Waterloo, en Ontario, affirme que les sociétés étant imposées à des taux moindres que ceux des particuliers, le fait que la société soit propriétaire et bénéficiaire de la police d’AMG présente des avantages. En effet, généralement, une entreprise peut payer les primes de l’AMG avec de l’argent moins lourdement imposé qu’un particulier propriétaire ou qu’un entrepreneur.

Par exemple, au Québec, le taux d’imposition fédéral et provincial combiné d’une petite entreprise dont le revenu provenant de son exploitation est inférieur à 500 000 $ serait de 12,2 %, alors que le taux d’imposition du propriétaire de l’entreprise sur son revenu salarial pourrait atteindre 53,31 %.

« Par conséquent, si je fais payer ces primes par ma société, cela peut revenir moins cher que si je retire l’argent de ma société pour payer les primes moi-même », explique Joel Campagna.

Cependant, un entrepreneur qui se trouve dans une tranche d’imposition personnelle relativement basse pourrait envisager d’être personnellement propriétaire de la police d’AMG, soutient Steven McLeod, directeur général, Groupe de planification fiscale et successorale de la Canada Vie. Il pourrait arriver que le taux d’imposition personnel du titulaire soit plus proche du taux d’imposition des petites sociétés que du taux d’imposition personnel maximal, ce qui pourrait rendre la propriété personnelle relativement plus avantageuse quand on tient compte de tous les facteurs.

Le nombre élevé de créanciers de la société de l’entrepreneur représente un autre facteur qui pourrait faire pencher la décision en faveur de la propriété personnelle. « Si l’assuré est atteint d’une maladie grave et que la prestation de l’AMG est versée à l’entreprise, cet argent serait disponible aux créanciers pour régler leurs créances, observe Steven McLeod. Donc, dans le cas d’une police d’AMG détenue personnellement dont la prestation est versée au particulier, au moins celle-ci ne sera pas à la merci des créanciers de l’entreprise. » [NDLR : Si le particulier a donné des cautions personnelles, les créanciers pourraient accéder à la prestation].

Par ailleurs, à la différence du capital-décès d’une police d’assurance vie, une prestation d’assurance maladie ne peut être déposée au compte de dividende en capital (CDC) de la société, affirme Stuart Dollar. (Le CDC est un compte spécial qui accumule et suit les montants non imposables reçus par la société, qui peuvent être versés aux actionnaires sous forme de dividendes en capital non imposables.)

Par conséquent, quand la société détient directement la police d’AMG, « il n’existe aucune possibilité de retirer cette prestation de la société pour la verser, exonérée d’impôt, à l’actionnaire, Affirme Joel Campagna. Si on veut retirer l’argent pour le verser à l’actionnaire afin qu’il couvre [ses] frais médicaux, etc., le seul moyen de le faire est de lui verser un salaire ou des dividendes, sur lesquels le particulier sera imposé. »

Un entrepreneur peut calculer le coût, y compris celui de la valeur actualisée anticipée, des impôts à payer lorsque les prestations sont finalement reçues si la société est propriétaire de la police, suggère Joel Campagna. Il faudrait comparer ce chiffre à celui de la propriété personnelle d’une police d’AMG dans laquelle on utilise son argent personnel après impôt pour payer les primes initiales afin de recevoir un montant forfaitaire exonéré d’impôt si l’une des maladies désignées se déclarait.

Le partage de propriété de la police d’AMG entre la société et le particulier constitue une autre option. Avec une telle stratégie, la petite entreprise détiendrait le droit à la prestation de l’assurance et recevrait la totalité de la prestation de l’AMG en cas de maladie de l’assuré, signale Steven McLeod. L’actionnaire propriétaire de l’entreprise détiendrait personnellement la garantie de remboursement de primes, dont la prestation n’est versée que si l’assuré ne tombe pas malade (le fait de recevoir la prestation du remboursement des primes –celui-ci est optionnel –, impliquerait le rachat de la police et la résiliation de la couverture).

Par exemple, si la prime totale pour la couverture et l’avenant de remboursement des primes est de 10 000 $, l’intérêt de la société dans la prestation d’AMG peut valoir 3 500 $, et l’actionnaire devra payer la différence personnellement. Après 15 ans, en présumant que la prestation d’AMG n’a pas été versée, la prestation de remboursement des primes disponible pour l’actionnaire serait de 150 000 $, ce qui représente le total des primes payées, explique Steven McLeod.

« Si les parties paient la juste valeur marchande pour leur intérêt dans la convention, donc l’idée est que l’actionnaire recevra la prestation de remboursement des primes en exonération d’impôts. Par conséquent, il y a une incitation évidente à ce que la société paie la plus importante partie possible de la prime; il est donc conseillé de soutenir le partage des primes par un calcul actuariel, conclut Steven McLeod. L’ARC tient à ce que chaque copropriétaire de la police paie un montant raisonnable pour son intérêt dans la police. »

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Gare au risque de concentration https://www.finance-investissement.com/edition-papier/industrie/gare-au-risque-de-concentration/ Wed, 13 Oct 2021 04:00:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=82349 Il est souvent présent dans les FNB thématiques.

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) thématiques sont populaires. Ils peuvent présenter des avantages, mais le client doit en comprendre les risques liés à leur concentration sectorielle.

La pandémie n’a pas freiné la création de fonds d’investissement thématiques. « Un nombre record de 237 fonds thématiques a surgi dans le monde en 2020, comparativement à 167 en 2019 », d’après l’étude « Global Thematic Funds Landscape » publiée en mai 2021 par Morningstar. Au cours des trois dernières années, jusqu’à mai 2021, poursuit Morningstar, la totalité des actifs sous gestion dans le monde est passée de 174 à 595 G$ US répartis entre 1 349 fonds encore en activité. Selon la même source, le Canada compte 36 fonds thématiques qui, en mars 2021, cumulaient près de 2,5 G$ US d’actifs, par rapport à 52 M$ US en mars 2016.

Les thèmes à caractère technologique ont remporté la palme pour le nombre de fonds créés (intelligence artificielle, batteries, cybersécurité,fintech, etc.), suivis des thèmes liés aux énergies propres. Le Horizons Marijuana Life Sciences Index ETF était le plus important fonds thématique, représentant à lui seul 20 % de l’actif en fonds thématiques canadiens.

Le risque le plus apparent des fonds thématiques, selon Dan Hallett, vice-président et associé chez HighView Financial Group, « tient à la présence prépondérante d’un petit nombre de titres, parfois d’un seul ». Il donne l’exemple du iShares S&P/TSX Capped Information Technology Index ETF. En août, un seul titre, celui de Constellation Software, avait une pondération de 24,4 % de l’actif du fonds. En y ajoutant les trois titres suivants (Shopify, CGI et Open Text), leur poids cumulatif passait à 72,6 % !

Les coûts des fonds thématiques ont des côtés risqués. D’abord, leurs frais de gestion sont plus élevés que ceux des fonds non thématiques, indique l’étude de Morningstar. Ils diffèrent selon que le fonds est passif (frais moyens de 0,78 % par rapport à 0,53 % pour les fonds non thématiques) ou à gestion active (1,85 % contre 1,44 % pour les produits non thématiques).

« Les frais plus élevés facturés par les fonds thématiques ont contribué à leur performance relativement faible sur de longues périodes, relève Morningstar. Leur capacité à surperformer les marchés mondiaux d’actions tend à être basse pour des périodes qui dépassent une année et décline au fur et à mesure que la stratégie mûrit. »

Dans ces frais de gestion, on trouve plusieurs coûts qui sont communs à tous les FNB, explique Daniel Straus, directeur, recherche et stratégie en FNB, à la Financière Banque Nationale: couverture de change, couverture du mainteneur de marché, frais de transaction, frais de création et de rachat d’unités, taxes d’échanges, conversion de change, profits et pertes du mainteneur de change. Cependant, certains peuvent être accrus par la structure concentrée des FNB thématiques.

Le principal facteur de coût tient à la liquidité souvent restreinte de plusieurs FNB thématiques et des titres sous-jacents qui s’y retrouvent. « Un avantage des FNB tient à leur transparence qui fait que l’investisseur peut savoir quel est l’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur, fait ressortir Daniel Straus. Par contre, la variable cruciale tient aux écarts de prix dans les titres sous-jacents. »

Par exemple, dans le monde des microcapitalisations, qui abondent dans certains FNB thématiques, les titres se négocient souvent à faible volume, ce qui peut imposer des écarts de prix parfois marqués. Aussi, la moindre transaction un peu trop importante, de rachat ou de création de parts, peut faire varier de façon disproportionnée les prix des titres.

Cette liquidité restreinte touche le mainteneur de marché qui « peut supporter des écarts de prix plus onéreux parce que les titres sous-jacents qu’il achète ou vend sont plus chers ou plus difficiles à trouver », explique Dan Hallett.

La liquidité restreinte peut se répercuter dans le prix des FNB. « Elle n’affecte pas tant les frais de gestion, leur ajoutant 1 ou 2 points de base, ce qui peut monter à 5 ou 10 points de base, dit Daniel Straus. Par contre, l’écart sur certains fonds peut facilement atteindre un point de pourcentage. Par exemple, pour le Fonds d’occasions liées à la marijuana Purpose, l’écart est souvent de 0,40 $, ce qui représente 1,1 % du prix de 35 $, mais dans les jours à plus haut volume, il peut se rétrécir. »

On doit aussi considérer le risque de décès. Pendant la période de 12 mois qui se terminait en mars 2021, plus des deux tiers des FNB thématiques que suit Morningstar ont surpassé les marchés d’actions mondiaux. « Cependant, ce taux de succès tombe à 22 % des fonds thématiques quand on regarde le parcours sur 15 ans se terminant en mars 2021 alors que 57 % des fonds ont été fermés durant cette période », peut-on lire dans le rapport.

Un autre risque est celui d’interconnexion, selon Morningstar. « Par exemple, 28 fonds thématiques s’agglomèrent mondialement pour détenir un quart de toutes les actions en circulation de la firme d’impression 3D Stratasys. » Morningstar analyse aussi le cas du FNB ARK Genomic Revolution qui détient le quart du flottement public de Personalis. « Si ce FNB devait subir des rachats importants, il pourrait avoir du mal à trouver des acheteurs pour une participation aussi importante dans une société à petite capitalisation. »

Il ne faut toutefois pas gonfler ces risques, avertit une étude de Valeurs mobilières TD. On s’est beaucoup inquiété des rachats « théoriques » et de leur impact sur le mécanisme de création/rachat. « Malgré les récentes corrections dans le secteur technologique et la sous-performance de ARK Financial (principal manufacturier de FNB thématiques aux Etats-Unis) pour Tannée en cours, les investisseurs ne se sont pas précipités vers les sorties comme certains le craindraient et le fonds n’a connu que de modestes rachats dans les dernières semaines. »

Le risque de concentration ne doit pas devenir affolant. « Même un FNB concentré est moins concentré qu’un titre individuel, souligne Daniel Straus. Dès qu’on se diversifie même dans un petit nombre de titres, on se dégage des risques spécifiques à chaque titre. Dès qu’on veut être à la pointe d’une tendance au potentiel de croissance important, on n’a pas d’autre choix que d’investir dans une entreprise « leader », ou encore dans un petit nombre de telles entreprises, ce qui crée du coup un portefeuille concentré. »

Tous s’entendent pour considérer les FNB thématiques comme des fonds à plus haut risque qu’on peut ajouter à la périphérie d’un portefeuille, pas en son coeur, en espérant que de plus hauts risques entraîneront de plus hauts rendements. Selon Dan Hallett, ce n’est pas la place pour la majorité des investisseurs.

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