Diplômé en histoire de l’Université du Québec à Montréal et titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université St Mary’s, à Halifax, Jean Delisle a enseigné deux ans à Yellowknife et un an à Halifax. Sentant qu’il n’avait pas la vocation, il a finalement choisi de se réorienter dans le domaine des services financiers.

«J’ai décidé de faire le saut en 1991 et je ne l’ai jamais regretté», confirme Jean Delisle, conseiller en sécurité financière et conseiller en assurances et rentes collectives chez Placements Financière Sun Life.

Il suit donc, en quelque sorte, les pas de son père qui a été conseiller pendant une quinzaine d’années auprès de Sun Life. «Pour être honnête, possiblement que s’il n’avait pas été dans le domaine, ça ne me serait jamais passé par l’esprit de m’en aller dans ce secteur. Sauf que je voyais à quel point il adorait ce qu’il faisait ; il s’impliquait beaucoup dans sa profession et gagnait bien sa vie», témoigne Jean Delisle.

Établi à Drummondville, Jean Delisle s’est construit au fil du temps un bloc d’affaires qui atteint aujourd’hui environ 1 300 clients, principalement des entrepreneurs et des salariés. «À Drummondville, on a énormément de PME, mais je n’ai pas exclusivement une clientèle d’affaires. Je compte aussi des familles, avec Monsieur et Madame Tout-le-Monde, de même que des agriculteurs, un marché que je cherche particulièrement à développer.»

Jean Delisle a notamment eu recours au rachat de différents blocs d’affaires, une démarche qui permet à la fois au conseiller de se construire une entreprise intéressante «et d’assurer aux clients un service adéquat et un bon suivi».

S’il n’a jamais eu l’occasion de travailler avec son père, Jean Delisle a néanmoins choisi de racheter de Sun Life le bloc d’affaires que celui-ci vendait à l’approche de sa retraite. Il précise qu’en matière de rachat impliquant un parent, il n’y a aucun privilège, Sun Life appliquant des règles très strictes en la matière. «Aux yeux de certains clients, ce fut intéressant de voir arriver de la relève et une continuité familiale, tandis que pour d’autres, ça a créé un certain bouleversement, puisque mon père et moi n’avons pas la même approche.»

La question de la relève est d’ailleurs un défi important pour l’industrie, estime Jean Delisle. «Que ce soit dans les compagnies d’assurance, les banques ou les caisses, les clients voient défiler une succession de conseillers à qui leur dossier est attribué, et ce n’est pas nécessairement apprécié, car les gens préfèrent en général la stabilité.»

Lorsqu’il est question de protection en cas de décès, de revenus de retraite, les clients «veulent une constance et ne pas changer de conseiller tous les six mois».

Âgé de 53 ans, Jean Delisle, bien qu’il prévoie être encore actif de 13 à 14 ans, a pour sa part déjà commencé à réfléchir à sa propre relève. «Je ne veux pas laisser ma clientèle dans le vide. Je veux m’assurer de la laisser entre les mains de quelqu’un de confiance. L’un de mes beaux-fils travaille dans le secteur financier, et lui, je l’enverrais les yeux fermés chez n’importe lequel de mes clients.»

Technologie et conformité

Actif dans l’industrie depuis maintenant plus de 25 ans, Jean Delisle est d’avis que la pratique a évolué davantage au cours des 3 ou 4 dernières années que durant les 20 années précédentes. À cet égard, il évoque principalement l’évolution technologique et l’accroissement de la conformité.

«Beaucoup de gens peuvent aujourd’hui tout faire en ligne et il faut s’adapter à cette réalité, estime-t-il. Malgré tout, ces investisseurs vont constater que, au-delà de la mécanique, ils auront besoin de l’expertise d’une personne spécialisée, et c’est le rôle du conseiller de demeurer présent et à l’écoute.»

Quant à la conformité, s’il est d’avis que l’encadrement est très avancé par rapport à ce qu’il était il y a une dizaine d’années, cela va continuer à augmenter, ce qui au final est une bonne chose.

Le travail n’est pas plus difficile ou facile qu’avant, ce n’est pas ça qui change. La réalité est tout simplement différente, et ce qui importe, c’est de ne pas être réfractaire au changement, dit Jean Delisle.

«Je crois que si on garde à l’esprit qu’il faut travailler honnêtement, bien servir ses clients et respecter ses collègues, c’est déjà un bon départ pour s’adapter», ajoute Jean Delisle.