Industrielle Alliance Valeurs mobilières (IAVM) a annoncé à la fin du mois d’octobre une réorganisation de sa structure.
«Le remaniement comprend un changement dans la structure de la haute direction ainsi que l’arrivée d’un groupe de services partagés, harmonisant mieux notre stratégie et nos efforts avec toutes les ressources et tous les talents dont nous disposons», a écrit Carl Mustos, vice-président directeur, iA Gestion de patrimoine, dans la lettre transmise aux employés, dont Finance et Investissement a obtenu copie.
Carl Mustos croit que la réorganisation permettra une plus grande efficacité, un meilleur alignement et une croissance en continu.
Dans la foulée, Richard Legault, président d’IAVM, quitte la société. Il en était le président depuis janvier 2012. Il sera remplacé par John Kelleway, qui a joué «un rôle déterminant dans la direction d’IAVM dans le cadre de l’intégration de Patrimoine Hollis», est-il écrit. John Kelleway occupait jusqu’ici le poste de vice-président principal, Ventes nationales pour IAVM.
Pierre Picard, responsable des relations publiques, Industrielle Alliance, Assurance et services financiers, souligne qu’«iA Groupe financier remercie [Richard Legault] de sa grande contribution au cours de ses 27 années de service au sein d’IA Groupe financier et lui souhaite bonne chance pour ses prochains défis».
Louis DeConinck, président d’Investia Services financiers, dirigera désormais Investia et FundEX. Il sera appuyé par le président de FundEx, David Chapman, qui aura pour responsabilité de poursuivre l’harmonisation des activités des deux sociétés de courtage.
Problèmes technologiques
Difficile de savoir pour le moment ce qui explique le départ de Richard Legault. De l’avis de certains conseillers en placement de cette firme de courtage, l’équipe de direction semblait envasée dans les problèmes technologiques liés à l’intégration de Patrimoine Hollis.
C’est notamment ce qui ressort du sondage mené en février et mars 2018 par Finance et Investissement à l’occasion du Top des courtiers québécois 2018. Les 25 représentants sondés avaient accordé un indice FI de 7,5 sur 10 à IAVM, soit une note inférieure à la moyenne des indices FI (8,2 sur 10) des huit firmes sondées.
Patrimoine Hollis, acquise en 2017, semble avoir été une grosse bouchée à avaler pour l’équipe de direction d’IAVM. Rappelons que la société, qui comptait 300 conseillers et gérait 8,6 G$ en juin 2016, s’est ainsi métamorphosée. À la fin de février 2018, la firme de courtage comptait 712 conseillers et gérait 34,8 G$.
Dans le cadre du Top des courtiers québécois 2018, les représentants d’IAVM ont accordé à ce courtier de faibles notes aux critères qui touchent la technologie, selon le sondage.
Un représentant sondé déplorait les problèmes de logiciel de front office qu’a occasionnés l’acquisition : «La fusion avec Patrimoine Hollis a été huit mois de bordel. Le système était down. Ç’a été une désillusion. Il faut pouvoir servir le client !»
Un autre conseiller interrogé se plaignait que le plus récent logiciel d’arrière-guichet fonctionne moins bien que celui qu’ils avaient avant : «Notre système de back-office est une horreur.» Un autre soulignait qu’«avec Patrimoine Hollis, la façon de faire est différente. Les logiciels ne se parlent pas. On travaille en double, ce qui occasionne une augmentation du risque d’erreur.»
L’acquisition de Hollis semble également avoir eu un effet sur la culture interne, de l’avis d’un conseiller d’IAVM : «On a perdu beaucoup sur ce plan. Quand la firme a été fondée, il y avait une culture. Depuis la fusion avec Patrimoine Hollis, tout se déroule en anglais dès qu’il y a un anglophone dans la salle. On ne sait plus combien il y a de vice- présidents. On ne sait plus à qui s’adresser. Ils ont voulu faire plusieurs fusions trop rapidement et ils ont perdu le contrôle.»
Ce commentaire ne reflète pas une opinion unanime toutefois, à en lire le commentaire d’un conseiller d’IAVM : «La direction fait une bonne gestion de la firme. On est à l’écoute. La firme garde bien ses employés.»
Les commentaires recueillis relativement au leadership interne révèlent que certains conseillers étaient satisfaits, alors que d’autres ne l’étaient pas. «On a un président qui est sharp. On ne peut pas demander mieux», a dit un conseiller interrogé. «Le leadership est très stable. Les gens font leur possible pour améliorer ça. Tous les gens sont de bonne foi, mais ils partent de loin», estime un autre répondant. «Avoir un bon leadership nous aiderait à avancer», juge un troisième conseiller interrogé.
Renouveler la conception de l’organisation
Par ailleurs, dans le cadre de la restructuration, iA Gestion de patrimoine, dirigée par Carl Mustos, vice-président exécutif, Gestion de patrimoine, devient la nouvelle marque déposée d’un groupe collectif de quatre sociétés affiliées indépendantes : Placements iA Clarington inc., Investia Services financiers inc., FundEX Investments Inc. et Industrielle Alliance Valeurs mobilières inc., et désigne collectivement l’organisation qui comprend trois secteurs d’activité (Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières, Association canadienne des courtiers de fonds mutuels et fonds iA Clarington), ainsi que les fonctions de soutien, soit Expérience client et Marchés des capitaux, Services juridiques, Finances, Marketing et Communications.
«Nos clients et nos conseillers ont des attentes de plus en plus grandes quant à la façon dont nous les servons, aux solutions que nous adaptons à leurs besoins en constante évolution, aux outils que nous utilisons, à la technologie à laquelle nous leur donnons accès et à la rapidité avec laquelle nous exerçons nos activités. Le fait de travailler dans quatre secteurs d’activité indépendants ne nous permet pas de répondre pleinement à ces attentes croissantes et de progresser vers notre vision stratégique», indique Pierre Picard.
Il ajoute d’ailleurs que «c’est pourquoi iA Groupe financier a élaboré un plan qui vise à renouveler la conception de notre organisation, à déployer davantage nos capacités dans l’ensemble de l’organisation iA Gestion de patrimoine et à offrir une valeur d’entreprise et à stimuler la croissance dans tous les secteurs d’activité».
L’entreprise entend maintenir «une forte présence à l’échelle nationale avec un soutien local continu pour nos conseillers et nos clients». De même, IAVM confirme le maintien de son siège social à Montréal.