Afin de répondre aux besoins des clients en matière d’investissement portant sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), les conseillers pourraient devoir poser certaines questions ou obtenir de la formation continue sur ce plan.
Ce sont les mesures qui sont actuellement envisagées par l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI), dont Andrew J. Kriegler, président et chef de la direction du régulateur, a évoqué lors du Rendez-vous de l’Autorité des marchés financiers (AMF) à Montréal, le 12 février.
Le dirigeant participait à un panel sur les enjeux de l’industrie, dont l’effet des changements climatiques sur le secteur financier. « Nos règles exigent des courtiers qu’ils donnent à leurs clients les possibilités d’exprimer leurs besoins et leurs objectifs, c’est-à-dire ce qui compte réellement pour eux. Mais durant nos inspections de conformité chez nos membres, nous ne voyons pas beaucoup de notes de conversation sur ces sujets ce qui semble aller à l’encontre de ce que nous nous attendons pour les investisseurs », a-t-il expliqué.
Le régulateur envisage donc d’obliger les représentants à poser des questions précises aux clients sur leurs préférences en matière d’ESG. « C’est toutefois un chantier qui devrait envisager plusieurs règles et des échanges entre le client et son représentant », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, l’OCRI se demande également s’il y aurait lieu d’imposer aux conseillers des formations en matière d’investissement ESG, à la lumière des connaissances lacunaires en la matière par des intermédiaires du secteur qui ont été dévoilées par Protégez-vous. Le média a réalisé une enquête auprès de sept institutions financières qui révèle que les clients qui souhaitent investir dans des fonds ESG « trouvent rarement réponse à leurs réponses auprès des conseillers ».
« Les intermédiaires qui les assistent et les conseillers doivent leur permettre d’atteindre leurs objectifs financiers en tenant compte de leurs valeurs », a indiqué Andrew J. Kriegler.
Le dirigeant a également souligné le rôle de l’AMF ainsi que de ses homologues provinciaux, dans l’établissement de normes d’informations en matière d’ESG que doivent respecter les entreprises publiques et les fonds d’investissement.
« Les gens ne peuvent pas prendre des décisions éclairées s’ils ne disposent pas d’une bonne information. Cela signifie des règles qui combattent efficacement l’écoblanchiment, mais qui en même temps n’imposent pas une charge de divulgation irréaliste aux PME », a dit le chef de l’OCRI.