La Capitale a impulsé les ventes de ses contrats de rentes en raison de frais de gestion identiques à ceux des fonds communs de placement (FCP).
« J’adore l’approche de cet assureur. Je dis et redis à mes conseillers que ce genre de produit devrait être davantage proposé. Pourquoi ? Parce que les frais de gestion sont les mêmes que ceux des FCP et que la possibilité de désigner des bénéficiaires au décès facilite grandement le processus de transmission de fortune », affirme Gino-Sébastian Savard, président de MICA Cabinets de services financiers.
La Capitale Assurances et services financiers propose 35 fonds sous forme de contrats de rentes. Ils comportent une garantie de 100 % au décès pour les sommes investies avant l’âge de 75 ans. Ce sont des jumeaux de FCP existants et manufacturés par AGF, Fonds Dynamique, Fidelity Investments, Fiera Capital, Gestion de Placements TD et Placements CI. Aucun fonds n’est géré par La Capitale.
Les 35 fonds abordent les univers des actions canadiennes, américaines, mondiales et des marchés émergents. Ils touchent également les secteurs des dividendes et des titres à revenu fixe. Il y a aussi un fonds d’infrastructure.
Par exemple, le compte d’investissement Équilibré canadien (Fidelity) est assorti de frais de gestion de 2,27 %, soit l’équivalent du ratio des frais de gestion de la série A de son fonds sous-jacent, à savoir le Fonds Fidelity Équilibre Canada.
Ces contrats de rentes s’appliquent aux REER et aux comptes d’épargne libre d’impôt (CELI).
« Ce produit est différent et unique. Nous nous démarquons avec un produit offrant le meilleur des deux mondes. Les fonds ont les mêmes frais de gestion que les fonds communs de placement, tout en ayant la valeur ajoutée des fonds distincts que constituent la garantie de capital et la désignation de bénéficiaire », signale Michel Lafrance, vice-président, actuariat et développement de produits chez La Capitale.
« Produit hybride »
Le conseiller en sécurité financière et planificateur financier Marc-Étienne Legault Salvail voit dans ces contrats de rentes l’équivalent d’un « produit hybride », entre la palette des garanties habituelles des fonds distincts et l’absence totale de garanties propre aux fonds communs.
Président et associé principal du cabinet GestionFTM, Marc-Étienne Legault Salvail souligne que les frais de gestion étant les mêmes que ceux des fonds communs, ces contrats de rentes ont l’avantage d’avoir une garantie de 100 % au décès et d’éviter les problèmes à la succession vu que le bénéficiaire est nommé. « C’est comme si au décès, on émettait un chèque au nom du bénéficiaire. On évite des frais et on raccourcit les délais de transmission des héritages », précise-t-il.
Marc-Étienne Legault Salvail évoque une stratégie permettant de maximiser la contribution au CELI : « La conjointe ou le conjoint nommé bénéficiaire révocable pourra devenir rentier successeur, de sorte que le CELI de la personne décédée sera roulé au conjoint survivant sans impact fiscal et sans passer par la succession. Le conjoint survivant pourra ainsi doubler ses droits de cotisation au CELI, ce qui ne serait pas possible avec un fonds commun de placement ou avec un placement standard avec une institution bancaire ».
Marc-Étienne Legault Salvail estime que « les conseillers devraient avoir ce genre de produit dans leurs coffres à outils. De plus, la plate-forme de La Capitale est gratuite, contrairement aux plates-formes autogérées, ce qui procure un autre avantage intéressant ».
Les ventes semblent être au rendez-vous, d’après Carl Létourneau, directeur régional des ventes – Réseau courtage Québec et provinces maritimes, à La Capitale : « Les ventes ont enregistré des taux de croissance annuels de 20 % à 30 % au cours des dernières années. »
« C’est une très belle croissance. La majorité des ventes portent sur des portefeuilles clés en main. Les fonds équilibrés se taillent aussi une part importante de ces ventes », précise Carl Létourneau.
Quelques limites
Le conseiller en sécurité financière Flavio Vani ne fait pas partie des convaincus. « Les fonds proposés par La Capitale ne comprennent pas de fonds sectoriels ou de fonds à risque plus élevé », dit celui qui dirige également son cabinet Assurance et Produits Financiers Vani.
Carl Létourneau rétorque que La Capitale cherche à combler la plupart des besoins du marché familial : « Nous n’offrons pas actuellement de fonds thématiques comme la techno ou encore de fonds trop spécialisés. Toutefois, l’offre continuera à évoluer, mais elle n’atteindra jamais les 200 fonds afin de maintenir une offre simple pour nos conseillers et notre clientèle. »
Pour sa part, Marc-Étienne Legault Salvail signale une limitation des contrats de rentes. « L’offre de La Capitale ne s’applique pas aux régimes d’épargne non enregistrés », dit-il.
« On a effectivement une demande à ce propos de la part de nos conseillers. En ce moment, on préfère concentrer nos efforts sur le développement de notre offre et sur l’exécution d’un service de qualité. Nous pensons que notre offre est amplement suffisante pour répondre à la majorité des besoins de notre clientèle du marché familial, en considérant leurs droits inutilisés au REER et le maximum de cotisation au CELI qui a atteint 57 500 $ en 2018 », signale Carl Létourneau.
Que réserve l’avenir ? « Le produit prend sa place sur le marché québécois. Il faut maintenant développer nos parts de marché d’un océan à l’autre », dit Michel Lafrance.