«Chez les grands manufacturiers de fonds, on trouve habituellement deux ou trois fonds vedettes, alors que les autres sont moyens», explique le fondateur et associé de Gestion C.R.D. et associés, qui porte les titres de planificateur financier et de représentant en assurance de personnes. «Mais SSQ présente une cinquantaine de fonds d’une gamme de grands gestionnaires comme Fiera Capital, BlackRock, Guardian dans toutes les grandes catégories (actions canadiennes, internationales, secteurs spécialisés, etc.) Elle y fait une présélection de façon à n’offrir que des leaders.»
Outre cette sélection, Robert Denis trouve très commode de négocier via une seule plateforme : «Avec un seul courriel, une seule transaction, je peux liquider une position dans 500 portefeuilles et les rééquilibrer rapidement. Avec un book de 2 500 clients, il me faut un outil pour opérer rapidement.»
En effet, le conseiller n’offre que des fonds distincts, dont les frais sont plus élevés que ceux des fonds communs ou des fonds négociés en Bourse. Toutefois, ces fonds comportent certaines garanties, qui expliquent ce coût plus élevé. «Les frais, les frais, les frais ! s’exclame-t-il. C’est devenu une religion. Mais si on est capable de donner à son client un rendement supérieur, les frais deviennent bien secondaires.»
Il ne recourt jamais à une protection de capital supérieure à 75 % à échéance et 100 % au décès, ce qui limite en partie les frais. Par ailleurs, les fonds distincts offrent un avantage souvent négligé par les conseillers, selon Robert Denis : la possibilité de réinitialiser la garantie à une base de capital rehaussée. Cet avantage justifie largement les frais supérieurs. Par exemple, si un portefeuille d’une valeur initiale de 100 000 $ monte à 120 000 $, le client peut, une fois par année, rehausser sans frais sa garantie à cette nouvelle valeur.
Depuis trois ans, les portefeuilles de Robert Denis sont presque complètement dénués de titres obligataires, une autre caractéristique qui distingue sa pratique. «J’écoutais PIMCO dire qu’ils ne pouvaient plus avoir de rendement sur les titres AAA. Pour obtenir un peu plus de rendement, ils devaient se replier sur des titres à plus haut rendement et des obligations de pays émergents. Les taux d’intérêt vont remonter, mais en attendant, les rendements des obligations sont négatifs. Je me suis donc déplacé vers des fonds de dividendes, avec lesquels je performe aussi bien, sinon mieux.»
FPG SSQ Infrastructures mondiales Lazard
Sous-conseiller : Lazard Asset Management
Création chez SSQ : juin 2007
Actif sous gestion (ASG) (au 30 septembre 2017) : 111 M$
Ratio des frais de gestion (RFG) : 3,46 % à 4,46 %
Rendement annualisé depuis sa création : 5,14 %
Les rendements annuels composés sur une période de 10 ans de ce fonds, à 5,9 %, ne sont pas spectaculaires à première vue, mais la perspective avec laquelle Robert Denis les aborde change complètement ce coup d’oeil. «Je positionne ce fonds dans la partie « revenu » de mes portefeuilles et je le compare à des fonds d’obligations», fait-il ressortir.
Cependant, un portefeuille d’infrastructure peut-il offrir la même sécurité qu’un portefeuille obligataire ? «D’accord, ce n’est pas aussi sécuritaire, admet Robert Denis, mais une obligation du gouvernement américain, qui doit des billions de dollars, est-ce si sécuritaire ? Il faut regarder des alternatives, et les infrastructures en sont une belle.»
D’autant plus, juge-t-il, que le secteur est appelé à connaître une très forte croissance au cours des dix prochaines années. «On arrive dans une période de grand renouvellement, sur le plan mondial, pour construire ou réparer des routes, des réseaux ferroviaires, des aéroports, des réseaux de distribution d’eau, etc. Ça va être porteur à long terme avec des revenus stables et, tout particulièrement, une faible corrélation aux actions et aux obligations.»
FPG SSQ Actions américaines Beutel Goodman
Sous-conseiller : Beutel Goodman
Création chez SSQ : novembre 2015
ASG (au 30 septembre 2017) : 44 M$
RFG : de 3,09 % à 4,64 %
Rendement annualisé depuis sa création : 12,68 %
Ce fonds, offert chez SSQ depuis peu, correspond à un fonds sous-jacent qui a cours chez Beutel Goodman depuis 1991. Puisque nous ne savons pas exactement quelle catégorie de frais s’applique ici, notons que la catégorie F de ce fonds a donné un rendement de 12,3 % depuis 10 ans, selon le profil du fonds sur le site Internet de Beutel Goodman.
«C’est un fonds de nature institutionnelle au départ, qui a été recalibré pour le grand public, et c’est ce qui, selon moi, le rend particulièrement attrayant», dit Robert Denis.
Le style valeur donne une solidité défensive au fonds, qui se manifeste par une bonne résistance en marché baissier, notamment -13,4 % et -11,9 % en 2007 et 2008. «À cause du biais valeur, commente Robert Denis, je perds peut-être deux points de pourcentage en rendement annuel, mais je les rattrape par la protection à la baisse.»
Un autre attrait, dit-il, tient à la composition du portefeuille «qui sort un peu des sentiers battus», notamment par la présence assez modeste de 17 % dans les services financiers. «Il faut faire attention à l’exposition à un secteur qu’on entretient dans l’ensemble de ses portefeuilles. Dans mon cas, j’ai déjà une bonne exposition au secteur financier avec mes fonds de dividendes.»
FPG SSQ Actions canadiennes dividendes Guardian
Sous-conseiller : Guardian Capital
Création chez SSQ : juin 2012
ASG (au 30 septembre 2017) : 86,5 M$
RGF : de 2,86 % à 4,41 %
Rendement annualisé depuis sa création : 6,45 %
Les rendements annuels composés de ce fonds ne sont pas mirobolants : 3,03 % sur trois ans et 5,04 % sur cinq ans. Ici aussi, Robert Denis explique son choix par la substitution aux obligations, car un substantiel revenu de dividende annuel de 4 % en est l’attrait essentiel.
Faisant référence à la documentation de Guardian, le conseiller fait ressortir que «le dividende explique plus de 40 % du rendement total des indices de marchés boursiers. Plusieurs de mes clients recourent [à ce fonds] en phase de décaissement.»
Un autre attrait du fonds tient aux styles de gestion qui l’animent, «un mélange de valeur et de croissance qui bâtit quelque chose de solide», indique Robert Denis.
Un rendement en dividendes de 4 % bat ce que même les meilleurs fonds obligataires peuvent fournir en ce moment. Mais il reste difficile de hisser le fonds de Guardian au même niveau qu’un fonds obligataire quand on considère qu’il a affiché des rendements négatifs de -25,9 % en 2008, de -10,5 % en 2015, et un faible rendement de 3 % en 2014.