Depuis plusieurs années, de grands assureurs comme Axa et Generali ont vendu d’importants portefeuilles d’assurance vie à capital garanti à des fonds d’investissement, incluant le britannique Cinven et l’américain Apollo, rapportent Les Echos. Ces transactions permettent aux assureurs vie de libérer des fonds propres. De leur côté, les fonds d’investissement se garantissent un accès à du capital permanent, libéré au fur et à mesure de l’extinction des contrats.
Les interventions des fonds d’investissement étaient jusqu’à récemment plutôt bien vues par les régulateurs européens. Ces transactions se sont multipliées au point que les fonds d’investissement détenaient 900 milliards de dollars américains en Europe et aux États-Unis fin 2021.
La mise sous tutelle d’Eurovita par le régulateur italien a tout changé. L’assureur vie, détenu par le fonds britannique Cinven, a vu sa solvabilité plonger avec la hausse des taux d’intérêt, au point qu’il lui faut désormais 400 millions d’euros pour résorber ses réserves de capital et espérer survivre.
Or, Cinven rechigne à renflouer Eurovita, alors qu’il l’a endetté de 300 millions d’euros lors de son acquisition en 2016, et qu’il a prélevé une centaine de millions d’euros en dividendes peu après.
Ces difficultés menacent à présent les banques qui ont placé les produits d’Eurovita, sans parler des assurés: les rachats de polices de l’assureur vie sont gelés pour une durée de deux mois. Du jamais vu en Italie.