L’actif sous gestion (ASG) de la firme montréalaise spécialisée dans les sociétés à petite capitalisation est passé de 1,4 G$ à la fin de 2017 à 4,6 G$ en novembre 2019, une hausse spectaculaire de 228 %. L’ASG était de 549,5 M$ à la fin de 2016.
Cette performance a amené le jury du Top 25 à désigner Robert Beauregard gagnant de la catégorie Sociétés de gestion indépendante.
«Il est une vedette à l’international. Il a été reconnu aux États-Unis, ce qui est exceptionnel. Les portefeuilles gérés connaissent de bonnes performances. Sa croissance, sur le plan tant de son actif sous gestion que du nombre de ses mandats, est impressionnante», indique le jury.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au 29 novembre 2019, les rendements annualisés du portefeuille d’actions internationales à petite capitalisation atteignaient 12,4 % sur un an, 17,3 % sur cinq ans et 15,4 % depuis sa création, le 31 décembre 2009. Pour le portefeuille d’actions mondiales à petite capitalisation, les rendements annualisés ont été de 13,3 % sur un an, de 14,9 % sur cinq ans et de 13,9 % depuis le 31 juillet 2008.
Ces portefeuilles, dont les rendements sont présentés avant déduction des frais, surclassent leur indice de référence. Pour le premier portefeuille, la valeur ajoutée est de 410 points de base (pb) depuis sa création par rapport à l’indice MSCI EAEO à petite capitalisation (net). Pour le second, la valeur ajoutée par rapport à l’indice MSCI Monde à petite capitalisation (net) se chiffre à 310 pb depuis sa création.
La clientèle de Global Alpha a elle aussi progressé rapidement depuis deux ans : le nombre de clients est passé de 29 à 86 (en date de novembre 2019), dont 44 sont canadiens, et 42, américains. Toutefois, 60 % de l’ASG de la firme provient des États-Unis.
La clientèle américaine est composée exclusivement d’investisseurs institutionnels, tandis qu’au Canada, la firme compte aussi un groupe de clients privés, précise Robert Beauregard.
Global Alpha s’est également vu confier deux mandats à titre de gestionnaire pour des fonds communs de placement. Le premier, pour le CC&L Global Alpha Fund, il y a cinq ans, par le Groupe financier Connor, Clark & Lunn (CC&L), de Toronto. L’autre, pour le Ninepoint International Small Cap Fund, en février 2018, par Ninepoint Partners, de Toronto.
Remarquée aux États-Unis
Robert Beauregard explique en partie les bons résultats de Global Alpha par l’intérêt des caisses de retraite à l’égard des petites capitalisations, et par le fait que la firme ait atteint une taille cruciale.
«Des clients avec lesquels nous avions obtenu des mandats dans le cadre de programmes de gestionnaire en émergence, par exemple l’État du Texas et celui de New York, nous ont fait graduer, ce qui implique de plus gros montants à gérer», illustre-t-il.
La croissance de l’ASG permet également à Global Alpha de retenir davantage l’attention de grands clients institutionnels américains. Il cite l’exemple de l’Association des employés retraités du comté de Los Angeles, qui lui a confié un mandat en août 2018.
«La première question de l’appel d’offres était : « Avez-vous 1 G$ d’actif sous gestion et 500 M$ investis dans la stratégie proposée ? » Trois mois plus tôt, nous aurions répondu « non », raconte-t-il. Mais nous avons pu répondre « oui » et nous avons été retenus parmi les 54 firmes postulantes.»
Robert Beauregard évoque aussi l’intérêt grandissant pour les facteurs ESG (enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance), «que nous avons rapidement intégrés dans nos solutions». Dans l’ensemble, les firmes détenues dans ses portefeuilles émettent moins de gaz à effet de serre que celles de leurs indices de référence.
Des fondations solides
Global Alpha peut également compter sur des fondations solides. Dès sa création en 2008, la firme a conclu un partenariat avec CC&L, qui lui fournit une infrastructure légale, comptable et informatique, ainsi qu’une représentation auprès des clients institutionnels. La majorité des parts (51 %) de Global Alpha appartiennent à ses six associés, et 49 %, à CC&L.
«Sans ce partenariat, j’aurais dû passer une bonne partie de mon temps à bâtir une infrastructure. Et lorsque tu commences à gagner des clients, c’est le pire moment pour perdre le focus sur le portefeuille», indique Robert Beauregard.
Global Alpha se distingue aussi par le recrutement de personnes au parcours atypique. Elles apportent une expérience de vie et de travail qui n’est pas cantonnée à la gestion financière, signale Robert Beauregard. «Personne, chez nous, n’a commencé sa carrière après s’être dit : « Je vais aller à l’université en finance, devenir CFA ou analyste financier, puis gestionnaire de portefeuille ».»
En cette ère de diversité, cinq employés sur les 10 de Global Alpha ont immigré à l’âge adulte au Canada et «ont vécu la difficulté de recommencer à zéro».
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L’équipe compte également trois femmes, dont deux sont associées. L’âge des membres de l’équipe de recherche varie entre 40 et 55 ans, Robert Beauregard étant le plus âgé, à 55 ans. «J’ai plus que jamais le feu sacré. Ma passion, c’est de trouver des sociétés dans lesquelles investir, aller voir les clients et parler de la stratégie.»
Et pas question de s’arrêter de sitôt. «À 75 ans, j’aimerais être encore actif, peut-être pas comme chef des placements, mais je voudrais pouvoir encore visiter des entreprises et donner des idées à l’équipe.»
Robert Beauregard, qui possède les titres de CFA, de CPA et de CMA, a notamment travaillé à la Caisse de dépôt et placement du Québec et chez Gestion de portefeuille Natcan. Il a étudié au Collège militaire royal de Saint-Jean et a passé huit ans dans l’armée.