« Pour le secteur des marchés financiers, on a environ 20% de notre bassin qui sont des femmes, explique France Beauregard, directrice principale aux Ressources humaines des Marchés financiers à la Banque Nationale. C’est une situation qui est la même partout dans l’industrie. Je pense qu’on est même très bien positionné par rapport à la compétition en termes de notre bassin de femmes. »
Cette proportion de femmes plus élevée à la Banque Nationale n’est pas due au hasard. Pour tenter d’augmenter le nombre de femmes dans leur secteur des marchés financiers, l’institution financière a lancé, il y a huit ans, le Programme de stages pour les femmes dans le secteur des marchés financiers. Dans le cadre de ce programme, la Banque Nationale offre l’opportunité à des étudiantes universitaires de bénéficier d’un stage ainsi que d’un mentorat et d’une prime monétaire.
« On voulait que les femmes s’intéressent à ce milieu et fassent une carrière intéressante dans ce domaine-là qui était alors un peu méconnu. On a donc décidé de travailler avec les universités et de créer ce programme pour qu’il y ait plus de femmes dans nos rangs », explique France Beauregard.
Sept universités ambassadrices de Montréal et Toronto se sont ainsi associées à la Banque Nationale dans le cadre de ce programme, à savoir HEC Montréal, Concordia, McGill, York, University of Toronto, Queens et Ivey. Cependant, les étudiants d’autres universités que ces sept-là peuvent également envoyer leur candidature.
Un programme toujours repensé
Au cours de ces huit années, le programme a connu quelques améliorations. Cette année, la Banque Nationale a élargi le programme à des candidates qui poursuivent un baccalauréat et plus seulement à celles qui sont en maîtrise. La banque a également augmenté le nombre de candidates potentielles, pour le monter à six.
« Cette année, on aurait pu aller jusqu’à six si on avait trouvé des candidates de choix. Mais comme c’est un processus hyper rigoureux, on a fait que quatre offres, et trois candidates ont accepté », dit France Beauregard.
Parmi les trois lauréates de cette année, Chanel Matte, qui poursuit une maîtrise en gestion à HEC Montréal, et Eugenia Turculet, qui est également étudiante à HEC Montréal mais dans un baccalauréat en administration des affaires, feront leur stage cet été à Montréal et Jaskirat Sahi qui poursuit un baccalauréat en gestion comptable et financière à l’Université de Waterloo sera à Toronto.
Après le stage, les trois femmes pourront reprendre leurs études, si elles ne les ont pas terminées, ou pourront intégrer le programme de rotation, un autre programme de la Banque Nationale.
« Le programme de rotation, c’est aussi un programme pour augmenter le bassin de talents à un niveau junior. Chaque année, on embauche une dizaine de jeunes qui sont au niveau universitaire tout en essayant d’avoir un ratio avec 50% de femmes », déclare France Beauregard.
Si les candidates doivent reprendre leurs études, la banque fait attention à garder le contact avec elles. Chaque été, la banque leur propose de refaire un stage au sein de leur entreprise et lorsqu’elles ont fini, l’institution leur propose d’intégrer le programme de rotation et ainsi travailler au sein de l’entreprise.
« La plupart des jeunes qui participent à ces programmes sont encore chez nous après cinq ans, déclare France Beauregard. Grâce à ces programmes, on voit vraiment une évolution et on a un beau bassin de femmes au sein de nos rangs. »