Si avant le réseautage rimait avec cocktails ou soirées, la pandémie a mis un terme à ce lien implicite. Pourtant cette pratique est loin d’être révolue, affirme Bahiah Amélia Khamsi, responsable de coaching chez Proactif, qui propose des formations et du coaching pour l’insertion professionnelle en Suisse romande dans un podcast pour Le Temps.
Selon cette experte il est encore possible de faire du réseautage malgré la pandémie. « Le besoin de rester en lien, de connaître de nouvelles personnes, il est toujours là, malgré la difficulté de la situation actuelle », appuie-t-elle.
Avec la COVID-19, tout le monde a fait montre d’une grande agilité. Les congrès, conférences et assemblées générales se sont données en ligne permettant à davantage de gens d’y participer en supprimant notamment les contraintes géographiques. Toutefois, il est important d’adapter les différents contenus, car le fait d’être donné en ligne peut les rendre très ennuyeux, prévient l’experte.
Elle souligne ainsi que dans ce genre d’événements, on peut créer des petites salles où les gens peuvent se rencontrer et se parler. Alterner entre des moments de réunions plénières et des petits groupes peut être une bonne idée pour dynamiser les réunions. De plus, il faut noter que « c’est encore plus important qu’avant de créer des opportunités de créer des liens personnels », explique la coach.
Une chose également toute bête consiste à ne pas oublier de dire bienvenue aux personnes présentes, une par une, pour leur montrer que vous avez noté leur présence. Cela leur permet de se sentir remarqués et ça maintient un certain lien.
Une autre façon de garder les gens alertes et de créer des liens, c’est de leur donner des tâches à accomplir entre les différentes réunions. « Il faut créer ça et après les gens vont créer des liens entre eux parce que c’est assez naturel si on se réunit autour d’une tâche en commun et qu’on a une notion de plaisir aussi », assure Bahiah Amélia Khamsi.
Certaines choses ne changent pas
Comme avant la COVID-19, l’experte encourage à se fixer des objectifs réalistes. Par exemple : après cette conférence, j’aurai trois nouveaux contacts.
Pour trouver de nouveaux contacts, l’experte prévient toutefois qu’il faut déterminer ce qu’on pourra amener à ces personnes. « Si on veut toujours soutirer quelque chose aux gens, des informations, des pistes des recommandations, ce n’est pas très utile », explique-t-elle. Il faut donc savoir comment nous-mêmes pourrions apporter une valeur ajoutée à ces nouveaux contacts. « On a tous quelque chose à offrir », souligne-t-elle. Cela permet de tisser une véritable relation.
Agir de la sorte permet également de toujours initier des conversations avec des gens qui seront enclins à discuter et échanger. Un point essentiel pour éviter d’essuyer trop de rejets et ainsi d’être découragé.
Partager du contenu, une bonne façon de réseauter
Une autre façon de réseauter à l’heure actuelle, c’est de publier régulièrement sur les réseaux sociaux. « Ça sert à se rendre visible, à se créer un lectorat et à se créer des opportunités de partage », affirme-t-elle. Toutefois, il est important de faire des posts consistants et intelligents.
Quant au réseau social à privilégier, cela dépend vraiment du milieu professionnel. Ainsi un conseiller aurait meilleur temps d’opter pour des réseaux sociaux comme LinkedIn ou Facebook, plutôt qu’Instagram qui est davantage pour le domaine artistique.
Bahiah Amélia Khamsi commence par souligner que l’on ne devrait pas craindre de publier les informations que l’on détient et de n’avoir ainsi plus rien à offrir quand on rencontre vraiment les gens. « Si les gens peuvent déjà avoir l’expérience de ce qu’on a à leur apporter ça va déjà créer un lien et ainsi, avant même que les gens s’en rendent compte, ils sont déjà en train de travailler avec nous », explique-t-elle.
Quant à la forme de contenu, elle souligne que cela dépend vraiment de la personne que l’on est et de l’auditoire que l’on veut atteindre. Elle-même aime beaucoup la vidéo, car cela permet de voir la personne, d’entendre sa voix et de transmettre davantage d’informations qu’à l’écrit.
« Si on reçoit beaucoup d’informations écrites, de courriels et de posts à lire, c’est assez facile de décrocher, note-t-elle. Alors que si on a une publication qui va plutôt toucher le visuel, l’émotionnel, ça peut être beaucoup plus facile à intégrer. »
Elle note toutefois que certaines personnes préfèrent lire. Donc pourquoi ne pas diversifier les formes pour toucher un auditoire plus large?
Ne négliger personne
Selon elle, il est bon de ne pas négliger les liens faibles ou de second degré, comme elle les appelle. Il s’agit ici de liens créés avec des personnes qui n’auront pas les réponses que l’on cherche. Toutefois, elles sont loin d’être inutiles, selon l’experte. Elles peuvent ainsi contacter des personnes de leur propre réseau qui, cette fois, pourrait avoir les informations que l’on recherche.
« Des fois on va rencontrer des gens sans savoir ce qu’ils ont à nous apporter et on n’a pas forcément besoin d’avoir une idée derrière la tête, mais en engageant une conversation en mentionnant qu’on a des choses à offrir dans tel domaine professionnel, les gens vont pouvoir nous mettre en contact avec quelqu’un », souligne Bahiah Amélia Khamsi.
D’autres contacts potentiels que l’on oublie souvent c’est nos voisins. Ce sont des personnes proches de nous géographiquement et qui peuvent nous aider. Pendant le confinement, c’était souvent les seules personnes que nous pouvions voir régulièrement, donc c’est bon de les connaître.
Ainsi, même si la situation est exceptionnelle et complexe, il ne faut pas oublier que les humains n’aiment pas forcément la solitude. Les gens sont avides de créer de nouveaux contacts, profitez-en!