« L’ego est l’un des principaux obstacles à la collaboration efficace des personnes. Quand les gens se retrouvent pris dans leur ego, leur efficacité s’en ressent », écrivait l’un des chroniqueurs du réseau PEX, Tristan Boutros, vice-président directeur et chef de la transformation du Warner Music Group.
Sous l’emprise de l’ego, une personne peut facilement perdre le contrôle et oublier ses employés, ce qui pourrait nuire à son entreprise, confirme un article de Rasmus Hougaard et Jacqueline Carte, publié dans le Harvard Business Review.
L’ego donne une image déformée de sa propre importance. Les gens qui en ont un trop développé estiment qu’ils sont le centre de l’univers et très vite leur agenda et leur statut passent avant tout le reste au détriment de ceux qui travaillent avec eux.
Les biais de l’ego
Selon les deux experts du Harvard Business Review, un ego est comme une cible. Plus il est gros, plus il est facile de vous atteindre et de vous manipuler, car il vous rend prévisible. Une personne avec un gros ego veut être perçue d’une certaine façon, ce qui peut l’amener à prendre des décisions qui sont préjudiciables pour lui-même, son entreprise ou son personnel.
Un ego gonflé corrompt votre comportement. Si vous estimez être l’unique architecte de votre succès, vous aurez tendance à être plus rude, plus égoïste et à souvent interrompre les autres. Vous aurez du mal à prendre les critiques et cela vous empêchera également de tirer les leçons de vos erreurs.
Finalement l’ego peut réduire votre vision. Une personne qui est très centrée sur elle-même va chercher uniquement à confirmer ce qu’elle veut croire. En faisant cela, elle perd toute perspective et finit dans une bulle de leadership où elle ne voit et entends que ce qu’elle veut. Cela l’empêche donc de voir les problèmes auxquels doit faire face son entreprise et la personne peut aller jusqu’à perdre ses collègues et ses clients.
Le principal problème de l’ego est donc qu’il construit une sorte de barrière autour de vous qui peut vous mener à saboter les intérêts commerciaux de votre entreprise. Les gestionnaires qui cèdent à leur ego peuvent ainsi décider de retenter des idées qui n’ont pas fonctionné par le passé ou simplement ne pas écouter les conseils et les idées de ses collègues. Les activités quotidiennes de l’entreprise en pâtissent rapidement si le gestionnaire ne change pas d’attitude.
Quoi faire
Pour vous défaire de votre ego, cela demande de l’altruisme, de la réflexion et du courage, cependant ces quelques conseils pourraient vous aider :
- Considérez les privilèges et avantages qui vous sont offerts dus à votre position. Regardez si vous pouvez vous débarrasser de certains privilèges comme ceux qui vous éloigneraient du reste des employés, cela vous évitera de vous ostraciser. Par exemple, un laissez-passer spécial dans un ascenseur qui vous empêcherait de vous arrêter vers les autres étages, une place de stationnement ailleurs que les autres employés, etc.
- Soutenez, développez et travaillez avec des personnes qui ne nourriront pas votre ego. Faites équipe avec des personnes intelligentes qui n’hésiteront pas à parler et à vous challenger.
- L’humilité et la gratitude sont très importantes. Prenez donc le temps à la fin de chaque journée de vous souvenir de toutes les personnes qui vous ont aidé dans vos tâches et ont contribué à votre réussite. Ainsi, vous réaliserez que vous n’êtes pas la seule raison de votre succès et n’hésitez pas à envoyer un message de gratitude à toutes ces personnes qui voudront plus volontiers travailler avec vous de nouveau.
- Trouvez des personnes qui pourraient vous servir de mentors. Il faut que vous trouviez des personnes qui n’auront pas peur de vous dire la vérité, même si celle-ci est blessante et ainsi vous remettre sur la bonne route.
- Demandez à vos employés ou à vos pairs de vous enseigner différentes tâches. Concentrez -vous sur ce que vous aimeriez apprendre de chacun de vos employés et engagez-vous à l’acquérir, ça ne peut pas vous nuire et ça vous apportera beaucoup d’humilité.
Le leadership n’est pas une chose aisée, il dépend beaucoup des gens et est donc très changeant. Si vous pensez avoir trouvé la clé universelle pour gérer vos employés, en réalité vous êtes sûrement un mauvais leader, car vous ne vous adaptez plus.