En 2010, il fonde ConFor financiers, un cabinet à travers lequel il offre conseils et formations aux particuliers et aux professionnels de l’industrie.
« L’actuariat est très proche des finances personnelles, indique Martin Dupras. Je vois comment les participants aux régimes que j’administrais reçoivent l’information, l’utilisent, et la digèrent. »
Et il ne regrette aucunement son choix. Le président de ConFor financiers croit que la planification de la retraite est trop négligée et manque de valeur ajoutée, malgré les besoins grandissants des futures générations qui, pense-t-il, sont souvent peu préparées.
« La situation des particuliers face à la retraite s’est complexifiée, prévient Martin Dupras. On ne fait plus toute sa carrière chez le même employeur, on peut avoir plusieurs régimes de retraite, ou une situation compliquée par un divorce ou une maladie… »
Il estime donc qu’il y a un réel besoin de conseils en terme de planification de la retraite, une belle ouverture pour les conseillers.
Ne jamais cesser de se former
« Le jour où j’arrête d’apprendre, je régresse », dit Martin Dupras. À 35 ans, il est même retourné sur les bancs d’école pour obtenir une maîtrise en fiscalité et parfaire ses connaissances.
« Notre industrie est très réglementée, notamment au niveau de la formation continue, reconnaît le président de ConFor financiers. Il faut rester à l’affût des changements. »
Formations, conférences, lectures… Peu importe le format et le cadre d’apprentissage, Martin Dupras pense qu’acquérir de nouvelles compétences est important.
« Et si le fait d’enseigner me dispense de formation continue, je tiens tout de même à assister aux conférences de mes collègues, explique-t-il. Il faut y consacrer du temps, même si on n’en a pas toujours. »
Participer au développement de la profession
« Le domaine des services financiers est vaste, dit Martin Dupras. Mais peu importe le chapeau que l’on porte, nous devons tous participer à l’évolution de l’industrie. »
Cela peut prendre différentes formes : s’impliquer au sein de différentes instances comme la Chambre de la sécurité financière et l’Institut québécois de planification financière, ou encore partager son expertise.
« Toutes ces actions poussent notre profession plus loin, pense Martin Dupras. Cela nous aide aussi à nous spécialiser et à renvoyer une image plus professionnelle. »
Martin Dupras signe quant à lui une chronique mensuelle pour Finance et Investissement dans laquelle il partage son expertise concernant la planification de la retraite, un sujet qu’il connaît sur le bout des doigts. Il estime également que cela peut être une belle façon de faire avancer sa carrière et d’obtenir de la visibilité, mais aussi de la crédibilité.
« Des clients m’ont déjà dit avoir été interpelés par l’une de mes chroniques, ce qui les a ensuite poussés à me contacter, relate le président de ConFor financiers.
Ne pas sous-estimer la valeur des réseaux
S’impliquer dans l’industrie est aussi une excellente façon de se bâtir un réseau et de développer des relations professionnelles.
« Ces réseaux ont une valeur rare, il faut les entretenir », indique Martin Dupras.
Ces ressources permettent de partager son expertise, et de développer sa clientèle.
« Nos clients ont souvent des questions spécifiques auxquelles nous n’avons pas toujours de réponse, relate le planificateur financier. Trouver l’information ou les référer à des collègues qui détiennent une expertise, ça vaut de l’or. »
Martin Dupras n’hésite d’ailleurs pas à demander conseil à ses collègues : « C’est important, car même si nous n’avons pas la réponse, nos clients, eux, ont le problème pareil! »
Connaître et respecter ses limites
Peu importe l’expertise que l’on détient, il arrive fréquemment que les professionnels de l’industrie soient confrontés à des situations qui sont au-delà de leurs compétences.
« Il faut être conscient de ses limites, qu’elles soient relatives à nos permis, ou à nos connaissances, soutient Martin Dupras. C’est très important d’être capable de l’admettre. »
S’il recommande de faire preuve d’honnêteté envers sa clientèle, il estime cependant que c’est au conseiller de trouver l’information, ou la référence adéquate, afin de la transmettre aux investisseurs.
« Je connais très bien ce qui touche la retraite, illustre Martin Dupras. Par contre, si on me pose une question spécifique sur les régimes français, je trouve préférable de référer mon client à un spécialiste. »
S’impliquer dans la communauté
« Nous avons une maudite belle vie, insiste Martin Dupras, qui préside le conseil d’administration de la Fondation québécoise du cancer depuis 2012. J’en ai pris conscience tard. »
Avant de se faire approcher par la fondation, il en était à dix mille lieux. Cela lui permet aujourd’hui de mettre les choses en perspective.
« Je travaille avec une clientèle fortunée, reconnaît-il. À la fondation, je siège pour des gens qui sont dans le trouble, dramatiquement dans le trouble. »
« Redonner à la communauté est essentiel », conclut Martin Dupras.