Mais, après trois ans dans les filiales de l’équipe, une blessure à l’épaule a mis un terme à sa carrière de lanceur. À 22 ans, il est retourné sur les bancs d’école, à l’Université Laval, où celui qui est aujourd’hui président de la Financière Banque Nationale – Gestion de patrimoine, a décroché un baccalauréat en administration.
«Tout le monde me conseillait de rester dans le milieu du sport, d’étudier en éducation physique, mais le domaine des affaires m’intéressait», explique Martin Lavigne. Il jonglait alors avec toutes les options possibles offertes en administration : du marketing à la comptabilité en passant par la finance. «C’est mon premier cours en finance, avec un prof super intéressant, qui m’a donné la piqûre», se rappelle-t-il.
Après un passage au sein de la firme d’investissements Fidelity, il se joindra à la Financière Banque Nationale où il a notamment été premier vice-président, Solutions d’affaires. Depuis qu’il est devenu président de la Financière Banque Nationale – Gestion de patrimoine, à l’été 2011, l’actif sous gestion est passé de 49 G$ à plus de 100 G$ à la fin de 2017. «Le baseball demeure une passion, mais j’adore le secteur de la finance».
Se donner les moyens de ses ambitions
À son premier jour au camp des recrues des Dodgers, un entraîneur lui a demandé pourquoi il ne jouait pas plutôt au hockey, comme tout bon canadien ! Mais s’est alors empressé de lui donner ce précieux conseil : sois toujours le premier à sauter sur le terrain et le dernier à le quitter.
«J’ai compris ce jour-là que le talent ne suffit pas. J’étais peut-être un des meilleurs au Québec, mais il y en avait une vingtaine comme moi au camp d’entraînement. Pour réussir et se distinguer, il faut travailler fort. Pour aller au bout de nos ambitions, il faut y mettre les efforts nécessaires», observe-t-il.
Savoir écouter
Martin Lavigne insiste aussi sur l’importance d’une bonne écoute. «C’est sans doute ce qui est le plus difficile à apprendre», dit-il, en soulignant qu’un conseiller en placement ne doit pas faire l’erreur de faire son pitch de vente à un client sans lui laisser le temps de s’exprimer.
Un professionnel de la finance, peu importe son poste, ne doit pas non plus hésiter à écouter les conseils ou opinions de ses collègues, ajoute-t-il. Il est aussi essentiel de bien comprendre son rôle au sein d’une organisation et son environnement de travail.
De bonnes attitudes et valeurs
Martin Lavigne estime que les attitudes et valeurs d’une personne vont du même coup définir son style en tant que conseiller, gestionnaire ou leader.
«Ça aide à déterminer qui peut se hisser en tête et y rester», estime le gagnant de la catégorie Courtiers de plein exercice, lors du récent gala du Top 25 de l’industrie financière de Finance et Investissement.
Il précise que le sport lui a enseigné certaines valeurs, notamment l’authenticité et l’importance du travail d’équipe. Sans oublier que «je suis très axé sur les résultats», ajoute-t-il.
Équilibre travail-famille-loisir-plaisir
S’il ne faut pas hésiter à mettre le temps et les efforts nécessaires pour arriver à ses fins professionnelles, il faut aussi trouver un équilibre entre le travail et sa vie personnelle. «C’est souvent difficile de savoir quand il faut mettre la switch à on ou à off», reconnaît-il.
En famille, au souper, Martin Lavigne ne laisse pas son téléphone ouvert, ni sur la table. «Si j’ai à travailler, je le ferai plus tard quand les enfants auront fini leurs devoirs ou seront couchés», affirme-t-il.
Il souligne aussi l’importance d’avoir du plaisir au travail, surtout dans les moments plus difficiles ou de stress. «Il y a des journées où on oublie de rire, de faire des farces. Il faut aussi prendre le temps de s’amuser, sinon on ne réussira pas à bien performer». Pour se détendre, il n’hésite pas à arpenter son bureau avec un bâton de baseball dans les mains.
Se donner à fond
Enfin, Martin Lavigne conseille de s’investir totalement. «Il faut y aller all in, ne pas hésiter à foncer, à oser», dit-il en soulignant qu’il ne faut pas non plus avoir peur de faire des erreurs.
«C’est devenu un cliché de dire qu’on apprend de nos erreurs, mais quand on arrive sur le marché du travail, on fait tout pour ne pas en faire. De peur de rater son coup, ou d’être jugé. Mais, ça ne se peut pas une carrière sans erreur», conclut-il.