Développé d’abord et avant tout pour aider les particuliers qui désirent atteindre l’autonomie financière et se préparer à leurs vieux jours, PlanifRetraite vise aussi la clientèle des planificateurs et conseillers financiers.
Quand elle a entendu parler du mouvement FIRE (Financial independence, retire early), Julie Trottier s’est tout de suite sentie interpellée. « Ça a été pour moi une petite révélation. J’ai réalisé que je ne pourrais peut-être pas prendre ma retraite à 40 ans, mais que c’était probablement possible avant 60 ans. » Or, en cherchant sur le web, elle a vite réalisé qu’il n’existait aucun outil assez précis pour l’aider à prendre des décisions éclairées en ce sens. « Par exemple, certains ne faisaient pas la distinction entre les REER et les CELI, alors que pour d’autres, on ne pouvait pas simuler l’âge de la retraite avant 55 ans », relate-t-elle.
La mathématicienne de formation a donc commencé par développer son propre outil, vers 2016. « En le partageant avec d’autres, j’ai vite réalisé que l’intérêt était fort pour ce type de produits », ajoute-t-elle. C’est pourquoi Julie Trottier a décidé de commercialiser sa formule.
Au fil du temps, la présidente et fondatrice de PlanifRetraite a mis au point une version de base, qui permet de naviguer à travers différents scénarios et stratégies de décaissement et une plus avancée, qui offre des options plus précises telles que, le calcul des revenus de location ou des revenus d’entreprises et même la gestion immobilière. Une version destinée aux professionnels de la finance est aussi disponible.
« Il n’existe aucun outil comme le nôtre sur le marché pour les particuliers », affirme pour sa part Marc-André Martel. Conseiller en sécurité financière et fondateur de la firme Les financiers, il s’est associé avec Julie Trottier en automne dernier et occupe maintenant le poste de vice-président et directeur du développement. Selon lui, PlanifRetraite permet d’aller très loin dans l’analyse de sa situation financière et de comprendre l’impact de ses choix sur le moment de sa retraite.
Selon lui, c’est entre autres par la précision de ses calculs que PlanifRetraite se distingue. « En entrant quelques données, comme sa date de naissance, ses revenus, ses dépenses, ses placements comme les REER, ou les CELI, cela permet de calculer rapidement si on aura assez d’argent pour prendre sa retraite à 50 ans, à 60 ans », poursuit-il. La version avancée permet d’aller plus loin en ajoutant au calcul des données comme les revenus de location, la vente d’un immeuble ou l’épargne dans le CELI du conjoint. « Selon l’âge, le logiciel propose aussi des stratégies de décaissement optimisées », ajoute Marc-André Martel.
Se coller sur la réalité des clients
PlanifRetraite est aussi un allié intéressant pour les spécialistes de la finance, estime Marc-André Martel. « Beaucoup de logiciels émettent des hypothèses et ne permettent pas de jouer dans le temps, d’ajouter un revenu ou une dépense supplémentaire », explique-t-il. Or, avec PlanifRetraite, il est possible de moduler les informations en fonction de la réalité de la personne. En fait, l’algorithme derrière l’outil calcule les revenus et les dépenses jusqu’à l’âge de 100 ans. Présenté sous forme de tableau Excel, il est possible d’y ajuster des dizaines de données pour chacune des années.
Ainsi, s’il faut refaire la toiture de sa résidence dans dix ans, c’est possible de l’inscrire. De même, un planificateur financier pourrait y ajouter les revenus liés à la vente d’une maison. « J’ai des clients qui prévoyaient faire un voyage de 10 000$ chaque année pendant cinq ans, donne-t-il en exemple. En l’entrant dans l’outil, on a pu calculer qu’il ne leur resterait que 75 000$ dans leur compte à 100 ans, ce qui n’est pas tout à fait assez s’il y a des imprévus. On a refait le calcul pour un voyage de 6000$ par deux ans, ce qui leur laissait alors une marge de 145 000$. »
Autrement dit, les conseillers peuvent comparer différents scénarios en direct et offrir des conseils personnalisés aux clients. « On peut ainsi voir si cela fait un changement notoire sur la planification initiale, et voir si cela fait un changement notoire sur la planification initiale qu’on avait faite, explique le vice-président, et de voir l’impact sur les 25 prochaines années de décaissement. » Pour s’adapter aux changements fiscaux et économiques, une version actualisée est disponible chaque année.
En plus de lancer une offensive pour mieux faire connaître ce produit québécois, les deux associés travaillent actuellement sur une nouvelle version plus conviviale de la plate-forme. « Même si notre logiciel est simple et rapide d’utilisation, nous sommes aussi toujours à la recherche de façons de parfaire notre produit pour mieux répondre aux besoins des professionnels », ajoute Julie Trottier. La jeune entreprise lorgne aussi du côté du marché canadien pour une expansion future. Une histoire à suivre.