Hésitant entre l’investissement immobilier et les transactions boursières, Martin Lalonde a choisi la Bourse. « Si je n’avais pas de client, je le ferais quand même, c’est à la fois un passe-temps et une entreprise, alors c’est le plus beau des mondes », raconte le président de Rivemont.
Le début du millénaire a été riche en opportunités pour ce gestionnaire, qui a su bénéficier de l’éclatement de la bulle technologique et de la récession de 2008-2009 en mettant à profit la vente à découvert. Offrant déjà ses services de gestion d’actifs aux membres de sa famille, Martin Lalonde a rapidement élargi sa clientèle et entamé les démarches auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) à la fin de 2009 pour fonder Rivemont. La firme ayant bouclé une première année d’exploitation avec environ 1,5 million de dollars (M$) d’actifs sous gestion, ces rendements ont permis à Rivemont d’établir sa réputation. Elle gère aujourd’hui près de 70 M$.
L’actif de Rivemont pour une gestion de portefeuille fructueuse
L’équipe de Rivemont offre une approche active et pratique, n’hésitant pas à effectuer ses transactions boursières en fonction des événements du marché. « Par exemple, au début de la pandémie, on a vendu des actions pour tenter d’éviter des pertes à nos investisseurs et on en a racheté quand le marché a commencé à remonter », illustre Martin Lalonde. Rivemont a notamment vendu les titres de sociétés cycliques telles que des compagnies aériennes.
Par ailleurs, la firme examine l’état du marché et les industries florissantes pour faire des acquisitions dans chacun des secteurs les plus prospères. « Plutôt que d’adopter une approche axée sur la valeur ou sur la croissance, on opte pour une analyse descendante. Il y a donc des périodes de notre histoire où on investit dans un grand nombre de compagnies de type valeur car ce sont elles qui sont récompensées par le marché, et d’autres moments où on recherche davantage de compagnies de type croissance parce que ce sont elles qui vont bien », explique Martin Lalonde.
Rivemont donne aussi de la couleur à son portefeuille en proposant divers produits phares pour plusieurs créneaux. Outre ses stratégies traditionnelles pour la gestion privée, la firme gère trois fonds alternatifs, le Fonds Rivemont Crypto, le Fonds Rivemont MicroCap et le Fonds Rivemont Alpha.
La stratégie du Fonds Alpha mise en partie sur la vente à découvert pour exploiter tous les types de marchés. Produit risqué à potentiel de rendement élevé, le Fonds MicroCap prévoit des investissements dans de très petites entreprises, par exemple celles qui sont sur le point de faire leur entrée sur les marchés financiers. Le Fonds Crypto demeure pour sa part le seul fonds activement géré de cryptomonnaie au Canada à la disposition des conseillers. « Notre offre est vraiment différente », souligne Martin Lalonde. L’intention est d’offrir aux clients de Rivemont une possibilité d’obtenir un rendement potentiellement supérieur
Défi pandémie et perspectives d’avenir
Les contraintes associées à la crise actuelle ne sont pas sans conséquences sur le développement des affaires pour Rivemont. « Pas facile de proposer un lunch avec un client pour discuter en personne de ses besoins. On a mis nos voyages en suspens et de nombreux projets ont été mis sur la glace », signale Martin Lalonde. Par contre, la firme avait eu la sage idée de placer tous ses documents comptables dans un nuage avant la crise, et tous ses employés utilisent des stations d’accueil et des ordinateurs portatifs. L’entreprise avait aussi intégré Docusign à ses outils avant la pandémie pour permettre les signatures électroniques. Des initiatives qui ont facilité l’adaptation de la firme à cette situation sans précédent.
Pour la suite, Rivemont ne manque pas d’objectifs, quoique l’équipe n’ait pas encore dressé un plan stratégique pour établir ses priorités. L’entreprise est susceptible de devenir davantage multidisciplinaire et d’offrir des services connexes à la gestion de portefeuille. « Nos clients prennent de l’ampleur et leurs besoins évoluent, alors une décision s’impose quant à l’approche à adopter : se concentrer pleinement sur la gestion de portefeuille avec nos produits alternatifs et nos fonds actuels et s’associer avec d’autres conseillers pour la distribution de nos produits, ou développer également une offre de services connexes », explique Martin Lalonde.
Une chose est sûre, la bonne croissance de Rivemont se maintient d’année en année et la tendance se poursuit : « Peut-être qu’on ne sera plus émergent un jour… », dit le président de la firme en pensant à la suite des choses.
Pourquoi choisir un gestionnaire émergent local?
Parmi les divers avantages que procure le gestionnaire émergent local à ses clients, le rendement est celui qui vient d’abord en tête à Martin Lalonde. « Le rendement sera différencié de l’indice et le client ne paiera donc pas pour un produit qui est presque une commodité », indique-t-il.
De plus, la relation client est particulièrement intéressante, puisque le client travaille en étroite collaboration avec les preneurs de décisions. « Beaucoup de gens adorent le fait d’avoir un contact direct avec un expert financier », mentionne Martin Lalonde.
Les gestionnaires émergents se distinguent d’ailleurs parce qu’ils contribuent directement à la création d’une infrastructure ou d’un service à l’échelle locale. « Le monde de la finance est plutôt lucratif et les personnes qui y travaillent sont instruites, alors je trouve important de cultiver et de protéger cette fibre, ces connaissances, ici au Québec », ajoute le président de Rivemont.
Les textes de la série Gestionnaires en Émergence sont rédigés par le CGE et visent à mieux faire connaître des gestionnaires émergents canadiens, leurs stratégies d’investissement, et leurs réalisations.