Fils du conseiller en sécurité financière Benoît Toussaint, Christian Toussaint entend parler d’assurance générale et d’assurance vie depuis sa plus tendre enfance. Lorsque son père lui propose de devenir son adjoint en parallèle à son Diplôme d’études collégiales (DEC) en sciences humaines, il n’hésite pas à se lancer.
Très vite, le petit boulot devient également un plaisir et Christian Toussaint s’implique davantage jusqu’à passer son permis de courtier d’assurance-vie trois ans plus tard en 1997.
« J’aimais rencontrer les gens, même si je ne connaissais pas tant que ça le domaine de l’assurance au départ et je me suis mis à aimer ça. Après un an, j’étais à l’aise de répondre aux clients pour des questions sur leurs assurances. En 1997, j’ai donc décidé d’obtenir mon permis d’assurance vie », raconte-t-il.
Toutefois, même si le travail lui plait, il n’a pas encore une vision claire de ce qu’il veut faire à long terme. En 1999, lorsque la situation se dégrade au bureau et qu’il est congédié, il décide donc d’explorer d’autres horizons.
« À l’époque on avait de nouveaux patrons qui auraient aimé diluer les commissions de mon père, parce qu’ils trouvaient qu’il en avait trop. L’atmosphère a progressivement dépéri. Puis il y a eu une réforme à l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui exigeait qu’on ait une expérience de travail », se souvient Christian Toussaint.
Évidemment, ce dernier avait l’expérience requise, mais l’AMF met du temps à envoyer la confirmation et, entre temps, Christian Toussaint est congédié.
« En fait cette confirmation, c’était plus un prétexte », commente-t-il.
Nouvelle ville, nouvel emploi
Dégoûté par l’ambiance de son ancien bureau, Christian Toussaint se détourne quelques années du secteur du courtage. Il quitte Trois-Rivières pour venir s’installer à Montréal et se lancer dans le domaine de la vente et de la politique.
« J’ai travaillé pendant sept ans dans des organisations politiques. J’ai fait notamment de la communication au provincial et au municipal. J’ai pu travailler avec Mario Dumont, Gérard Deltell, Louis Harel, Marcel Côté et François Legault », raconte-t-il.
Sauf que, quelques années plus tard, il ne se sent plus à sa place. En 2014-2015, alors qu’il vient d’avoir un bébé et se questionne sur son avenir, son père lui offre de prendre sa relève.
Bien qu’hésitant, Christian Toussaint suit les formations nécessaires, il passe ses permis en 2016 et, finalement, en 2017 il commence à travailler à 100 % avec son père dont il rachète la clientèle en 2018. Si le domaine l’attirait, il avoue également que le fait de pouvoir faire de nouveau équipe avec son père l’a également motivé dans sa décision.
« Je l’ai fait pendant sept ans et ça s’était bien passé. C’était aussi agréable pour lui que pour moi. Et aujourd’hui, j’ai plus d’expérience de vie, on travaille davantage sur le même pied d’égalité alors qu’avant c’était plus mon enseignant qu’autre chose », déclare-t-il.
Entre Montréal et Trois-Rivières
Bien que le fils habite à Montréal et son père à Trois-Rivières, Christian Toussaint affirme que ce n’est pas un obstacle.
« La clientèle de mon père est maintenant partout au Québec. Évidemment en 30-40 ans, les gens déménagent et la plupart des jeunes de Trois-Rivières sont maintenant à Montréal », explique-t-il.
Au départ, les deux collaborateurs faisaient la route, mais depuis un peu plus d’un an, c’est plutôt Christian Toussaint qui prend le volant. Il travaille ainsi du mardi au jeudi à Trois-Rivières avec son père et fait les rencontres avec les clients de Montréal tout seul.
« Un autre beau côté de l’assurance vie c’est que lorsque les gens en ont besoin, qu’on les voit cette semaine ou la prochaine, ils en ont encore l’utilité. Les clients s’adaptent bien à la situation, déclare-t-il. Et moi, j’aime où je suis situé à Montréal. Pour moi, c’est un grand privilège de pouvoir conserver ma clientèle en Mauricie et de développer progressivement celle de Montréal. »
Reprendre le rôle de Benoît Toussaint
Évidemment enfiler le costume d’un conseiller en sécurité financière avec une telle expérience n’est pas une mince affaire, pourtant Christian Toussaint n’est pas intimidé par l’ampleur de la tâche. Il affirme que la relève se fait naturellement autant auprès de leurs collaborateurs au Groupe Cloutier qu’avec les clients.
Si son père était l’un des sept premiers courtiers d’assurance vie à se joindre au Groupe Cloutier quelques mois après sa création, Christian Toussaint a également d’excellentes relations avec ce groupe.
« La personne qui dirige le bureau de Trois-Rivières, Jean Dufresne, je le connais depuis plus de 20 ans. Puis il y a encore un certain nombre d’employés qui sont là depuis le début avec lesquels j’ai travaillé en 1997. De plus, le Groupe Cloutier est un groupe familial et je connais bien les trois enfants de Gilles [Cloutier, le fondateur]. J’ai même aidé une de ses filles à déménager de Trois-Rivières à Montréal à l’époque », souligne-t-il.
Pour ce qui est des clients, Christian Toussaint en connait déjà certain du fait de son expérience antérieure avec son père.
« Ce n’était donc pas un saut dans l’inconnu et le fait que ce soit toujours le même numéro de téléphone pour nous contacter, ça offre une certaine continuité. Lorsque les gens voient mon nom sur leur relevé, ils comprennent que je suis le fils de Benoît et ils sont heureux que ce soit moi qui prenne sa relève », ajoute-t-il.
Et même sans cela, pour le moment père et fils travaillent vraiment de concert. Benoît Toussaint ne désire pas prendre immédiatement sa retraite.
« Pour lui tant que la santé sera là, il continuera. C’est sûr qu’il est moins porté à faire les nouveaux clients et qu’il travaille moins d’heures, mais, en même temps, rencontrer des gens qu’il connait depuis 20-40 ans, c’est plus des relations d’amitié que d’affaires », affirme Christian Toussaint.
De nouveaux objectifs
Pour le futur, bien que son père ait développé un beau bassin de clientèle, Christian Toussaint ne compte pas se reposer uniquement sur les acquis de son père. Il s’est notamment fixé deux objectifs principaux.
En premier, il veut développer sa clientèle dans la région de Montréal. « Il y a beaucoup de personnes de ma génération qui ont grandi à Trois-Rivières et ont déménagé à Montréal. Plusieurs d’entre eux, on les assure déjà, car on travaillait avec leurs parents. Moi, mon objectif c’est de solliciter ces personnes et de les retester en leur proposant une assurance vie s’ils n’en ont pas pour élargir ma clientèle », dit-il.
Son deuxième objectif, c’est de développer les placements à travers sa clientèle existante.
« Au début des années 80, il y a eu un changement dans les lois, les professionnels n’avaient le droit d’avoir que trois permis différents, mon père a donc dû abandonner son permis de fonds communs de placement. Ce qui fait qu’à travers les années, il n’a pas beaucoup développé les placements », explique Christian Toussaint qui voit là une opportunité pour développer sa pratique.
Quant à la vente d’assurance sur Internet, Christian Toussaint reste serein. Il est conscient que cela risque d’affecter ses ventes en assurance, mais il estime qu’en assurance vie les clients continueront à venir le voir.
« C’est un domaine tellement plus complexe. Les clients auront toujours besoin de conseils », conclut-il.