En matière d’investissement, George Soros a adopté une approche basée sur l’expérience et le jugement personnels (seat of the pants). Warren Buffett adhère pour sa part à une stratégie dite d’investissement passive (buy and hold). Benjamin Graham a fondé ses décisions sur la valeur intrinsèque d’un titre. Or, malgré leurs styles divergents, chacun d’eux a obtenu du succès en s’en tenant à leur propre philosophie.
La philosophie d’investissement est un cadre directeur qui « devrait refléter les convictions fondamentales des conseillers et s’intégrer aux objectifs de leurs clients », explique Sam Febbraro, vice-président exécutif de la firme torontoise Investment Planning Counsel.
Avoir une philosophie d’investissement aidera les conseillers à bien identifier et interagir avec le client idéal. Voici d’ailleurs quelques conseils pour développer et articuler une philosophie d’investissement adéquate.
Miser sur la constance
Il importe de s’en tenir à une philosophie qui revient constamment dans les décisions d’investissement. Elle ne doit pas être modifiée en fonction des aspirations d’un client particulier ou d’un groupe démographique, affirme Evan Thompson, coach d’affaires et fondateur d’Evan Thompson and Associates, à Toronto.
De même, les conseillers ne devraient pas adopter des philosophies différentes en fonction de divers scénarios de marché. Il faut plutôt s’en tenir à une vision à long terme, disent Sam Febbraro et Evan Thompson.
Les conseillers qui laissent les clients dicter leur approche risquent de subir les réactions émotives des clients aux fluctuations du marché, souligne Evan Thompson. « Le client est à la recherche de leadership, pas d’un preneur de commande ou de comportement réactif », constate-t-il.
La philosophie d’investissement devrait être simple, répétitive et documentée, suggère Sam Febbraro. Elle devrait agir comme un amortisseur contre les changements à court terme du marché et empêcher les émotions d’interférer avec les décisions des conseillers, ajoute-t-il.
Préciser le processus décisionnel
Lors d’une rencontre avec des conseillers, les clients actuels ou éventuels voudront probablement connaître leur philosophie d’investissement. Les conseillers doivent donc être prêts à discuter de leur façon de sélectionner les investissements, de gérer les risques, de préserver le capital et de rééquilibrer et superviser leurs portefeuilles, indique Sam Febbraro.
La philosophie d’investissement du conseiller doit porter sa «marque personnelle», affirme Evan Thompson, précisant qu’elle doit du même coup être complémentaire aux intérêts et attentes des clients.
Par ailleurs, au fil du temps et d’une nouvelle clientèle ayant divers niveaux d’actifs, les conseillers devront peut-être revoir leur philosophie, mais tout en restant enracinés à leurs croyances.
Demander avis et commentaires
Les conseillers ne doivent pas hésiter à demander conseil auprès d’autres spécialistes en investissement.
Il n’y a pas de mal non plus à expliquer la philosophie de gestion à un client plus connaissant. « Les clients peuvent aussi ajouter de la valeur », estime Evan Thompson.