« Si tu es en plein démarrage et que tu te bâtis une clientèle, ça demande plus de temps et ça vient avec plus d’activités à l’extérieur, souvent en soirée… Alors que si tu attends d’être assez établi sur le plan professionnel, tu vas avoir plus de temps à consacrer à ta famille », fait valoir celui qui est aussi conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective. Patrick Ducharme a eu ses enfants au début de la trentaine.
Au contraire, Maud Salomon, conseillère en sécurité financière et représentante de courtier en épargne collective rattachée à MICA Capital, a choisi d’adapter son développement de clientèle à sa famille. « Il s’est fait très doucement, car j’avais décidé et prévenu que si je prenais de nouveaux clients, je les choisissais, et seulement si je le voulais », explique la mère d’une fille de « presque » quatre ans et d’un garçon de deux ans.
Même si elle estime « ne pas être rendue où [elle] devrait être après six ans dans le domaine », Maud Salomon se dit « très contente » d’avoir développée se clientèle de cette façon, car cela lui procure un équilibre travail-famille. « La meilleure chose que j’ai faite, c’est de bien définir qui je voulais être comme conseiller et comme maman », dit-elle.
Essentiel entourage
Les deux professionnels se rejoignent sur un point : l’importance d’être bien entouré. D’abord par les clients, qui doivent être « conscients de sa priorité familiale », comme l’exprime Patrick Ducharme. « Et dans le cas d’un congé de maternité et d’un allaitement, il faut les avertir le plus tôt possible! », ajoute Maud Salomon.
« D’un point de vue professionnel, il ne faut pas être un one-man ou one-woman-show, poursuit M. Ducharme. Il va y avoir plein d’occasions où les enfants vont avoir besoin de toi, et il faudra alors compter sur quelqu’un pour t’appuyer. » C’est pourquoi son bureau compte deux associés, un conseiller financier employé et trois adjointes à temps plein.
L’implication de l’autre parent est également essentielle à une conciliation travail-famille réussie. Maud Salomon, qui ne peut compter sur un réseau de grands-parents, s’appuie entièrement sur son conjoint, qui n’a pas d’heures de travail fixes. « S’il y a des modulations à faire avec mon horaire, il peut adapter le sien », note-t-elle. Leurs enfants fréquentent un CPE, et cet encadrement permet à la famille « d’avoir des horaires un peu plus stables ».
À l’inverse, les enfants de Patrick Ducharme n’ont pas connu les services de garde. « J’ai eu la chance de pouvoir compter sur une conjointe extraordinaire qui était prête à mettre sa carrière en veilleuse durant les premières années, ce qui m’a permis de travailler davantage au développement de ma clientèle, souligne-t-il. Aujourd’hui, elle travaille à temps partiel et j’ai plus de tâches et de responsabilités auprès des enfants, car ils ont des leçons, des devoirs et des activités parascolaires. » Sa mère vient également les garder chaque semaine.
Les deux conseillers parents sont d’avis qu’il est plus difficile pour une femme de bien concilier travail et famille, surtout au début. « Pour la simple et bonne raison qu’un jeune enfant a besoin de beaucoup d’attention maternelle, surtout s’il est allaité », résume Maud Salomon.
D’ailleurs, la conseillère estime que la seule erreur qu’elle ait faite dans ce dossier est « de croire que ce ne serait pas si difficile que ça », car elle avait planifié d’avance. Elle met en garde les futures mamans entrepreneures: « Si tu penses que ça va être dur, multiplie par 10, et ça va être plus difficile! »