Des clients sur le point de divorcer ne s’attendent certainement pas à recevoir un soutien psychologique de la part de leur conseiller. Ce dernier « peut toutefois leur apporter le point de vue financier dont ils ont besoin », estime Judy Byle-Jones, une analyste financière spécialisée en divorce et fondatrice de la firme torontoise Thorns & Roses.
Eva Sachs, consultante financière en divorce et cofondatrice de Mutual Solutions, fait écho à ses propos. « Les conseillers sont là pour donner aux clients l’heure juste face aux choix difficiles auxquels ils seront désormais confrontés », précise-t-elle.
Analyse détaillée du style de vie
Les conseillers peuvent entre autres contribuer à minimiser le degré d’incertitude auquel font face les couples divorcés. Judy Byle-Jones leur suggère ainsi de s’asseoir avec les clients afin d’établir des budgets et des projections portant sur l’impact financier du divorce.
Sans le filet de sécurité que procure un double revenu, les clients peuvent en effet avoir à modifier leurs habitudes de dépenses afin de profiter quand même d’une retraite confortable ou s’ils paient pour l’éducation universitaire de leur enfant.
« Aussi pénibles soient-ils à faire, les budgets permettent de jeter un regard révélateur sur la situation financière », fait valoir Eva Sachs, ajoutant que la plupart des gens sont généralement ouverts à fixer les priorités pour atténuer les retombées financières d’un divorce.
Soudainement, précise-t-elle, ils sont davantage conscients des petites dépenses qui s’ajoutent, tels que les factures d’Internet ou de téléphones cellulaires, ou encore les paiements d’assurance et de voiture. L’objectif est de rendre les clients confiants de pouvoir gérer indépendamment leurs dépenses, surtout si un des conjoints était principalement responsable des finances.
Faire une mise au point
Le rôle du conseiller consiste aussi à s’assurer que le couple est en accord avec les obligations financières établies dans le règlement de divorce. Il peut aider les clients à s’entendre sur le partage des actifs. Eva Sachs cite en exemple un couple avec enfants qui a finalement décidé de conserver la copropriété de leur maison, parce que ni un ni l’autre ne pouvait se permettre financièrement d’en garder la propriété exclusive. De plus, le couple ne souhaitait pas déraciner les enfants qui avaient grandi dans cette maison.
Référer à des spécialistes
Enfin, un divorce se traduit généralement par des changements d’ordre fiscal, notamment dans les fourchettes d’imposition des revenus, ou encore dans les besoins en assurance.
Les conseillers ne doivent donc pas hésiter à référer leurs clients à d’autres spécialistes, comme des comptables ou encore des évaluateurs d’entreprises, afin de leur présenter un portrait global de leur situation financière, suggère Judy Byle-Jones.