Du côté des comptables, c’est davantage à partir de la fin de semaine de Pâques que les semaines deviennent occupées, d’après le constat de Yan Charbonneau, comptable agréé, fiscaliste et directeur général de AFL Groupe Financier.
Un travail d’équipe
Pour mener à bien leur déclaration de revenus, il arrive que les clients s’entourent d’une équipe de spécialistes, composée d’un conseiller et d’un comptable, qui seront alors amenés à travailler de concert.
« Nous apprécions quand les conseillers sont proactifs, soutient Yan Charbonneau. Sans compter que nous avons un impact important dans la vie de nos clients. »
Guy Lalonde y voit lui aussi une opportunité d’affaires. « Cela apporte un contact supplémentaire avec le cercle d’influence de notre client, en plus de cimenter notre relation. »
Il n’hésite donc pas, après avoir obtenu l’aval de ses clients, à se rendre disponible auprès des comptables. « Nos lignes sont toujours ouvertes s’ils ont des questions. »
La clé : pla-ni-fiez
Les deux experts abondent dans le même sens : tout passe par la planification. « On devrait commencer à s’y préparer dès l’été qui précède », insiste Yan Charbonneau.
Et si la fin de la période REER offre un peu de répit aux conseillers, il en est tout autrement pour les comptables. « À partir du 15 mars, c’est très occupé, explique Yan Charbonneau. La difficulté, c’est qu’on ne sait pas quel client reviendra d’une année sur l’autre. »
« Un autre de nos défis est que les clients possèdent tous les documents, continue le comptable. Dans le cas contraire, ça ralentit le processus. »
Le fiscaliste pense que l’une des bonnes pratiques à adopter serait que les conseillers acheminent une lettre à leurs clients durant les fêtes en guise de rappel, à la fois pour leur indiquer quels documents fournir, et pour les informer des « nouveautés » relatives à leur prochaine déclaration.
Mais pour s’assurer de disposer de toutes les pièces, Yan Charbonneau dresse des listes de contrôle pour chaque dossier, qu’il met à jour après chaque déclaration.
« Et comme les clients ont tendance à éparpiller leurs papiers, nous nous assurons d’avoir des duplicata, que nous pourrons alors fournir aux comptables », rassure Guy Lalonde.
La cueillette d’informations
« Nous ne sommes pas là pour remplacer le fiscaliste ou le comptable, poursuit Guy Lalonde. Par contre, nous essayons de faciliter au maximum leur travail. »
Il est donc indispensable que les conseillers soient bien au fait de la situation et des revenus de leurs clients. Sont-ils travailleurs autonomes ? De quoi leur revenu est-il composé ? Ont-ils des dépenses d’emploi ou un bureau à domicile ? Sont-ils rémunérés à la commission ?
« Toutes ces informations vont jouer une part importante dans la charge d’impôt que le client devra assumer », explique Yan Charbonneau.
Il pense aussi qu’un conseiller allumé pourra aider son client à bénéficier de tous les crédits auxquels il a droit.
Maximiser sa contribution REER
Et cela s’applique aussi à leur déduction REER. « Selon la tranche d’imposition, on peut aller chercher jusqu’à 90 % de la contribution REER en remboursement d’impôt, ça allège le fardeau et ça fidélise la clientèle », continue Yan Charbonneau.
Il explique, par exemple, qu’en réduisant son revenu de 20 000 $, les crédits alloués aux frais de garde pourraient augmenter de 20 à 30 %, ce qui représente un impact important pour les familles ayant des enfants en garderies privées.
Mais Yan Charbonneau tient également à sensibiliser les comptables : « Il n’est pas toujours judicieux de déduire toutes les cotisations la même année, au risque de récolter moins que ce que l’on avait espéré. »
« Et il faut s’assurer que l’on travaille bien avec le dernier relevé de cotisation pour éviter les contributions excessives, prévient Guy Lalonde. Les clients perdent facilement le fil. »
Oublis et nouveautés
Selon Yan Charbonneau, il arrive que certaines choses soient trop fréquemment oubliées, comme l’optimisation liée au fractionnement, tant au niveau des dons que des frais médicaux, y compris ceux liés à des personnes en résidence.
C’est également le cas en ce qui concerne le remboursement de la TPS et de la TVQ sur les cotisations professionnelles, les crédits pour personnes handicapées et les aidants naturels, ou encore les revenus de retraite.
« Cette responsabilité se situe à mi-chemin entre le conseiller et le comptable, indique Yan Charbonneau. En général, les conseillers connaissent bien leurs clients et sont donc plus à même d’obtenir ces informations. »
Il tient également à mettre en garde les conseillers et les comptables quant aux nouveautés de cette année, parmi lesquelles on trouve la cotisation maximale du CELI, dorénavant fixée à 5 500 $, ainsi que les ajustements liés aux frais de garde, maintenant calculés selon le revenu familial. « Il va y avoir des surprises ! »