Alors que les mouvements #metoo et Black Lives Matter ont enflammé la planète, on constate encore de nombreux cas de harcèlement sexuel ou racial sur les lieux de travail, signale le Harvard Business Review dans un article récent.
Le taux d’agressions et de harcèlements sexuels ainsi que de discrimination fondée sur la race, l’âge, le sexe ou les préférences sexuelles demeure très élevé. Il atteindrait plus de 61 % aux États-Unis, selon l’étude américaine Diversity and Inclusion Study 2019.
Pourtant, seuls 30 % des employés victimes de ce type de comportement déposent des plaintes internes et moins de 15 % d’entre eux s’engagent dans des poursuites judiciaires formelles, selon un rapport de l’US Equal Employment Opportunity Commission (EEOC).
Les études expliquent ce faible taux de signalement principalement par la réaction des employeurs aux différents signalements. À la suite de leur plainte, les victimes seraient ainsi souvent marginalisées, voire même punies.
D’autres facteurs seraient également en cause :
- Les canaux de signalement internes : en passant par ce système, l’employé doit souvent renoncer au droit de poursuivre son harceleur en justice. Ce processus permet davantage de protéger l’employeur d’un risque de procès contre l’entreprise que l’employé de son harceleur.
- Le peu d’options offertes aux victimes : beaucoup de victimes préféreraient passer par des voies plus informelles pour dénoncer leur agresseur, mais aucune option ne leur est offerte dans ce sens.
- Le manque d’anonymat lors du processus de signalement
Des solutions simples
Pour éviter que ce genre de pratique ne prenne racine dans votre entreprise, le Harvard Business Review propose quatre actions pour rétablir la confiance de vos employés.
1) Démontrez votre engagement
Les employés seront plus confiants si leur employeur démontre qu’il cherche à améliorer les choses et à supprimer le harcèlement au travail. Une bonne façon de le faire est de s’engager publiquement, d’établir et de publier des mesures contre ce genre de comportements.
Si certains employés ont déjà été victimes de harcèlement et que le processus ne s’est pas pleinement bien déroulé, il serait avisé de prendre contact avec eux pour s’excuser et offrir un recours dans la mesure du possible.
2) Impliquez des ressources neutres de soutien
Il est ainsi possible de faire appel à des ressources externes comme un thérapeute privé ou adopter un programme d’aide aux employés. Précisez bien aux employés que ces ressources sont indépendantes de la structure hiérarchique de l’entreprise et qu’ils peuvent y faire appel en tout temps.
3) Engagez un médiateur
Un médiateur est une ressource précieuse. Il peut fournir des informations et des conseils aux employés victimes de harcèlement. N’étant pas une voie de signalement officielle, ils ont les coudées franches et les employés peuvent leur parler librement sans craindre d’éventuelles retombées. Et au besoin, les médiateurs peuvent également rédiger et déposer un rapport officiel.
4) Créez des voies de signalement formelles anonymes
Plusieurs possibilités sont offertes aux entreprises pour permettre les signalements anonymes, notamment des lignes d’assistance, des chatbots, des formulaires en ligne ou des applications téléphoniques.
Grâce à ces canaux, les employés ont tendance à rapporter plus rapidement le moindre problème, ce qui permet aux entreprises de réagir avant que les problèmes ne deviennent majeurs.
En conclusion, pour mettre fin au harcèlement, aux agressions et aux mauvais traitements, il est essentiel de repenser son lieu de travail. Il faut offrir aux victimes un sentiment d’autorité, de transparence et leur montrer que lorsqu’un problème est signalé, il est pris en compte et rapidement traité.
En établissant la confiance et en mettant ces différents outils en place, vous montrerez que ce genre de comportements n’a pas sa place chez vous, tout en vous assurant que les potentielles victimes seront prises en charge.