La finance comportementale a prouvé que les équipes ne prennent pas toujours des décisions rationnelles. Par exemple, le « sophisme de la planification », aussi appelé « erreur de planification », est la tendance presque systématique des équipes à sous-estimer le temps nécessaire pour compléter une tâche. Un autre phénomène, la « confiance excessive », mène les membres d’une équipe à surestimer l’exactitude de leurs pensées ainsi que leurs chances de succès.
Alors, comment aider vos collègues à prendre de meilleures décisions lors des habituelles réunions d’équipe? Il y a trois façons d’y arriver, selon Francesca Gino, professeure à la Harvard Business School.
En premier lieu, un individu qui est conscient de ses biais sera beaucoup plus apte à agir pour les contrer. Il est donc vital de prendre le temps d’expliquer quelques concepts de finance comportementale à son équipe, comme le souligne Francesca Gino, dans un article publié par le Harvard Business Review.
« Apprendre à reconnaître nos comportements irrationnels peut nous aider à comprendre pourquoi nous faisons des erreurs dans notre prise de décision », indique-t-elle.
Deuxièmement, afin d’arriver à prendre les meilleures décisions possibles, il faut non seulement laisser de la place à la discussion, mais aussi encourager les gens à ne pas être d’accord. Selon Francesca Gino, il ne suffit pas d’être conscient de ses biais, il faut aussi avoir la possibilité d’exprimer son désaccord par rapport au consensus de l’équipe.
« Forcer les individus à interagir avec ceux qui sont en désaccord avec eux devrait réduire le biais de confiance excessive et combattre non seulement la résistance naturelle au changement de l’équipe, mais aussi toute une série de biais qui réduisent l’efficacité de l’équipe », soutient-elle.
Finalement, on tend à surestimer notre impact individuel tout en sous-estimant celui des facteurs environnementaux lorsqu’on analyse le monde qui nous entoure, note Francesca Gino: « Pourtant, l’environnement peut influencer notre comportement ou encore compenser pour notre irrationalité ».
Elle suggère donc de tenter d’améliorer l’environnement et les processus avant de s’attaquer aux gens: « Par exemple, Microsoft essaie de compenser les projections trop optimistes de ses développeurs de logiciels en fixant des règles sur la quantité de temps qui doit être prévue en tampon entre les projets.»
Avec le Harvard Business Review