«La fiscalité est l’un des sept champs d’intervention de la planification financière. C’est aussi l’un des sujets qui suscite le plus d’intérêt de la part des clients. Pour moi, il était donc logique d’aller chercher ma maîtrise dans ce domaine», explique Mathieu Huot, fiscaliste et planificateur financier pour la Financière des professionnels
Daniel Guillemette, qui détient un permis de représentant en assurance de personne de même qu’une maîtrise en fiscalité estime toutefois que la pertinence de ce diplôme dépend du type de clientèle que le conseiller a envie de développer.
«Si on veut s’occuper de monsieur et madame Tout-le-monde, ce n’est pas nécessairement utile. Mais si on souhaite travailler avec des chefs d’entreprise, c’est un sérieux atout», affirme celui qui est également président du cabinet Diversico.
Un avis que Mathieu Huot partage. «Grâce à ma maîtrise, j’ai approfondi ma connaissance des lois fiscales, notamment en ce qui a trait au fractionnement de revenu, aux fiducies et à l’incorporation», détaille-t-il. Or, ce genre de dispositions s’adresse essentiellement à des clients qui possèdent des immeubles, des sociétés ou une quelconque structure corporative.
Un diplôme bien perçu par les clients et les autres professionnels
Au-delà des connaissances, la maîtrise en fiscalité permet d’inculquer une éthique de travail. «Comme nos recommandations peuvent avoir d’importants impacts financiers, il faut être très méthodique et ne rien prendre pour acquis. Les clients sentent ce côté rigoureux et structuré, et cela les rassure beaucoup», souligne Daniel Guillemette.
Par ailleurs, comme les clients corporatifs sont très sollicités, les conseillers doivent leur offrir une valeur ajoutée. «La maîtrise en fiscalité constitue une bonne façon de se démarquer et gagner leur confiance», estime Mathieu Huot
Les conseillers qui détiennent un diplôme en fiscalité ont aussi plus de crédibilité aux yeux des comptables et des avocats de leurs clients.
«Je me souviens du cas de quatre associés auxquels un comptable avait suggéré de souscrire à une assurance vie, pour un montant de deux millions de dollars chacun. Ces sommes devaient essentiellement servir à couvrir l’impôt au moment de leur décès. Après une analyse approfondie des quelque 13 boîtes de documents que contenait le dossier, j’ai toutefois réalisé que plusieurs détails avaient été laissés pour compte. Finalement, les associés avaient besoin d’une couverture quatre fois plus importante, soit huit millions chacun! Sans ma formation en fiscalité, mon opinion n’aurait sans doute pas été prise en compte par le comptable de mes clients», raconte Daniel Guillemette.
Justin Cormier, fiscaliste et représentant en assurance de personnes au sein du cabinet SAFJ, précise toutefois que les conseillers qui ont un bagage similaire au sien ne visent pas à remplacer les autres professionnels qui gravitent dans l’entourage de la clientèle corporative.
«Notre mandat est de travailler en synergie avec eux, et le diplôme en fiscalité nous donne les outils pour y arriver. Ça nous permet, par exemple, de développer un langage commun», dit-il.