Elle a occupé des postes de gestionnaire au sein de grandes institutions, dont Merryll Lynch et la Banque Nationale, et a vécu différents chamboulements de l’industrie, dont elle a tiré des enseignements qu’elle nous partage.
Bâtir un réseau
« Les affaires se brassent à travers des relations interpersonnelles mais on n’apprend pas ça à l’école », constate Françoise Lyon.
Elle estime primordial d’amorcer son réseautage dès un jeune âge afin de constituer « un réseau de personnes inspirantes » rencontrées à l’école, à l’université, dans son milieu professionnel, etc. »
Mais plus important encore, il faut savoir l’entretenir correctement. « Il y a des règles à respecter. C’est du donnant donnant. On ne peut pas demander sans donner soi-même. Développer le relationnel et la confiance, ça prend du temps », rappelle Françoise Lyon.
Bien gérer sa réputation
Les professionnels dans le milieu de la finance gèrent des portefeuilles, réalisent des placements pour leurs clients, les conseillent sur la gestion de leurs finances. « Ils doivent être parfaitement intègres », souligne Françoise Lyon. Mais pas seulement, « il est essentiel d’être ponctuel, fiable, respectueux sinon une mauvaise réputation arrive vite et il est difficile de s’en défaire », constate la vice-présidente, qui se souvient avoir obtenu un emploi face à un candidat concurrent notamment parce qu’elle avait été « gentille avec la standardiste ».
Développer sa confiance en soi
Pour se faire une place dans l’industrie, il est essentiel d’être capable de « savoir se lever et présenter, vendre une idée, un concept, un produit. Il faut avoir une capacité de conviction, de répondre rapidement aux questions de l’auditoire, bref de se lever et de parler en public », insiste Françoise Lyon.
Bien gérer sa santé, notamment l’équilibre mental
« Prendre soin de soi, ce n’est pas seulement s’entraîner et bien manger. Pour pouvoir être solide mentalement, il faut prendre du temps pour décrocher, recommande Françoise Lyon, qui est une adepte du jardinage dans ses temps libres. Sinon, un jour surtout en vieillissant, le corps nous lâche. »
La vice-présidente a accepté avec le temps qu’il était salutaire de prendre les fins de semaine pour soi, d’avoir deux semaines de vacances consécutives au moins une fois par an, de conserver du temps pour lire avant de dormir… Un équilibre atteignable notamment si « on optimise le temps en se concentrant sur l’essentiel et en ne se laissant pas distraire par des activités insignifiantes » comme les jeux sur les téléphones intelligents…
Apprivoiser le changement
Françoise Lyon a subi de plein de fouet les soubresauts de l’industrie dans les différentes entreprises où elle a travaillé. « À 40 ans, j’avais vécu un scandale financier, trois réorganisations et deux acquisitions ! ». C’est peu dire que sa capacité d’adaptation au changement a été mise à l’épreuve.
« Il faut être capable de se réorienter, de s’habituer à la nouvelle culture d’entreprise après un rachat par exemple, conseille la vice-présidente. Le changement fait partie de notre vie et est très fréquent dans notre société… » Le corollaire à la capacité d’adaptation est de « ne jamais arrêter d’apprendre » pour actualiser ses connaissances.
S’entourer de mentors
Même si Françoise Lyon est une femme d’expérience dans son industrie, elle s’assure de la présence, autour d’elle, de personnalités avec lesquelles elle échange et obtient des points de vue avant de prendre certaines décisions importantes. « Ça m’a aidé à progresser et à éviter des erreurs. C’est bien d’avoir accès à des profils diversifiés (homme, femme, âge, domaine d’activité, etc.).»
Redonner à la communauté
Désireuse de faire avancer la cause des femmes, Françoise Lyon s’est engagée dans plusieurs organismes comme le Réseau des femmes d’affaires du Québec et l’IWF Canada (International Women’s Forum).
« C’est important de trouver une façon de redonner qui fait du sens », confie-t-elle. Si elle s’est au départ intéressée aux femmes parce qu’elles représentaient un marché important à capter, elle a rapidement trouvé en elles une cause qui l’a touchée. « J’aimerais que les femmes aient plus confiance en elle et qu’on leur fasse aussi davantage confiance »…