En tout premier lieu, même s’il est passionné de fiscalité, le conseiller doit respecter son champ d’expertise, comme le rappelle Jean-François Guay, planificateur financier à la Banque de Montréal (BMO).
« Nous ne sommes pas des comptables et nous ne sommes pas des fiscalistes non plus. Il faut donc faire attention à ce que l’on dit à nos clients, indique-t-il. Le point de départ est toutefois toujours le même: entrer en contact avec le comptable ou le fiscaliste du client.»
Le planificateur financier suggère, au lieu de faire des recommandations précises aux clients, de lui poser des questions sur certaines déductions ou stratégies fiscales. Si le client semble comprendre de quoi on lui parle, c’est le signe que le travail a sûrement déjà été fait avec le spécialiste en fiscalité. Si, au contraire, le client tombe des nues, c’est peut-être la preuve d’un oubli.
« Lorsque le client ne sait pas de quoi je lui parle, avec son accord, j’entre en contact avec son fiscaliste ou son comptable, explique Jean-François Guay. Je peux également simplement lui recommander d’en parler lui-même à son professionnel.»
Avoir de bons contacts avec des fiscalistes ou des comptables peut se révéler stratégiquement avantageux à long terme. « Les comptables et les fiscalistes restent de bonnes personnes ressources à avoir dans son carnet d’adresse et peuvent même devenir de bonnes sources de références pour de nouveaux clients », ajoute Jean-François Guay.
Documents
On peut recommander aux clients de conserver certains documents durant l’année afin de faciliter leur prochaine période des impôts. Les avis de cotisation, provinciaux et fédéraux, sont un bon point de départ, plus particulièrement celui provenant du gouvernement fédéral, selon Jean-François Guay.
« C’est celui qui dit combien le client peut mettre dans son régime enregistré d’épargne retraite (REER), soutient-il. C’est un bon point de départ pour prévoir les cotisations REER de l’an prochain.»
Les clients doivent également conserver, tout au long de l’année, les factures reliées aux dépenses admissibles qu’ils voudraient utiliser dans leur déclaration de revenu de l’année suivante.
« On doit encourager les clients à faire preuve de discipline fiscale en conservant tous leurs reçus, preuves de paiement et pièces de justification, recommande Sophie Sylvain, planificatrice financière Gestion de Patrimoine pour le Mouvement Desjardins. Toutes ces factures pourraient s’avérer très utiles en cas de contestation fiscale.»
Parmi les factures à conserver, on retrouve, par exemple, celles reliées aux frais médicaux, aux paiements d’outils pour certains types d’emplois, aux paiements de passages de transport en commun et aux dépenses de construction pour certains projets de rénovation.
«Les gens qui sont propriétaires d’immeuble locatifs où ils font des travaux pourraient avoir des dépenses admissibles. Toutefois, s’ils ont payé un entrepreneur en dessous de la table, c’est-à-dire sans facture, ils ne pourront pas utiliser ces dépenses à des fins fiscales, rappelle Sophie Sylvain. Ils ne doivent pas non plus perdre ou se débarrasser de leurs factures puisque le moindre reçu peut être demandé comme pièce justificative.»
Finalement, le conseiller doit être particulièrement alerte aux changements dans la vie familiale ou amoureuse de ses clients. En effet, un parent monoparental peut voir ses prestations réduites lorsqu’il a un nouveau conjoint de fait. Le fisc peut même lui réclamer rétroactivement certaines prestations.
« Si en novembre 2014, j’habitais depuis un an avec mon nouveau conjoint et que je n’avais pas averti le gouvernement afin de réajuster les prestations auxquelles j’avais droit, ils vont refaire le calcul lors du dépôt de ma déclaration de revenu en avril 2015, prévient Sophie Sylvain. Ils risquent de me réclamer le trop reçu pour les mois de novembre à avril.»