L’étude a été faite, notamment, à travers un questionnaire sur la prise de risque financier lors de la crise boursière de mars 2000 rempli par un échantillon de 50 investisseurs individuels. Afin d’évaluer quels investisseurs démontraient une confiance surélevée en eux-mêmes, on leur a demandé s’ils avaient l’impression d’avoir pu, à un moment où à un autre, prédire le comportement du marché entre l’automne 1998 et mars 2000.
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« Quarante-quatre pour cent des investisseurs, soit 19 sur 43, croyaient avoir pu prédire le comportement du marché à un moment durant cette période spéculative, peut-on lire dans l’étude déposée en 2004 par Rishi Oberoi. Parmi eux, 79 % étaient des hommes et 21 % étaient des femmes. De plus, 14%, ou 6 sur 43, ne pouvaient pas dire s’ils avaient été capables de prédire quoi que ce soit.»
Dans l’échantillon, les chercheurs se sont ensuite concentrés sur les investisseurs individuels qui avaient continué à transiger sur les marchés durant le déclin de mars 2000. Seulement cinq des 43 répondants ont affirmé avoir arrêté de transiger durant cette période, citant la « prudence » comme raison principale pour leur comportement.
L’étude s’est donc concentrée sur les 38 répondants qui avaient continué d’investir, démontrant un certain niveau d’agressivité dans leur processus de prise de décision : « Il est nécessaire de souffrir d’une perte pour prouver la théorie voulant que la perte ou la défaite rendent un individu plus agressif dans sa prise de décision puisque la défaite devient plus difficile à accepter (alors que le choix demeure inchangé en situation de gain).»
Les sentiments des répondants ont aussi été étudié : « Se sont-ils sentis « battus » par le marché à un moment ou à un autre? (…) Soixante-seize pour cent des répondants, 29 sur 38, ont indiqué avoir été défaits par le marché et 16 %, soit 6 sur 38, ont blâmé leurs propres habiletés pour avoir pris une mauvaise décision.»
De plus, 37 sur 38 répondants ont dit avoir été incapables d’accepter la défaite: « Même si ça totalise 97 % de l’échantillon, on peut comprendre qu’il y a une différence entre se sentir défait par le marché et accepter sa défaite.»
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Finalement, 85 % de l’échantillon, soit 32 sur 38, a indiqué avoir continué de transiger sur les marchés. De ce nombre, 31 % voulait surpasser le marché à nouveau, 19 % était certain de sa stratégie et 50 % ne pouvait accepter la défaite.
Autre fait intéressant: « Il y a 15 % des répondants qui ont cessé d’investir et ils ont tous affirmé qu’ils auraient aimé pouvoir vaincre le marché de nouveau en profitant de nouvelles occasions.»
Si la finance comportementale avait déjà démontré que les investisseurs trop confiants transigeaient davantage que les autres, cette étude ajoute une constatation: « Le niveau d’agressivité dans la prise de décision après un événement récent explique aussi un niveau de transaction élevé. Les investisseurs ne cessent pas de transiger lorsqu’ils devraient le faire. Dans d’autres mots, la défaite est difficile à accepter.»