Une portion de 6.22 % des répondants soutient qu’ils ont simplement arrêté de prendre de nouveaux clients et qu’ils les serviront à temps partiel une fois qu’ils auront atteint l’âge de la retraite.
Dix-sept pour cent des conseillers interrogés disent penser à la retraite et avoir déjà trouvé quelqu’un pour prendre leur relève alors qu’une portion de 7,04 % des répondants dit souhaiter prendre sa retraite et être à la recherche de leur relève.
Passionnés par leur travail, les conseillers refusent-ils simplement de prendre leur retraite ou est-ce que le problème de la relève n’en serait pas nécessairement un dans la réalité? Après tout, dans les commentaires collectés lors du sondage, un répondant posait d’ailleurs cette question « Pourquoi augmenterait-on le nombre de jeunes conseillers dans l’industrie»?
Sylvain De Champlain, président de De Champlain Groupe financier, refuse d’adhérer à cette vision: « Dans n’importe qu’elle industrie, ça prend du sang neuf et des nouvelles idées. Sinon, le secteur en entier deviendra ankylosé.»
Il faut savoir regarder aux bons endroits puisque le problème de la relève ne serait pas aussi criant dans tous les secteurs de l’industrie, affirme Philippe Ventura, représentant en épargne collective et propriétaire du cabinet Chevalier Meuniers et associés. Ancien « whole seller» pour un manufacturier de fonds, il a en effet roulé sa bosse à travers différents secteurs de l’industrie financière.
« Il est vrai que, dans les séances de formation, les gens demeurent âgés et, à 48 ans, je suis souvent parmi les plus jeunes, indique-t-il. Toutefois, je ne me promène plus chez les SFL, les Investia et les Groupe Investors de ce monde. Mes années comme « whole seller » m’ont apprises qu’il y a beaucoup de jeunes dans ces réseaux et qu’ils y reçoivent leur formation à l’interne. C’est donc normal ce ne pas nécessairement les voir dans les formations externes à leur entreprise.»
Également interrogé sur la question, Sylvain De Champlain soutient que certains conseillers ne voient pas nécessairement ce qu’ils pourraient gagner à accueillir un conseiller junior dans leur firme. C’est là une erreur, selon Sylvain De Champlain, également coach pour Virage Coaching.
« Le conseiller sénior qui ne se sent pas débordé ne sera pas à la recherche de quelqu’un, mais quand il va atteindre un certain niveau, il se rendra compte qu’il n’a pas le choix, soutient-il. Trop de clients, trop de services à donner, trop de conformité et pas assez de temps pour tout faire.»
Il ajoute que l’accueil d’un conseiller junior est avant tout un investissement: « Après un an, le conseiller sénior va s’apercevoir de tout ce qu’il peut faire grâce au temps qu’il a économisé. C’est une équation: un plus un égale en fait à trois. C’est la force d’une équipe!»