Il existe deux sortes de problèmes, les problèmes techniques, pour lesquels une solution valide a déjà été testée par le passé, et les problèmes adaptatifs, qui sont souvent inédits et pour lesquels il n’existe pas de règles et de procédures établies.
C’est pour répondre à ce genre de problèmes qu’il peut être avisé d’adopter un leadership adaptatif. Cela permet plus aisément de définir la nature du problème et de mobiliser les partenaires et employés pour y faire face, soutient le Corporate Finance Institute (CFI).
La COVID-19 est le parfait exemple de ce type de problèmes, puisqu’il n’existe pas de réponse toute faite et de solution parfaitement adaptée pour faire face à la situation. Vraisemblablement, les compagnies ayant adopté un leadership adaptatif sont celles qui ont su le mieux faire face à la situation.
Pour éviter de vous retrouver face à un mur, le Harvard Business Review propose cinq principes qui vous aideront à maitriser cette forme de gestion.
1) Un apprentissage et une adaptation basés sur des données probantes
Compte tenu du haut degré d’inconnu du problème auquel l’organisation est confrontée, le leadership adaptatif requiert d’évaluer constamment les actions entreprises, afin de déterminer celles qui ont bien fonctionné et qu’il faudra répéter et celles qu’il faudra modifier ou ignorer dans l’avenir. Une évaluation du résultat obtenu à la suite de différentes décisions est donc nécessaire.
Cette évaluation constitue la base de l’apprentissage et permettra de continuer à s’adapter pour le mieux.
2) Test de stress des théories
Une réponse adaptative doit faire l’objet d’une bonne réflexion et d’un examen sérieux. Pour y parvenir, il est indiqué d’évaluer les différents scénarios susceptibles de se présenter dans le futur. Un bon scénario tient compte des différentes incertitudes. Une telle évaluation permet d’anticiper les problèmes potentiels ou les défis qui pourraient survenir.
Dans le cas de la pandémie de la COVID-19, les scénarios élaborés doivent par exemple tenir compte des incertitudes concernant la situation de la santé publique, mais également des mesures prises par le gouvernement, de l’économie en général et des prévisions du secteur financier. Pour chaque décision, il est important de faire un suivi de chacune de ces données en temps réel afin que les solutions envisagées soient pertinentes dans le temps.
3) Rationnaliser la prise de décision
Un des défis importants de la crise actuelle est justement l’évolution constante des données, d’autant que celles-ci sont souvent contradictoires. Cela peut donner l’impression aux décideurs de ne rien maîtriser, les amenant à vouloir se protéger en évitant des prises de décision ou à l’inverse, en agissant trop fortement.
Pour ne pas surréagir, il est important de déterminer sur quelles bases se fondent chacune des hypothèses avancées, d’expliquer les décisions et les effets attendus. Ce processus permet d’identifier facilement de potentielles erreurs et de rapidement corriger le tir tout en maintenant la confiance.
4) Faire preuve de transparence et d’inclusion
Un leader adaptatif n’est pas un joueur solitaire, il se doit donc d’être aussi transparent que possible pour assurer et maintenir le lien de confiance entre les différents intervenants avec lesquels il interagit.
Le processus d’évaluation en continu évoqué précédemment est une démarche qui aide à obtenir cette transparence désirée. Ces évaluations devraient être diffusées à l’ensemble des parties concernées. Il est important de partager les leçons apprises, ainsi que la réflexion effectuée à chaque étape.
De même, les dirigeants devraient aussi être évalués et être capables de reconnaître leurs erreurs. Cela offre des possibilités d’apprentissage partagé, tout en soutenant la transparence et la confiance.
5) Prôner l’action collective
Une crise comme celle de la COVID-19 a des impacts multiples, autant au niveau social que politique ou économique. C’est un problème complexe qui demande donc une grande interaction entre différents groupes et organisations.
C’est une réalité que nous observons à tous les niveaux, entre les paliers de gouvernements, mais aussi entre les institutions financières. Ce modèle de collaboration doit se répliquer également au sein d’une même entreprise entre les différents services.
Ainsi, peu importe à quelle échelle s’effectue cette collaboration, le leader adaptatif a un grand rôle à jouer pour aider à identifier les objectifs communs et les possibilités d’actions collectives à travers différents services susceptibles de travailler en silos.