À la différence des organisations dominées par la peur, souvent marquées par le harcèlement et par un management déficient, voire toxique, les entreprises qui incarnent la gentillesse sont plus performantes et plus épanouissantes, signale Harvard Business Review France.
Dans les organisations qui carburent à la peur, l’injustice règne en maître et les abus demeurent souvent impunis. Les décisions sont fréquemment dictées par le jugement des autres plutôt que par des considérations objectives, ce qui a un impact négatif sur l’entreprise.
Pour contrer cette peur, on peut utiliser la gentillesse, précisent les auteurs de l’article, Charles-Henri Besseyre des Horts, professeur émérite à HEC Paris, et Alei Hassanein, fondateur d’Obicio Consulting.
Selon eux, la gentillesse ne se résume pas à faire preuve de courtoisie ou de politesse. Elle met plutôt en valeur l’empathie et produit un impact positif et durable pour son bénéficiaire, ce qui contribue à rendre l’entreprise plus performante.
Il ne faut pas confondre gentillesse avec bienveillance, préviennent les experts. La gentillesse se distingue par la profondeur de l’attention qu’un individu porte à un autre. Elle engage davantage la personne que la simple bienveillance, qui consiste à souhaiter le bien d’autrui en général, à arrondir les angles et à apaiser les tensions. La gentillesse se distingue également de l’amabilité qui manque de sincérité et est souvent empreinte de complaisance.
La gentillesse favorise la sécurité psychologique et renforce la capacité d’innovation des employés, estiment les experts. Elle améliore la dynamique du milieu de travail et réduit la peur associée au changement. Elle est étroitement liée à la notion de sens, qui définit la raison d’être de l’organisation.
Voici quelques pistes pour développer la gentillesse dans son organisation, proposées par Andrew Swinand, ex-PDG de Publicis et patron de la firme de marketing numérique ITG.
Prendre soin de soi
La gentillesse envers les autres commence par la gentillesse envers soi-même, estime le dirigeant. Pour être gentil avec les autres, il faut veiller à son propre bien-être physique, émotionnel et mental. Cela passe par le fait de gérer sa charge de travail et d’accepter de consacrer du temps à cultiver sa capacité à faire preuve de gentillesse envers autrui.
Se connecter aux autres
Avec l’essor du télétravail, les liens sociaux se sont distendus. Il est essentiel de maintenir une connexion avec ses collègues en organisant systématiquement des rencontres, de préférence en présentiel, mais aussi virtuelles, mentionnent les auteurs. Il s’agit de s’intéresser sincèrement à la personne en lui offrant une écoute attentive, au-delà de ses tâches professionnelles.
Reconnaître les individus
Il ne faut pas hésiter à adresser des éloges authentiques à ses collègues, en soulignant la qualité de leur travail et de leurs relations interpersonnelles, ajoute Andrew Swinand. Cela démontre un intérêt véritable pour les personnes, au-delà de leurs seuls résultats, et cela consiste à les considérer pour elles-mêmes plutôt que pour la qualité de leur travail.
Offrir des rétroactions authentiques
Être gentil signifie aussi fournir des retours d’expérience réalistes et constructifs, permettant aux autres de s’améliorer et de mieux contribuer à la réussite globale de l’entreprise.
Pour instaurer une culture de la gentillesse authentique et bienveillante, loin des stéréotypes « bisounours », il s’agit de placer l’humain au cœur des préoccupations, en veillant à son bien-être, en cultivant des relations interpersonnelles sincères et en valorisant les contributions individuelles.