Près de 20 % des Canadiens affirment avoir été confrontés à une occasion de placement frauduleuse, selon une étude commanditée par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM). Les personnes de 65 ans et plus sont particulièrement vulnérables à ce type d’offres.
Il existe une « industrie développée et sophistiquée » axée sur la prise d’argent en particulier des personnes âgées, affirmait Arthur Fish, associé chez Borden Ladner Gervais à Toronto, lors du sommet des Courtiers financiers indépendants du Canada le 5 novembre dernier.
Selon lui, les fraudeurs appelleraient d’abord les foyers en se faisant passer pour un institut politique pour vérifier si des personnes âgées habitent là. Ces personnes cherchent des contacts, puis vendent ces informations à qui le veut.
Une fois que les victimes sont identifiées, contactées et harponnées, un cercle vicieux peut s’amorcer, affirme Arthur Fish. « La meilleure façon de prédire qu’une personne sera victime d’un crime commis par une tierce partie, c’est lorsqu’elle a déjà été victime d’un tel crime », ajoute-t-il.
Les victimes d’une escroquerie en matière d’investissement sont ainsi souvent recontactées, soit par les mêmes fraudeurs, soit leurs coordonnées sont vendues à d’autres escrocs.
Pour éviter à vos clients de tomber dans ce piège et ainsi d’être pris dans cette spirale infernale, vous pouvez agir en posant quelques questions et en mettant en place certaines mesures de sécurité.
Des signes inquiétants
Certaines situations augmentent généralement la vulnérabilité à la fraude, comme :
- Le décès d’un conjoint
- Le déplacement forcé
- Le déclin cognitif du client
Le conseiller doit également faire attention à certains signes qui pourraient indiquer une fraude, tels que :
- L’incapacité à payer les factures régulières
- Les retraits inexpliqués
- L’influence négative des nouveaux amis
En cas de suspicion, le conseiller a le devoir de poser des questions plus approfondies. Toutefois, il faut faire attention à ce que le client se sente toujours soutenu pour éviter de briser la relation de confiance. Ainsi lorsqu’un client est incapable de payer ses factures, le conseiller peut demander pourquoi le plan financier ne fonctionne pas et proposer une nouvelle cotisation, suggère Arthur Fish. Ainsi le conseiller est utile et non accusateur.
Comment agir en tant que conseiller?
Les conseillers ont le pouvoir d’éviter ce genre de situation grâce à leur pratique. En rencontrant seul à seul leurs clients, ils peuvent établir une base de référence du comportement de leurs clients. Cela leur permettra de réagir lorsque le comportement de ceux-ci sort de cette ligne de base, assure Arthur Fish.
Rencontrer souvent le client permet également d’établir une relation de confiance et d’arriver à des conversations plus approfondies, comme décider de ce que le conseiller devrait faire si son client tombe malade et ne peut pas donner d’instructions pour ses placements.
Il est ainsi essentiel de déterminer qui sont les personnes de confiance pour le client. Le conseiller pourra ainsi rapidement contacter ces personnes s’il voit que son client n’agit pas comme d’habitude.
Il est également important d’éduquer son client quant à la protection de ses informations et sur la fraude. Le conseiller peut ainsi parler des escroqueries courantes dans le milieu. Il peut aussi conseiller aux clients de s’abstenir de donner ses informations personnelles sur des sites web trop facilement et d’éviter de divulguer sa situation familiale sur les réseaux sociaux.
Il est également bon de discuter des signes avant-coureurs potentiels pour dissiper les malentendus et éviter toute confusion.