« La vie n’est pas une course », voilà comment on pourrait résumer les propos de Rob Carrick, journaliste spécialisé en finances personnelles au The Globe and Mail, dans un podcast de CIBC. Parfois, les objectifs financiers doivent être remis à plus tard, mais ce n’est pas grave, assure-t-il.
Ce journaliste s’adresse ici essentiellement aux jeunes. Selon lui, les millénariaux et les membres de la génération Z sont confrontés à une autre réalité financière que les générations précédentes. Notamment si l’on regarde les coûts du logement.
« Aucune génération n’a été confrontée à un écart aussi conséquent entre le revenu et le coût de l’immobilier », souligne-t-il. Pour cette raison, nombre de jeunes sont forcés de revoir leur rêve de devenir propriétaire.
Mais pour lui, ce n’est pas un problème. L’espérance de vie étant plus longue, ces jeunes ont le temps. Il suffit de les retarder un peu. « C’est un cadeau d’avoir plus de temps pour réaliser ses objectifs. Si on prend plus de temps, on peut atteindre de quoi de plus élevé et se retrouver avec quelque chose de réalisable », affirme-t-il.
Évidemment, il existe des jeunes qui sont capables d’acheter une maison dans leur vingtaine, mais il souligne que ce sont des exceptions et non une généralité. « Pour ceux pour qui ce n’est pas possible, ce n’est pas un échec », assure-t-il. Il recommande ainsi aux jeunes de regarder autour d’eux pour constater que la plupart d’entre eux ont de la difficulté à épargner et que ce n’est pas grave.
« Vous pouvez faire votre entrée sur le marché de l’habitation à la fin de la trentaine, même au début de la quarantaine si vous être prêt à travailler après 65 ans », souligne-t-il.
Jamais trop tard pour épargner
Avec les taux hypothécaires actuel, les prix, l’inflation, le coût de l’épicerie, etc., Rob Carrick conçoit qu’il soit plus difficile d’épargner. Mais il estime qu’il n’est jamais trop tard pour commencer, surtout que vers 40 ans on atteint souvent un meilleur créneau dans sa carrière pour mettre de l’argent de côté.
Selon lui, pour ce faire, il faut épargner un peu partout. Évidemment, la gestion des dettes reste une priorité. « Ça devrait avoir préséance sur tout le reste », rappelle-t-il.
Mais il suggère de mettre toujours un montant de côté pour la retraite, même symbolique. Cet argent mis de côté dans la vingtaine aura le temps de croître grâce aux décennies de capitalisation. « On peut aller loin en commençant avec peu », soutient-il.
Il recommande également de se constituer un fonds d’urgence. Celui-ci devrait contenir de quoi subvenir à ses besoins pour trois à six mois, mais il souligne que même s’il n’y a que 500 $ ou 1000 $ dedans, cela permet déjà de pouvoir affronter les petits pépins de la vie. Mieux vaut un petit montant que rien du tout.
Des conseils pour la retraite
Pour ceux qui parviennent à épargner tôt, il recommande d’investir de façon plutôt dynamique. D’avoir ainsi un portefeuille diversifié, évidemment, mais contenant beaucoup d’actions. Car sur la durée, les pertes seront forcément compensées. Avec le temps, le portefeuille devrait devenir de plus en plus conservateur pour s’assurer de ne pas perdre les montants accumulés juste avant de prendre la retraite.
Quant à la notion de retraite, il faudrait, selon lui, la revoir un peu. Avec l’espérance de vie qui s’allonge, peut-être que quitter le marché du travail à 65 ans est un peu jeune. Pourquoi ne pas trouver un travail qui n’est que de 2-3 jours par semaine? Cela permet de rester actif et de soulager le stress de l’épargne-retraite.
Finalement, pour finir le podcast, il prodigue un ultime conseil : toujours vivre un peu en-dessous de ses moyens afin de pouvoir épargner. Il ne dit pas de ne pas se payer des petits plaisirs ou des voyages, mais de ne simplement pas avoir les yeux plus gros que le ventre.
« Je pense que c’est la base de toute réussite en finance personnelle », assène-t-il. Des conseils qui pourraient certainement convenir à certains de vos clients.