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Le bien-être émotionnel des employés devient une priorité incontournable pour les employeurs. Ils prennent de plus en plus conscience de l’importance de la santé mentale et des liens sociaux au sein de leurs entreprises. Une récente étude de Gallagher révèle que 85 % des organisations estiment crucial de créer un environnement de travail équilibré et sain.

Selon l’étude, plus des deux tiers (68 %) des 473 employeurs interrogés au Canada dans divers secteurs d’activité affirment que le bien-être émotionnel des employés est plus important que le bien-être financier (37 %), physique (34 %) ou professionnel (33 %).

« Les employeurs veulent des employés en santé, qui prennent soin de leur bien-être et qui se sentent bien dans leur environnement de travail. C’est essentiel pour la fidélisation des talents », a souligné Nathalie Francisci, présidente exécutive régionale Est pour la division services-conseils en avantages sociaux et en ressources humaines de Gallagher au Canada, lors d’une table ronde présentée le 2 octobre.

La rétention des employés est un défi pour les entreprises canadiennes, alors que, en 2023, un employeur sur trois a enregistré un taux de roulement de plus de 15 %, dont 10 % dépassant un taux de rotation de 30 %, selon l’étude. Pour près d’une organisation sur trois, le taux de roulement enregistré l’an dernier a été supérieur aux prévisions, rapporte l’étude.

Parmi les causes des départs, la rémunération arrive en tête, suivie des facteurs liés à l’industrie et des restructurations.

Selon Nathalie Francisci, la rémunération non monétaire peut servir à attirer et retenir les talents, là où augmentations de salaire ne suffisent pas.

« La rémunération ne se résume pas à des dollars dans les poches des employés. C’est bien plus que ça », affirme-t-elle. Elle peut inclure par exemple du télétravail, des horaires flexibles, des comptes santé, des prestations parentales complémentaires et des heures de bénévolat rémunérées.

Pour que les éléments de la rémunération  jouent ce rôle, il faut bien les communiquer, précise Bilal Khoder, conseiller principal en rémunération chez Gallagher. « Parfois, un employé peut éprouver de la frustration à l’égard de son régime d’assurance collective, car il trouve qu’il lui coûte trop cher s’il ne perçoit pas la valeur ajoutée par la cotisation de son employeur », illustre-t-il. Un des défis consiste alors à s’assurer que chaque dollar est investi là où cela a du sens pour l’employé.

Les relevés de rémunération sont souvent utilisés par les employeurs pour mettre en évidence la valeur de la rémunération lors de l’embauche ou des augmentations salariales. Cependant, pour qu’ils soient efficaces, il ne faut pas oublier de rappeler régulièrement aux employés les avantages offerts, qu’ils soient financiers ou non, indique Catherine Bernard, conseillère en rémunération.

Le régime d’intéressement à long terme (RILT)

Pour fidéliser les employés clés, un nombre croissant d’entreprises adoptent le régime d’intéressement à long terme (RILT), qui consiste à accorder à des employés une compensation conditionnelle à leur fidélité sur plusieurs années liée à la performance financière de l’entreprise et à la performance individuelle de l’employé ou de son équipe.

« Le RILT n’est pas une simple tendance, c’est un TGV qui traverse actuellement le Québec. Les entreprises qui en entendent parler l’implantent, car c’est une solution gagnant-gagnant pour l’employé comme pour l’employeur », précise Jonathan Plourde, vice-président et chef de pratique régional chez Gallagher.

Initialement réservé aux grandes entreprises cotées en Bourse, ce type de régime s’est démocratisé ces dernières années aux entreprises de taille moyenne. Jonathan Plourde souligne que le RILT est efficace pour retenir les talents, car il relie directement la performance et l’engagement à des récompenses financières significatives à long terme.

Conseils pour prioriser le bien-être émotionnel

Voici quelques conseils partagés avec les participants à la table ronde pour prioriser le bien-être émotionnel des employés :

  1. Concentrez-vous sur le développement des employés. Proposez des programmes de formation et de mentorat pour les aider à grandir au sein de l’organisation. Engagez-les dans des projets stimulants et définissez leurs rôles en fonction de leurs aspirations professionnelles. Les générations plus jeunes souhaitent connaître leur trajectoire, prendre des responsabilités supplémentaires et être reconnues pour leurs contributions. Répondre à ces besoins renforcera leur engagement et leur satisfaction au travail.
  2. Établissez des plans de relève. Si la rémunération peut attirer et retenir des talents à court terme, elle ne remplace pas la reconnaissance ni une culture de travail positive. À des fonctions élevées, les descriptifs de poste peuvent être similaires, mais c’est le contexte et les occasions de développement qui font la différence. La véritable motivation réside dans la reconnaissance des contributions des employés, au-delà des augmentations de salaire ou des bonis.
  3. Assurez-vous que vos gestionnaires soient de véritables ambassadeurs de votre philosophie de rémunération. Plus de 70 % des organisations leur confient la responsabilité de transmettre les informations sur la rémunération. Il est donc essentiel de les former afin qu’ils comprennent et communiquent clairement la philosophie de l’entreprise à cet égard.
  4. Réévaluez constamment votre enveloppe de rémunération. Assurez-vous d’inclure des dispositifs qui récompensent à la fois l’ensemble des employés et distinguent les plus performants, car ces derniers souhaitent être reconnus. Intégrez également des options de rémunération à long terme pour renforcer le sentiment d’appartenance et d’engagement de vos dirigeants.

En mettant l’accent sur le bien-être émotionnel et en développant des stratégies de rémunération adaptées, vous pouvez créer un environnement de travail qui favorise la rétention des talents et la satisfaction des employés.