Actuaire de formation, Anne Meloche est entrée dans la vie professionnelle en tant que consultante en régime de retraite. Après 15 ans dans ce domaine, elle n’a pas hésité à changer de rôle et de département pour passer de la consultation de la retraite à la consultation en investissement.
« C’était un véritable changement de cap. Je devais acquérir de nouvelles connaissances et refaire ma crédibilité autant auprès de mes collègues qu’auprès de mes clients, mais je savais que j’étais rendue là. J’étais trop dans ma zone de confort et c’est toujours ça qui m’a poussée à changer de rôle ou de compagnie », raconte-t-elle.
Bien que les premiers mois aient été difficiles, la conseillère, qui est maintenant chef des affaires institutionnelles à Placements Mondiaux Sun Life et fait partie de l’équipe de direction du Québec, avoue ne pas regretter son choix.
Rester authentique
Être fidèle à soi-même et authentique c’est la marque de fabrique d’Anne Meloche. Pour elle, il est important de bien se connaître soi-même, autant ses forces que ses faiblesses. Cela permet de mettre l’emphase sur les premières et trouver des alliés ou des mécanismes pour pallier aux secondes.
« Il ne faut pas prétendre être autre chose que ce que l’on est. Je pense que si l’on n’est pas authentique, on ne rend service ni à nous, ni à notre organisation, ni à notre équipe. En bout de piste, on risque de ne pas satisfaire les attentes ou de décevoir. Cela peut jouer sur notre crédibilité et nous causer un stress inutile », souligne-t-elle.
En acceptant ses faiblesses, il est plus aisé de se forger une équipe efficace et de trouver des collègues qui nous complètent. Anne Meloche affirme qu’il ne faut pas hésiter non plus à se tourner vers des gens de l’externe pour trouver de l’aide.
« Des fois, je demande conseil à mon conjoint, je sais qu’il a des forces que moi je n’ai pas. Il faut utiliser son réseau au sens large. »
S’entourer de gens critiques
« Je pense qu’on gagne peu à travailler avec des gens qui pensent comme nous, qui critiquent peu et argumentent peu. C’est bien facile d’être avec ces gens-là, mais tu apprends moins », déclare-t-elle.
Anne Meloche estime que l’on gagne davantage à faire équipe avec des gens critiques. Selon elle, pour progresser, il est important d’interagir avec des personnes qui sont exigeantes et ont parfois des points de vue différents des nôtres et qui sont capables d’expliquer pourquoi ils pensent différemment.
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« Ces gens vont être capables de cibler nos faiblesses. En étant entouré de ces personnes-là, on va apprendre à mieux se connaître. Travailler avec des gens critiques ébranle nos fondations et nos convictions. C’est déstabilisant, mais on en sort tellement grandi! », ajoute-t-elle.
Prendre des risques
Évidemment, il n’est pas facile de prendre des risques. Mais, Anne Meloche estime que c’est important. C’est pour ça qu’elle-même n’a pas hésité à faire un changement de carrière.
« Il faut prendre des risques qui nous déstabilisent, martèle-t-elle, que ce soit changer de département ou de rôle, cela nous sort de notre zone de confort. Même si c’est un changement horizontal, sur même niveau hiérarchique, ce n’est pas grave. Je pense que n’importe quel changement offre de grands apprentissages. »
Par ces changements, on s’expose nécessairement à d’autres styles de gestion, à d’autres façons de faire et à d’autres collègues qui ont des méthodes de travail et des outils différents des nôtres.
« Cela nous rend ainsi plus flexible et enrichit en même temps notre bagage de connaissances et notre réseau. »
Cultiver son réseau
Aujourd’hui, il ne sert plus à rien de développer son réseau. Anne Meloche estime qu’avec les médias sociaux, la relève a certainement déjà un grand réseau. Selon elle, l’important est donc plutôt de le cultiver.
« Il faut prendre le temps d’envoyer une note personnelle aux gens qui vivent des événements difficiles, par exemple », propose-t-elle.
Les réseaux sociaux permettent de voir s’il y a des bouleversements dans la vie des gens : s’ils ont perdu leur emploi ou alors s’ils vivent une réorganisation au bureau. Il est aisé ensuite de se mettre en contact avec la personne pour la soutenir, lui dire qu’on est avec elle et lui demander si on peut l’aider. Ces petits gestes sont très importants car ils permettent de trouver du soutien lorsque quelque chose nous arrive à nous.
S’exprimer avec conviction
Quand on s’adresse à des niveaux hiérarchiques supérieurs, il faut être convaincant et s’exprimer avec confiance, affirme Anne Meloche. Pour cela, il faut soigner sa préparation. Souvent, on met trop l’accent sur le contenu du discours alors qu’on est expert dans le domaine, déplore-t-elle. Selon elle, il faudrait porter davantage de soin à sa préparation mentale en prenant des notes plus stratégiques qui permettront de structurer sa pensée.
« On gagne beaucoup à se pratiquer à voix haute, car on s’entend nous-même et on peut être critique de notre discours. Finalement, on arrive avec un discours plus structuré et un langage qui se forme en bouche. »