Même si les enjeux économiques actuels ont freiné leurs plans de croissance, les entreprises du secteur de la finance et de l’assurance sont toujours à l’affût d’opportunités pour prendre de l’expansion.
Les enjeux économiques actuels ont ralenti les plans de croissance de 58 % des organisations, et cette proportion atteint 64 % chez les entreprises de l’industrie financière, révèle un sondage réalisé par le cabinet d’avocats Lavery auprès de 200 décideurs de divers secteurs au Québec.
Selon les données de l’étude, plus du tiers des entreprises du secteur font face à des enjeux monétaires tels que la hausse des frais d’exploitation, la crainte d’une récession et la pénurie de main-d’œuvre.
Le nombre de transactions diminue
Conséquence, après des années records, le nombre de transactions est plus réduit depuis le début de l’année selon Selena Lu, associée et avocate chez Lavery. « Plusieurs facteurs ont une influence à ce chapitre, dont la hausse des taux d’intérêt. Il est plus difficile d’emprunter, ce qui engendre un ralentissement des transactions », dit-elle.
Malgré tout, 61 % des entreprises en finance et en assurance cherchent toujours des occasions de prendre de l’expansion, montre l’étude. Certaines firmes cherchent à acheter des entreprises pour leurs employés ou pour acquérir leur portefeuille technologique, rapporte l’avocate.
« On remarque aussi une consolidation du marché dans le secteur de l’assurance. De petits cabinets indépendants se font acheter par de plus grands joueurs », poursuit Selena Lu.
En novembre 2022, le Mouvement Desjardins a fait l’acquisition de Guardian Capital Group pour la somme de 750 M$. Le groupe coopératif s’est ainsi hissé à la première place au pays parmi les réseaux de distribution indépendants en assurance et en épargne collective. De même, en procédant à l’acquisition de DuProprio, en 2020, la coopérative financière avait non seulement conquis un nouveau segment de marché, mais aussi mis la main sur de nouvelles technologies, illustre l’associée.
La transformation technologique s’accélère
Dans la prochaine année, 38 % des entreprises du domaine de la finance et de l’assurance prévoient d’accélérer leur transformation technologique. Un peu plus d’une entreprise sur 10 (13 %) entend aussi procéder à une acquisition et 61 % d’entre elles planifient de multiplier les embauches, selon le sondage.
C’est d’ailleurs un réflexe dans les organisations, qui ont tendance à redoubler d’efforts pour recruter et ainsi regarnir leur rang. Si les acquisitions représentent la première solution envisagée pour contrer les effets de la rareté de main-d’œuvre, il en existe d’autres, fait valoir Selena Lu.
En effet, durant les deux dernières années, les entreprises ont été plus nombreuses à envisager la cession de parts à leurs employés pour attirer, mobiliser et retenir le personnel, selon le cabinet.
« Dans plusieurs entreprises, les propriétaires atteindront l’âge de la retraite d’ici 5 ans, signale l’avocate. Et il n’y a pas toujours un marché pour vendre leurs actions, alors que cela constitue leur fonds de pension. Les meilleures personnes pour les acheter sont les employés, qui prendront leur relève. » Ce type de transaction se retrouve chez les entreprises publiques et privées.
La mise en place de processus de transformation numérique qui augmentent la productivité est une autre solution pour faire face à la pénurie de main-d’oeuvre.
Savoir s’entourer : un atout
Le sondage montre aussi que les entreprises se sentent peu outillées pour faire face au contexte économique actuel.
Dans ce contexte, savoir s’entourer de différents experts est crucial, surtout quand les marges de manœuvre sont réduites. Cela peut permettre de gagner plus de capitaux et de se protéger de certains risques, fait valoir l’associée. Elle estime qu’il est donc d’autant plus important de bien s’entourer, alors qu’il est difficile de prévoir l’avenir.