Léon Lemoine cumulait déjà plus de sept années dans l’industrie lorsqu’il a dû faire face à sa première récession. Le Planificateur financier affilié au Groupe financiers PEAK possédait alors une belle expérience ce qui lui a permis de passer à travers cette récession avec brio.
Loin de s’en rappeler avec amertume, le conseiller en sécurité financière estime que les différentes récessions qu’il a traversées lui ont permis de confirmer certains aspects de sa pratique.
Une pratique très humaine
Un aspect de sa première récession qui a beaucoup marqué Léon Lemoine fut les réactions de ses clients.
« J’ai dû composer pour la première fois avec les émotions de mes clients qui étaient tout à fait justifiées, souligne-t-il. Mais en même temps ça a toujours été ma signature, ce côté davantage humain ».
Ainsi Léon Lemoine se fait un devoir de communiquer régulièrement avec ses clients. Ayant baigné toute son enfance dans une famille de professeurs et d’enseignants, Léon Lemoine prend un soin particulier à les tenir au courant notamment de la situation économique à travers ce que lui-même appelle une « lettre financière ».
Il s’agit ainsi de lettres qu’il envoie plusieurs fois par année. Évidemment il envoit davantage de lettres lorsque la situation économique est plus tendue. Par exemple, en 2017, il n’en a envoyé que deux car il s’agissait d’une année extraordinaire au niveau des placements. Par contre, il en a envoyé environ cinq en 2018, car la situation politique et économique était plus tendue.
Selon lui, les connaissances sont rassurantes et permettent aux clients de se sentir soutenus. Sa « génétique », comme il le dit avec humour, lui permet ainsi d’être plus proche de ses clients et de les rassurer et ceux-ci disent apprécier cette attention.
Au début des années 2000, ses clients ont évidemment eu le droit à ce courrier, mais Léon Lemoine s’est également rendu disponible pour discuter en personne avec ses clients et rester à leur écoute. Il voulait comprendre leurs inquiétudes et appréhensions et tentait de les rassurer en leur communiquant de l’information qu’ils pouvaient comprendre.
« Je n’ai jamais été celui qui mettait la faute sur les marchés, c’était trop facile, mais j’ai fait en sorte de donner les bonnes explications et j’ai surtout pris le temps de les écouter. Toutefois je n’ai pas senti de profonde inquiétude », affirme-t-il.
Son côté humain et proche de ses clients lui a permis de n’en perdre aucun lors de ces années plus difficiles. Ce n’est toutefois pas le seul aspect de sa pratique qui a pu réjouir ses clients à cette époque et même encore aujourd’hui.
Des portefeuilles diversifiés
Léon Lemoine est rapidement devenu un conseiller indépendant. En 2001, il a rejoint les rangs du Groupe Financier PEAK.
« Je suis allé avec le réseau PEAK, parce qu’ils n’ont pas de produits maison. J’aimais cette absence de conflits d’intérêts. Cela me permet d’offrir une vaste gamme de choix de placements », affirme le planificateur financier.
Léon Lemoine adore la création de portefeuilles. Avec l’aide de la firme Whitemont, où il siège sur le Comité d’Investissement, il sélectionne les meilleures positions et les meilleurs gestionnaires dans chacun des secteurs afin de créer son propre agrégat.
Ses clients peuvent ainsi se retrouver avec sept ou huit voire même une douzaine de firmes différentes dans leur portefeuille. Et dans chacune de ces firmes, Léon Lemoine et son équipe font en sorte de ne travailler qu’avec les meilleurs gestionnaires.
Selon lui, ce n’est cependant pas le fait d’offrir des portefeuilles diversifiés qui lui a permis de passer à travers les différentes récessions, mais son mode de rémunération.
Une pratique sans commission
Léon Lemoine a décidé très rapidement d’opter pour une pratique sans commission pour adopter les honoraires, ce qui lui a, selon lui, permis de passer plus facilement à travers les différentes récessions.
« Avoir une pratique 100 % à honoraire, ça me permet de toujours pouvoir saisir les opportunités et de pouvoir bouger les portefeuilles rapidement, et surtout sans frais et sans pénalités pour mes clients », déclare le planificateur financier.
Selon lui, les crises et les sursauts de la bourse ont confirmé que son choix de travailler à honoraires était le bon. Il se rappelle ainsi dans les années 2002, du départ du gestionnaire vedette de la firme AGF Charles Brandes. Celui-ci gérait alors le fonds AGF Valeur internationales, un fonds que « presque tous les conseillers proposaient à leurs clients », assure Léon Lemoine.
À son départ, le fonds a piqué du nez de près de 50 %. Cependant, Léon Lemoine a pu éviter la débâcle car il est sorti du fonds dès qu’il a appris la démission du célèbre gestionnaire. Évidemment le fonds a repris peu de temps après, mais les personnes qui étaient prises avec ce fonds ont perdu près de 20 % cette année-là, alors que les clients de Léon Lemoine n’ont perdu que 2-3 %.
En 2002, alors que les indices affichaient des rendements négatifs de -10 % à -30 %, Léon Lemoine se souvient que ses portefeuilles n’avaient corrigé que de -5 % à -8 %.
En 2008, à nouveau, ses rendements étaient bien plus élevés (environ -6 %) que ceux des indices qui ont connu des corrections de plus de 40 %. À noter toutefois qu’à ce moment-là sa clientèle avait vieilli et que sa gestion était donc plus conservatrice.
Adepte de lecture
Évidemment l’idée de passer à commission n’est pas sortie de nulle part. Léon Lemoine est un grand adepte de lecture et encore aujourd’hui, les livres sont pour lui une source de motivation et d’inspiration.
Il lit ainsi des études et des ouvrages de l’étranger. Il est devenu l’un des premiers conseillers du Canada à être 100 % à honoraire car il avait lu à l’époque qu’en Australie, il y avait un mouvement vers une pratique sans commission. C’est arrivé plus tard en Europe et aux États-Unis et actuellement, l’abolition des commissions est débattue au Canada.
« Au lieu de me faire frapper par la vague, je pourrais dire que je surfe dessus, parce que je lis beaucoup et je sais ce qui s’en vient », déclare le conseiller en sécurité financière.
Actuellement, il parle à ses clients de la responsabilité fiduciaire. Il s’agit d’une nouvelle approche au niveau américain pour faire en sorte que le conseiller offre les meilleurs conseils en tout temps à ses clients et qu’il veille à ce que leur patrimoine soit optimisé au maximum.
« La notion de responsabilité fiduciaire est nouvelle et elle s’en vient peu à peu au Canada, donc j’en parle déjà à mes clients », conclut-il.