L’industrie financière et le secteur des placements ont leur propre langage. Les professionnels inventent de nouveaux mots, des acronymes et donnent un sens nouveau à d’autres mots qui existent déjà. Vous-même le faites sûrement et peut-être que vous ne vous en rendez même plus compte.
Si cela est amusant et permet de se comprendre facilement entre pairs, ce jargon devient un véritable obstacle lorsque les conseillers s’adressent à leurs clients, souligne un récent article du Financial Post.
Revenons sur certains termes qui pourraient paraître évidents pour vous, mais moins pour vos clients et sur leur définition.
Une stratégie indicielle ou passive et une stratégie active : évidemment cela est la base pour une personne de l’industrie, mais cela ne l’est pas pour le Canadien moyen. Il est donc important de préciser la différence entre les deux. Ainsi, expliquez à vos clients que les stratégies indicielles reproduisent toutes les actions d’un marché spécifique pour obtenir le même rendement que celui-ci. Contrairement à une stratégie active ou les avoirs du fonds de votre client diffèrent de ceux d’un indice et qu’ils ont modifiés de temps à autre.
Dans le milieu, on parle également de société à grande capitalisation qui désigne la valeur de toutes les actions d’une société.
On parle souvent également de la valeur intrinsèque des sociétés, soit l’estimation de la valeur. Pour calculer cette valeur, on examine le BAIIA (ou EBITDA en anglais), encore un terme barbare pour les non-initiés. Prenez le temps de défaire l’acronyme, soit bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement, c’en est d’ailleurs l’acronyme.
Les mots de placements les plus utilisés sont certainement les mots surpondération et sous-pondération. Ce n’est pas en l’utilisant un nombre incalculable de fois que votre client va le comprendre. Expliquez-lui une bonne fois pour toutes qu’un fonds est surpondéré en énergie lorsqu’il détient une proportion plus élevée de titres pétroliers et gaziers que l’indice et sous-pondéré lorsqu’au contraire il détient une proportion moindre de titres dans un certain secteur que l’indice.
Vous utilisez peut-être également des stratégies de valeur et de croissance. Il est important d’en expliquer la différence au client. Dites-leur par exemple que les entreprises en croissance augmentent leurs ventes et leurs profits plus rapidement que l’ensemble du marché et se négocient donc à des valorisations plus élevées que les actions de valeur. Ces dernières, au contraire, opèrent dans des industries matures et ont donc des bénéfices plus cycliques ou traversent une période difficile.
Si l’acronyme ESG (environnement, social et gouvernance), comme celui de ISR (investissement socialement responsable), est très à la mode, il n’est certainement pas compris de tous. Peut-être est-ce le moment que les clients le comprennent. Cela vaut également sûrement la peine de parler des sociétés qui se penchent sur un des aspects ESG en particulier comme les sociétés qui veulent davantage de femmes dans leur comité de direction, se penchant ainsi spécifiquement sur l’aspect de gouvernance.
Alternatif est utilisé dans plusieurs sens. Vous ne vous en rendez sûrement même plus compte, mais cela pourrait mélanger vos clients. Indiquez-leur lorsque vous parler de placements alternatifs dans le sens des actifs classiques (obligations et actions) ou si vous recourez à une stratégie alternative comme à une stratégie à effet de levier ou autre.
Finalement, n’oubliez surtout pas au début de chaque rencontre de préciser à votre client qu’il peut vous arrêter s’il ne comprend pas un terme ou un acronyme, car peut-être que vous-même ne vous rendez plus compte que ces mots n’ont de sens que dans votre industrie.